Un prix attractif, une qualité de construction en sensible augmentation et une campagne de publicité puissante ont fait leur travail : la IZH-2126 ne reste pas longtemps dans les halls d’exposition des revendeurs.
Ce modèle est déjà produit depuis des années, mais pendant longtemps, il est resté un modèle « exotique » produit en petite série. Ce n’est que ces derniers temps qu’il a réellement commencé à être fabriqué en masse. Ce modèle c'est l’ « Oda », née « Orbita ». De devant, elle ressemble fortement à une Deviatka (NDT : VAZ-2109) mais par l'arrière on ne peut la confondre avec rien. Sa qualité de construction est correcte pour une voiture russe. Elle n’est pas pire qu’une Jigouli. Les accostages des différentes panneaux de carrosserie sont uniformes, il n’y a pas de défaut de peinture, les portières se ferment facilement et le bruit de leur claquement fait solide.
Les panneaux de portes en similicuir, les inserts en plastiques et les poignées chromées évoquent avec nostalgie la Moskvitch-2140. Le tableau de bord et la console présentent bien à l’exception de la casquette très laide. Mais pour la place qu’elle offre pour les boutons elle pourrait donner le change à bon nombre d’autobus ! Au plancher on trouve une moquette grise qui remonte pratiquement jusqu’au pare-brise. Ce n’est pas très pratique puisque s'il faut l’enlever, il sera nécessaire de démonter le tableau de bord, le volant et le pédalier. Le levier de frein à main ne se trouve pas sur le tunnel de transmission mais à côté et c’est pourquoi il a été possible d’installer entre les sièges un compartiment en plastique où sont déjà dessinés les rangements pour des cassettes audio (mais on ne sait pas pourquoi elles sont si larges). Soit dit en passant le câble de frein à main peut être réglé à partir de l’intérieur de l’habitacle ce qui constitue un avantage évident. La position du volant de VAZ-2110 est optimale et ne cache pas la vue sur le bloc d’instruments de Moskvitch-2141. Pour le confort du conducteur, le moteur et la transmission ont été décalés sur la droite ce qui a permis d’organiser le pédalier tout à fait librement et même de l’avancer. La largeur de l’habitacle n’est pas de beaucoup inférieure à celle de la Sviatogor (NDT : Moskvitch-2141), mais par rapport à celle-ci les sièges se trouvent plus près du centre de sorte que le coude du conducteur, même en manœuvre, ne touchera pas la porte. En général, il n’y a rien à dire sur l’ergonomie. La visibilité vers l’avant est optimale. On voit le bord du capot. Les rétroviseurs sont réglables de l’intérieur mais la manette du rétroviseur droit est caché par le tableau de bord. De nombreuses voitures reçoivent un réglage électrique de la hauteur des phares, la lunette arrière dégivrante et un troisième feu stop. Le coffre à les dimensions d’une Deviatka. Il est habillé de plastique, dispose d’une moquette et de deux petites lampes qui s’allument seulement en mettant les feux de positions. Il y a aussi une petite trappe qui cache le cric et une pompe.
L’assise de la banquette ne bascule pas vers l’avant mais elle peut être enlevée si nécessaire. La tablette arrière n’est pas en plastique moulée comme sur la plupart des autres voitures mais elle est fabriquée dans une panneau de fibres recouvert de simili. Elle se relève uniquement dans son intégralité ce qui fait que généralement vous ne pourrez rien poser dessus car en ouvrant le coffre tout basculera dans l’habitacle. La roue de secours est installée sous le plancher. La direction est à crémaillère, montée sur un faux châssis comme les bras de suspension et les supports avant du moteur. L’embrayage, contrairement à d’autres voitures concurrentes, est toujours hydraulique. La suspension avant est de type McPherson et la suspension arrière identique aux Jigouli.
L’ « Oda » est maintenant disponible avec deux types de moteurs : VAZ-2106 1,6 litre (IZH-2126-030) et OuZAM-3317 de 1,7 litre (IZH-2126-020). Les deux disposent d’une boîte de vitesses à cinq rapports. Il s’agit en général d’une boîte fabriquée à Omsk, mais certains modèles avec le moteur venant de Togliatti disposent d’une boîte de Chesterka (NDT : VAZ-2106). La boîte venant de Sibérie est dépassée par celle venant de la Volga : le débattement du levier est plus grande la marche arrière passe mal et la plupart du temps elle est bruyante au ralenti et émet un hurlement déchirant au passage de la seconde. Cependant en matière de fiabilité ces deux boîtes se valent et nécessitent souvent une intervention dès 30,000 km. Côté moteur, il est difficile de donner la préférence. L’ « Oda » avec le moteur 1,6 n’est pas meilleure en accélérations que la VAZ-2106 et avec le moteur d’Oufa elle peut se battre avec une Deviatka. A bas régime le moteur d’Oufa est plus sujet à la détonation mais à moyens et hauts régimes il pourra vous réjouir. En matière de qualité de construction, de fiabilité et de durabilité, ces moteurs se valent mais le moteur OuZAM est plus facile à réparer. Côté économie, le moteur de Togliatti est un peu meilleur. Lors du choix, on est souvent guidé par son expérience passée : celui qui possédait une Jigouli choisira le moteur VAZ, celui qui avait une Moskvitch préférera le moteur OuZAM. Souvent c’est le 1600 qui est choisi avec la boîte venant de Togliatti bien qu’il faille payer pour un supplément de $50.
Parmi les faiblesses, on considère comme peu fiables le pont arrière et les freins arrière à tambours sont fragiles. Le compteur de vitesse et son câble posent aussi problème. Pour le pont arrière (il est d’ailleurs aussi fabriqué à Omsk, comme la boîte de vitesses « musicale »), c’est souvent le différentiel qui lâche en raison d’un mauvais traitement thermique (mais on dit que depuis juillet 2001 leur qualité s’est améliorée). La boîte de vitesse peut aussi causer problème, de même que les jambes de force avant ou le servo-frein. Mais pas plus que les autres voitures de production nationale. Auparavant les robinets de chauffage fuyaient souvent (au printemps 2001 le problème a été résolu. Ils ont été remplacés et déplacés de l’habitacle sous le capot). Au point de vue protection contre la corrosion, la IZH-2126 ne paraissait pas trop mal mais depuis l’introduction de la galvanisation, elle n’est pas meilleure que d’autres modèles russes.
Les travaux sur la remplaçante de la Moskvitch/IZH-412 ont commencé chez IZHMach depuis longtemps. Dès 1979 sont apparus les premiers prototypes d’Orbita (série T), ayant déjà nombre de ses traits caractéristiques : les proportions générales de la carrosserie, son vaste habitacle, le moteur décalé vers le droite, la direction à crémaillère, ses larges montants de vitres arrière. En 1984, la voiture passe avec succès les tests de l’Etat et obtient son ticket pour la production en série. Elle est rapidement présentée au public au VDNKh de Moscou. Elle était légèrement différente de l’Orbita de série avec des phares originaux ou un tableau de bord rappelant celui de la VAZ-21213. A cause de problème de financement, la voiture n’est finalement entrée en production qu’en 1991. Ensuite l’Orbita a été rebaptisée Oda. Outre le changement de nom, la voiture a perdu son antenne extérieure sur le montant de pare-brise et le logo sur la porte arrière. Vers la fin 2000, la qualité de construction et de peinture s’est nettement améliorée et depuis mars 2000 ont été progressivement introduites des pièces de carrosserie galvanisées. Outre la berline hatchback de base et la fourgonnette IZH-2717, des versions à quatre roues motrices de ces deux versions sont produites en petite série.
Lu sur : http://old.avtomir.com/cars/weekcar/1766/
Adaptation VG