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Bien que la comparaison puisse paraître drôle, ces deux coupés ont en fait beaucoup de choses en commun. En son temps le concept unique du « tout à l’arrière » était la norme pour les véhicules de la catégorie. Et comme la Porsche 911, la Skoda Rapid était, pour la plupart des personnes intéressées par les voitures de sport, juste un rêve.

Pour cette dernière comparaison des voitures du bloc socialiste et des pays capitalistes, nous avons donc choisi des modèles de prestige. Parmi les coupés, la Porsche est sans doute la plus sportive. Comparer ces deux voitures permet toutefois de bien illustrer la maturité des constructeurs occidentaux face aux constructeurs socialistes.

Dans les années 70, la Skoda 110 R avait déjà été surnommée la « Porsche tchèque ». De par leur conception, ces deux modèles avaient beaucoup de choses en commun. L’une d’elle était parfaitement bien proportionnée malgré la position de son moteur en porte à faux arrière. Cette voiture, c’est la Porsche 911, dont la première génération avait fait son apparition en 1963. La base de la Rapid datait également des années 60. La Skoda 1000 MB qui donnera par la suite naissance aux Skoda 100/100 et 105/120/130/135 est née un an après l’introduction de la première génération de Porsche 911.

La Skoda 110 R n’a pas connu les années 80. En septembre 1981, le constructeur automobile tchécoslovaque dévoile le coupé Garde dérivé de la série 105/120, qui sera modernisé 3 ans plus tard et rebaptisé Rapid. Déjà, la Garde se distinguait de la berline par des performances légèrement supérieures, une suspension arrière retravaillée, une direction à crémaillère et de meilleurs freins. Plus tard, la Rapid sera encore améliorée avec un moteur développant 58 ch et un couple de 97 Nm lui permettant de parcourir le 0 à 100 km/h en 17 secondes et d’atteindre les 150 km/h.

La Rapid avait une tenue de route assez imprécise, en particulier sur chaussée très humide. Il fallait faire preuve de prudence en raison du poids plus élevé sur l’essieu arrière et avoir de bonne notion de pilotage. Elle était également très bruyante. C’était pourtant un avantage car les conducteurs de Rapid avaient le sentiment de rouler beaucoup plus vite que dans la réalité ! A la fin des années 80, elle était la seule voiture au monde avec un concept et des caractéristiques similaires à la Porsche 911. Celle-ci, pourtant plus ancienne, avait été constamment améliorée et elle avait su rester la meilleure voiture de sa catégorie, malgré sa poupe lourde qui dans les courbes pouvait l’entrainer dans un inquiétant survirage. Exactement comme la Rapid.

Côté performance, la Porsche 911 Carrera était toutefois à des années lumières de la Skoda Rapid. Elle était entraînée par un six cylindres de 3,2 litres développant 231 ch à 5,900 tr/min et un couple maxi de 284 Nm. Elle montait à 100 km/h en moins de six secondes et pouvait rouler à 246 km/h. Excusez la différence ! Il y avait encore plus puissant, la Porsche 911 Turbo, l’une des voitures les plus rapides de l’époque. C’est pour cela que la Rapid, beaucoup plus lente, ne devait pas être considérée comme une voiture de sport mais comme la meilleure des Skoda et le seul vrai coupé produit à l’Est.

Ces deux « rivales » n’entraient donc pas en concurrence et étaient d’un tout autre niveau (il faut avoir à l’esprit que le moteur de la VW Golf était plus puissant que celui de la plus attrayante des Skoda) même si elles avaient une dernière chose en commun. La Rapid était un rêve inaccessible pour l’automobiliste tchèque tout comme la Porsche 911 l’était pour l’allemand. En 1988, elle était vendue 83,090 couronnes, soit 26 mois de salaire brut moyen (3095 couronnes). Et puis contrairement à la Porsche, il fallait pour s’acheter une Rapid s’inscrire sur une longue liste d’attente nécessitant de passer quelques nuits dans un sac de couchage près de Mototechna !

Lu sur : www.tyden.cz/rubriky/auta/historie/socialismus-kontra-kapitalismus/skoda-rapid-kontra-porsche-911_102014.html
Adaptation VG