Cette étonnante Moskvitch bicolore avec les portraits des icônes soviétiques - Lénine, Marx et Engels - roule depuis environ un mois dans les rues de Baranovitchi en Biélorussie. Son propriétaire est un chauffeur routier du nom de Victor Razumov. Il a choisi ces symboles communistes pour se démarquer de la foule.
Sa Moskvitch-2140 de 1983, Victor l’a héritée de son grand-père. « Mon père m’a appris à conduire dessus ! » ajoute-t-il. Il n’a pas modifié excessivement sa voiture, pour l’histoire... « Tout est d’origine et certaines pièces ont encore leur inscription «Сделано в ГДР» (fait en RDA) et «Сделано в СССР» (fait en URSS). La voiture est en parfaite condition. Je vais demain à Moscou ». Il possède aussi plusieurs voitures étrangères. La dernière, une Opel de 2000, il l’a revendue récemment et a décidé de ne plus acheter de voitures à l’étranger. « Les voitures étrangères rouillent si vite. La Moskvitch est peut être vieille, mais elle est fiable. J’y perds peut-être seulement en confort ».
L’idée de décorer sa voiture de la sorte lui est venue spontanément. « Dans nos rues toutes les voitures se ressemble. On se sent comme à l’armée » dit-il en fronçant les sourcils. « Je voulais sortir de la masse ». Le trio de héros soviétiques, la faucille et le marteau, le slogan « Prolétaires de tous les pays... » et les symboles communistes sont ce qu’il y a de plus approprié pour une voiture soviétique. « Je n’allais tout de même pas peindre des fleurs ». Ce sont des autocollants qu’il a ramené de Moscou. « Nous ne trouvons pas cela ici, mais les Russes ont beaucoup de choix. J’ai dépensé une centaine de dollars. Mais cela vaut le coup ».
La voiture ne passe pas inaperçue. « On fait plus attention à ma vieille Moskvitch qu’à la plus belle des Mercedes. A Baranovitchi, on l’arrête dans la rue et on la prend en photo, à Minsk on me fait signe depuis le bus, on sourit, on me prend en photos et les conducteurs klaxonnent en criant ‘Bravo !’. Au début je ne m’y attendais pas... mais maintenant je suis habitué ».
Depuis un mois que la voiture roule en ville, Victor a été approché par des dizaines d’acheteurs potentiels. Mais il n’envisage pas de la vendre. « Peut-être que j’emmènerai des jeunes mariés » plaisante-t-il. Il y a peu, il a même été félicité par des étrangers. « J’ai rencontré un Tchèque dans une station de lavage. Il faisait le tour de la voiture comme un demeuré. Il m’a attrapé la main et m’a dit que ma voiture était un vrai miracle et que j’avais bien fait de la garder dans son état d’origine car dans son pays on n’en voit plus des comme cela... ».
Lu sur : http://www.intex-press.by/ru/news/society/14695/
Adaptation VG