Tout le monde sait à quoi ressemble une Polonez Caro. Et nombreux sont ceux qui, en Pologne, ont rêvé de posséder ce modèle produit par FSO. C’est d'ailleurs l’une des voitures les plus connue de l’industrie automobile polonaise. Pourtant aujourd’hui nous vous proposons de découvrir le projet de trois jeunes Polonais qui ont entrepris de changer le visage de cette voiture en la transformant en coupé !
En fait, c’est un peu par hasard qu’ils ont décidé de jeter leur sort sur cette vieille Polonez et ce d’autant plus que seul l’un d’entre eux avait des connaissances et des compétences en mécanique. Voici l’interview de l’un d’entre eux, Cezary Zadorocki :
Q : Parlez-nous de l’équipe qui a réalisé cette voiture. Vous m’avez en effet dit que vous n’étiez pas le seul à avoir participé à ce projet.
R : Trois personnes ont pris part à ce projet. Osa et moi sommes informaticiens et au début du projet le seule chose que j’avais réussi à faire sur une voiture était de changer la batterie ! Il n’y a que Komin qui avait un solide bagage théorique et pratique en mécanique. Il est depuis l’enfance totalement passionné d’automobile. Osa s’y est mis sur le tard. Il avait par exemple démonté la totalité l’intérieur de sa première voiture à la recherche d’une fuite. Il a roulé pendant trois mois avec la tôle à nu puis il a tout remonté en améliorant un peu l’équipement. Je m’y connaissais tout de même un peu en mécanique puisqu’en troisième j’avais une moto Ogar 205.
Q : Dès le début vous saviez que vous alliez faire une Polonez Caro Coupé ? Ou est-ce une pure coïncidence ?
R : Komin voulait transformer un pick-up en cabriolet mais nous avons dû finalement faire avec ce que l’on nous a donné. Nous avons récupéré cette Polonez Caro qui était destinée à la casse. Détail qui a son importance, nous savions que les pick-up avaient reçu à la fois des portières normale et des portières rallongées du coupé Polonez (NDT : et ce coupé reçoit ces portes longues) mais pour être honnête nous ne sommes pas particulièrement attirés par l’industrie automobile polonaise. Avec ces voitures, il y a toujours eu une grande improvisation ou une profonde crise.
Q : Pouvez-vous nous décrire ce qui a été fait sur la voiture ? Je ne parle pas seulement de la carrosserie mais aussi des autres composants. Avez-vous augmenté la puissance du moteur, travaillé sur la suspension ou quelque chose comme cela ?
R : La voiture toute entière a été un excellent terrain d’entrainement... Surtout la carrosserie. La majorité des soudures ont été faite à l’étain. Nous avons redécoupé des vitres, travaillé et formé la tôle et repeint la carrosserie. En outre, il a été nécessaire de rabaisser la suspension arrière. La voiture fait environ 30 kg de moins et avec les ressorts d’origine elle avait l’air ridicule. C’était purement visuel parce personne n’avait vraiment l’intention de rouler avec !
Il s’est aussi avéré que le consommation de carburant du moteur d’origine est gargantuesque et c’est pourquoi nous avons inventé un système start&stop manuel ! Nous avons monté un bouton sur le levier de vitesse, comme sur un camion, et monté sous le capot une seconde batterie.
Q : Et sur quoi travaillez-vous maintenant ?
R : Nous sommes en train d’installer la mécanique d’une d’une Fiat Bravo HGT 2.0 20V dans une Brava 1,4S, sorte de loup déguisé en mouton. Komin est presque devenu professionnel et bricole toujours quelque chose. Il construit actuellement sa maison et envisage de faire une mini-pelleteuse avec une Cinquecento !
Q : Avez-vous estimé le coût de transformation de votre Polonez ?
R : Nous n’avions pas l’intention de le faire puisque nous ne voulions pas vendre la voiture à la manière de la Volga V12. Mais nous avons de quoi être fier de nous. La voiture a conservé ses proportions sous tous les angles. Mais c’est vrai qu’elle mériterait de belles roues, de nouveaux freins et un moteur plus puissant. Il faudrait aussi refaire la transmission puisqu’elle n'est conçue que pour résister à 75 valeureux chevaux et a déjà un kilométrage plus élevé que la moyenne.
En fait, si nous avions voulu en faire beaucoup, nous aurions plutôt choisi une Mercedes. Par exemple la W201 (190) n’a jamais existé en version coupé !
Q : Vous avez déjà fait de la route avec ?
R : Komin la conduit régulièrement depuis plus d’un an et a déjà une ou deux fois fait le trajet de Poznan à Szczecin. Mais les capacités de la voiture sont limitées (elle n’accélère pas, elle ne freine pas, ne braque pas bien et ne protège guère ses occupants en cas d’accident) et son utilisation au quotidien fatigante. Chacun d’entre nous possède une voiture moderne et cette Poldek prend de la valeur en restant au garage.
Q : Combien de temps ont duré les travaux ?
R : C’est difficile à dire. Au début nous avons surtout travaillé dessus le week-end. Nous avons travaillé en trois phases : printemps 2010, automne 2010 et fin de l’été 2011. Nous avons globalement passé 700 heures dessus, mais avec l’expérience acquise nous pourrions refaire la même en moitié moins de temps aujourd’hui.
Q : Merci pour l’entretien. J’espère que vous aurez bientôt une autre projet intéressant à mettre en œuvre !
R : Comme vous l’avez constaté, on peut faire quelque chose même avec une Polonez. Je me réjouis du fait que de plus en plus de gens essaient de se lancer dans des projets de ce type. C’est la passion pousse à la concrétisation de nos rêves !
Lu sur : http://300kucy.onet.pl/polonez-caro-coupe-wywiad
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Adaptation VG