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« Le gouvernement socialiste crée pour les Soviétiques toutes les conditions pour un développement harmonieux et complet et se préoccupe constamment de la santé des travailleurs. Voici trois de ces centaines de milliers de Soviétiques qui passent leurs vacances sur les rives fertiles de la Mer Noire. Des gens ordinaires venus de toute l’Union en vacances : P. Butov, un ingénieur du bassin houiller de Kouznetsk, L. Nesterenko, un étudiant de l’Université de Irkoutsk et B. Gorchkov, mineur à la mine N°10 de Moscou ».
Voici donc comment, en 1949, le mensuel en couleurs «L’URSS en construction » décrivait les vacances des Soviétiques dans les stations balnéaires de la Mer Noire. Cette revue était publiée non seulement en russe, mais aussi en anglais, en français et en allemand et permettait au gouvernement soviétique de parler des avantages du mode de vie socialiste. Le thème des vacances était l’un des plus populaires dans les numéros d’été de cette revue : le visage heureux des vacanciers, le soleil, la mer et le sable. Pas de repos à la maison mais de véritables palais pour tout le peuple ! C’était là, les congés payés garantis par la Constitution de l’URSS !
« Dans la Russie tsariste, les stations balnéaires appartenaient à des particuliers et servaient principalement de source de profit. Dans la Russie soviétique, toutes les stations balnéaires appartiennent au peuple. Les sanatoriums sont élevés au rang scientifique et disposent du matériels technique de base. Un certain nombre d’instituts de recherche sont spécialisés dans les effets sur le corps des bains de mer, de l’eau minérale, dans les bains de boue, etc... A Moscou, on trouve un Institut Central des Thermes. En URSS tout le système est tourné vers le service pour les masses travailleuses » voilà ce que l’on pouvait lire dans le numéro 7 de 1949 de « L’URSS en construction ».
De nombreuses photographies en couleur figurant dans le magazine ne font que confirmer ces points. Le jeune ingénieur A. Baklanov est venu à Sotchi avec sa fille Larochka. Il a profité des avantages offert par le syndicat pour des vacances en famille. Voici la large route qui mène au centre de cure de Matsety, une route où du matin au soir circulent les autobus des sanatoriums. L’objectif du photographe a capturé un ZIS-154, un ZIS-16 d’avant-guerre et une Pobeda en train de dépasser.
En couverture du N°7 de 1949 de « L’URSS en construction » figure d'ailleurs une voiture exceptionnelle. Une ZIS-102, la version ouverte de la limousine ZIS-101 destinée, comme on l’écrivait alors « pour les régions sud du pays ». Cette photo de couverture a été prise par M. Ozerskiï et M. Bougaev dans le sanatorium « Krasnaïa Moskva » sur les rives de la Mer Noire, dans le Caucase. A en juger par la portière avant, cette ZIS-102 est l’un des premiers prototypes à carrosserie phaéton. Hélas, ce modèle est resté à l’état de prototype et n’a jamais été fabriqué en série.
La première carrosserie de ce type était apparue dès 1938 mais en raison de son manque de capacités, l’Usine Staline de Moscou n’a jamais pu lancer la production en série du modèle 102. Les photos de ce modèle apparaissaient pourtant souvent dans les journaux « Motor » et « Za Roulem » avec la promesse d’un lancement prochain de sa fabrication. C’est pourquoi il a d'ailleurs évolué constamment : capot arrondi au lieu du capot plat, variante cabriolet et phaéton... Même les déflecteurs de vitres avant étaient différents.
La ZIS-102 avec un capot arrondi et un déflecteur rotatif a été présenté dans le pavillon « Construction mécanique » de l’Exposition Agricole de l’Union Soviétique. Elle était censé préfigurer la version de série de ce modèle.
Mais produire quelques modèles et lancer la fabrication en masse sont deux choses complètement différentes. En raison de l’absence d’un toit rigide, les carrossiers de ZIS avaient dû modifier le châssis du phaéton. C’est ce modèle qu’ils avaient décidé de produire mais la fabrication serait de toute manière artisanale. Il fallait aussi de nouveaux moules d’emboutissage et de nouveaux équipements pour la production du mécanisme de la capote et ZIS n’en avait pas les moyens. Et finalement la guerre a commencé...
La ZIS-102 a pourtant eu son heure de gloire. Le 12 août 1945, le modèle phaéton a participé à un défilé de sportifs sur la Place Rouge. Mais le sort des quelques ZIS-102 produites reste flou : jusqu’à nos jours on n’a jamais pu en retrouver un seule. A en juger par la photo figurant en couverture de « L’URSS en construction », ces phaétons ont bien été envoyés dans les « région méridionales du pays », où ils ont servi de « matériel technique de base » dans les stations balnéaires et des sanatoriums soviétiques.
Lu sur : http://oldtimer.ru/retrospective/18394/
Adaptation VG