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Pour diverses raisons idéologiquement fort compréhensibles, les pays communistes n’étaient pas vraiment favorables à la production de voitures de sport. Cela aurait été gaspiller de précieuses ressources financières. Pourtant, cela n’a pas empêché les ingénieurs des usines automobiles nationalisées de réaliser des voitures fort désirables à partir des seules pièces détachées qu’ils pouvaient se procurer derrière le Rideau de Fer.
Certaines de ces voitures ont été produites en petit nombre pour les « amis fidèles » du système. Certaines n’ont jamais dépassé le stade de prototype. Voici un inventaire des pires (et des meilleures ?) voitures de sport du bloc socialiste, de la Trabant spéciale à la Dacia à moteur central. Une bonne raison de lutter pour la démocratie !
A noter que cette sélection est effectué par les lecteurs de ce site (d’où l’ironie des commentaires et les hors-sujets non traduits ci-dessous). Il s'agit toutefois d'une sélection assez intéressante :
• Skoda Super Sport type 724 (1971) :
Son étude a commencé à l’usine Skoda de Mlada Boleslav en 1969. Et les choses se présentaient bien. Au début la voiture reprenait le moteur de la Skoda 100 L Rallye, mais ce moteur de 104 chevaux a ensuite été remplacé par le moteur 4 cylindres à refroidissement par air de la Skoda 110 R de seulement 61 chevaux. Le châssis à moteur central était recouvert d’une carrosserie futuriste en fibre de verre qui comptait 16 feux arrière. Oui, exactement 16 ! Après la présentation de la voiture au Salon de Bruxelles en 1972, le gouvernement a rapidement mis fin au rêve des employés tchécoslovaques de voir sa production démarrer. Juste après le salon, elle a été remisée pendant près de dix ans... avant de devenir, repeinte en noir avec des phares carrés et un aileron arrière massif, la vedette d’un film de vampires en 1981 ! Aujourd’hui, elle est exposée au Skoda Museum
(nota : ne pas manquer la vidéo un peu plus bas dans le corps du texte et dont voici le lien direct : http://www.youtube.com/watch?v=JfpzMjm5XQM).
• Vihur Rallye (?) :
La Vihur Rallye, basée sur une Lada 21011/03 était une bête de rallye construite en Estonie. Si on se souvient bien, on obtenait un moteur de plus de 200ch en partant d’un bloc développant originellement 60 ch. Le tout pour une voiture qui pesait tout au plus 850 kg... Elle était également vendue pour un usage routier sans sièges baquets et arceau de sécurité. C’était en quelque sorte la Subaru Impreza ou la Mitsubishi Lancer de l’époque...
• FSO Syrena Sport (1957) :
Dans le cas où vous ne seriez pas familier avec ce nom, la FSO Syrena était à la Pologne, ce que la Trabant était à la RDA. Ces petites voitures familiales étaient également propulsées par un moteur deux temps et plus d’un demi-million d’entre elles ont été vendues entre 1957 et 1983. Mais une seule Syrena Sport a été construite. C’est sans doute la plus belle voiture polonaise jamais fabriquée. Elle avait un moteur refroidi par air développant 35 chevaux. Sa carrosserie était en fibre de verre et sa suspension avait été revue pour une meilleure tenue de route. Malheureusement, cette voiture a été encensée par la presse étrangère, ce qui l’a immédiatement condamnée aux yeux du gouvernement. Ce prototype unique a été détruit dans les années 70 lorsque FSO a eu besoin de place.
• (« MADI » : proposée par un lecteur incapable d’identifier cette « monstruosité russe » !)
• Dacia Sport MD87 (1987) :
Les roumains ont réalisé un coupé sportif à partir de leurs affreuses copies de Renault avec un pare-brise servant de lunette arrière, mais ce n’est rien en comparaison avec ce prototype. Cette horreur à moteur central a été imaginé l’année même où les Italiens nous ont offert la Ferrari F40. Mais la similitude s’arrête là puisque la Roumaine n’avait pas de V8 biturbo. Elle avait un moteur 1,4 basé sur le moteur 1,3 du reste de la gamme. Et si elle était certainement plus économique que l’Italienne, Ceausescu n’a pas été impressionné puisqu’elle est restée à l’état de prototype. C’est une bonne chose.
• Melkus RS 1000 (1969-1979) :
Heinz Melkus était un pilote originaire de Dresde en Allemagne de l’Est. Il se concentrait principalement à sa carrière de pilote et la seule voiture de route qu’il a construite est cette RS 1000, une voiture utilisant un châssis de Warburg et recouverte d’une carrosserie en fibre de verre avec portes papillons, propulsée par un moteur 992 cm3 gonflé à environ 70 chevaux. Elle était assez difficile à conduire et son moteur deux temps était susceptible de faire fondre sa carrosserie si on le poussait un peu trop. Cela n’a pas empêché les membres du PC allemand d’obtenir certains des 101 exemplaires produits pour leur usage personnel, plutôt que de laisser les véritables pilotes les conduire. La société d’origine a fait faillite en 1986 mais elle a refait surface en 2006 avec un nouveau modèle... pour se déclarer de nouveau en faillite l’été dernier.
• Wartburg 313 Sport (1957-1960) :
469 exemplaires de ce fantasme Est-allemand ont été construits, avec l’habituel moteur deux temps de 50 chevaux. Pour cette longue voiture, les freins avaient été revus et l’assemblage se faisait à la main. C’est une vraie voiture de luxe avec son intérieur en cuir et d’autres exclusivités que l’on ne trouvait pas dans une Warburg 311 habituelle. Elle était moins chère et meilleure que la concurrence mais sa production a été arrêtée après seulement 3 ans. La raison est restée top-secret comme on peut s’en douter.
• AWZ P70 Coupe (1957-1959) :
Basiquement, il s’agit d’une Trabant. Une P70 pour être précis. Comme il n’y avait pas beaucoup d’acier en RDA après la Seconde Guerre Mondiale, le Parti Communiste a demandé aux ingénieurs de Zwickau de trouver quelque chose de mieux, comme la fibre de carbone. Les premières voiture avaient un châssis en bois recouvert par du simili-cuir mais on a vite compris que cela n’était pas suffisamment solide. C’est à ce moment-là que le Duroplast est entré en scène. Il s’agit d’une résine de plastique renforcée par de la fibre de coton. Ce n’est pas aussi solide que la fibre de verre, mais c’était suffisamment bon marché pour une production en grande série. Alors que plus de 38,000 P70 ont été construites, seulement 1,500 coupés l’ont été, faisant de cette petite voiture une chose très désirable à la fin des années 50, même avec les 22 chevaux que le procurait son moteur DKW deux temps...
• Škoda 110R (1970-1980) :
Construite pour succéder à la Skoda 1000/1100 MBX, la 110 R utilisait les composants mécaniques habituels des berlines 110, mais son moteur quatre cylindres 1,1 était porté à 62 chevaux. Cette beauté à refroidissement par air était capable d’atteindre les 100 km/h en 18 secondes et avait une vitesse maxi d’environ 140 km/h si vous aviez une bonne relation avec sa boîte 4 vitesses. Dans les années 70 et 80, tout le monde voulait ce coupé deux portes et avec un peu de chance, et à condition d’habiter près de l’usine tchèque, même un citoyen ordinaire pouvait en avoir une. Produite à 56,902 exemplaires, ses ultimes versions de rallye développaient plus de 200 ch.
• Tatra 607 Monoposto (1950) :
Quand Tatra a réalisé qu’il lui fallait une nouvelle voiture pour remplacer sa T-87 (1936-1950), le développement d’un nouveau moteur V8 à refroidissement par air a débuté à l’usine. Tatra a toujours été le constructeur automobile le plus audacieux d’Europe de l’Est et il n’est donc pas étonnant qu’ils aient choisi la course automobile comme meilleur moyen pour tester ce nouveau moteur. Cette idée en tête, ils ont réalisé six monoplaces avec un moteur V8 2,5 litres à double carburateur de 160ch. Ce moteur se distinguait aussi par son système d’échappement unique créant un effet d’aspiration améliorant l’admission. Ayant prouvé sa fiabilité, les Tchèques l’ont installé avec un simple carburateur et 95 ch sous le capot de la T603 en 1956.
• Lada VFTS (1982-) :
Cette voiture a d’abord été construite en Lituanie, mais elle est rapidement devenue très populaire auprès des pilotes de toute l’URSS. Basée sur la Lada 2105, elle avait été initialement conçue pour concourir dans le Groupe B et sa production a officiellement été stoppée après que cette catégorie ait été bannie en 1986. Mais cela ne signifiait pas sa fin puisque les équipes de rallye ont continué à en construire. La recette est assez simple : réduction du poids, rigidification, moteur porté à 160 ch, différentiel à glissement limité et boîte séquentielle, juste pour le plaisir du son. La plupart des voitures ont continué à participer au championnat de Hongrie des rallyes en catégorie historique après 1990, pour notre plus grand plaisir.
• Moskvitch G1 (?) : unique !
• ZiS-112 (?) : construite à un seul exemplaire, malheureusement.
• Moskvitch 408 Tourist cabriolet (1964) :
Peut-être qu’elle ne peut pas être considérée comme une voiture de sport, mais cette Moskvitch 408 Tourist cabriolet est suffisamment sportive parmi les voitures communistes des années 60. Evidemment elle ne s’adressait pas aux responsables du Parti, alors à qui ?
• Stratopolonez (?) :
Une FSO Polonez avec un moteur de Lancia Stratos. La légende veut que Andrzej Jaroszewicz, le fils du Premier Ministre, a enroulé une Stratos autour d’un arbre, lors de sa première sortie. Il a survécu. Pas la Lancia. Heureusement, le moteur et les parties roulantes pouvaient être sauvées. Ce qui restait de la voiture a été envoyé chez FSO qui a réalisé cette Stratopolonez.
• Moskvitch-2141KR (?) :
Comme une Ford RS200. En pire. Bien pire. Avec ses 175 ch, ce prototype est mort-né.
• Fiat 125p Coupé (1971) :
Coupé quatre place, l’espace arrière était compté en raison de la ligne pentue du toit, mais la visibilité était tout à fait bonne. Bizarrement les ressorts à lames dépassaient à l’arrière. Par rapport à la PF 125p sur laquelle il était basé, le volant été plus petit, les roues plus larges et le moteur porté à 90 chevaux.
• Pangolina (1982) :
Dans l’Union Soviétique des années 80, de nombreuses voitures faites maison ont été réalisées, mais peu atteignaient la perfection de cette Pangolina. Conçue et réalisée par Alexandre Kouliguine en 1982, c’était en URSS ce que vous pouviez obtenir de plus proche de la Lamborghini Countach. Sa carrosserie était en fibre de verre et l’accès au poste de pilotage se faisait par le toit basculant monté sur vérins hydrauliques. La forme de carrosserie rappelait un break de chasse. A la place d’un puissant V12, Kouliguine avait monté ce qu’il pouvait, c'est-à-dire un vieux moteur de Lada 1200 et ses trains roulants ! Les 62 chevaux combinés à la carrosserie aérodynamique permettaient néanmoins d’atteindre 180 km/h, enfin c’est ce que les Russes disaient. Au fil des années la Pangolina a été modifiée à maintes reprises. Elle est toujours conservée dans un musée de Moscou.
• Zastava Rosbin (?) :
Zastava (oui, Zastava) Rosbin... De toute évidence, il s’agissait d’une production limitée et d’ailleurs toutes les voitures fabriquées sont différentes les unes des autres. Sur le châssis d’une Zastava on a monté une carrosserie en plastique. On trouve des phares de Zastava, des feux arrière de VW Golf 2 et elle serait motorisée par un moteur 1,100 cm3 de 55 ch de... Zastava.
(NDT : à voir ici et recherches à faire !).
• Bulgaralpine (1967-1969) :
Assez inattendu, mais logique, dans cette sélection, la Bulgaralpine est une Alpine A110 produite sous licence pendant 3 ans. Elle a même pris part au Rallye de Monte-Carlo en 1968. Le sport automobile était considéré en comme un sport bourgeois et c’est pourquoi il n’était pas populaire au début du Socialisme dans la plupart des pays du Bloc de l’Est (... quand on sait que Josip Broz Tito a été mécanicien pour Ferdinand Porsche). Il n’y avait donc pas beaucoup de voitures de sport dans ces pays. Cette Bulgaralpine en est un des rares exemples.
• Lada Samara T3 (?) :
Ce qu’il y a de rigolo, c’est que n’est pas à proprement parler d’une voiture de sport soviétique !!! Elle a été réalisée par l’importateur en France et équipée d’un certain nombre de pièces de Porsche pour participer au Paris-Dakar où elle a fait bonne figure.
• Ecorra Sport V8 (?):
Elle ne doit pas être oubliée (au même titre que la MTX V8). Avec son V8 de 302 chevaux, elle peut atteindre 0 à 100 km/h en moins de 6 secondes et était basée sur le châssis de la limousine Tatra T700.
• ZiL-112 S (?) :
Mue par un moteur V8 5,980 cm3 de ZiL-111 avec quatre carburateurs K-85 développant 230 ch et lui offrant une vitesse maximale de 260 km/h.
• Lada Eva (?)
• et bien d’autres...
Lu sur :
http://jalopnik.com/5967179/show-us-the-weirdest-and-best-communist-sports-cars
Adaptation VG