![[cycle Volga /7] Hep Taxi !](https://image.over-blog.com/O1vR4qMIxz0JuGb9JA72_GhtJEE=/filters:no_upscale()/image%2F0782406%2F20140608%2Fob_0c5f5d_6982.jpg)
De retour de voyage d'affaire j'ai appelé une compagnie de taxi. Son numéro de téléphone était facile à retenir. C'est quand je me suis retrouvé à bord de cette Ford Mondeo toute neuve que je me suis rendu compte qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Cela m'a sidéré. On n'entendait pas le tic-tac du taximètre !
D'ailleurs il n'y en avait pas du tout. Le chauffeur avait seulement un liste de prix imprimés sur du papier à en-tête officiel. Pourtant depuis septembre, les taxis sans taximètre sont interdits. C'est avec nostalgie que je me suis rappelé de leur tic-tac et du bruit que faisaient les chiffres en défilant sur le petit écran. C'est vrai que la Volga taxi était beaucoup plus bruyante, qu'elle prenait beaucoup de roulis dans les virages et qu'au-delà de 100 km/h sa consommation était gargantuesque mais à son bord l'atmosphère avait un goût particulier. Rien ne valait les grincements de sa suspension mal lubrifiée ou le parfum spécifique des revêtements intérieurs (et la légère odeur d'essence qui l'accompagne)... Peut-on aujourd'hui comparer cette Volga à un taxi bien plus moderne ? On peut toujours essayer.
Durant l'époque de l'URSS, les différents modèles de GAZ se sont succédés dans les parc des compagnies de taxis. Avant la Volga GAZ-24, il y a eu les GAZ-21, Pobieda, "Emki" et même la GAZ-A, le modèle légendaire qu'oncle Henry avait offert sous licence aux soviets. Aujourd'hui, le choix est beaucoup plus grand : cela va de la Logan délibérément utilitaire à la respectable Mercedes Classe E en passant par Ford Mondeo très populaire chez les chauffeurs de taxis.
Les taxis modernes sont bien plus sûrs car au cours de ces dernières années les normes de sécurité ont changé. Aurions-nous pu imaginer dans la Volga des rideaux gonflables voire même des appuie-têtes individuels aux places arrière quand on sait que dans les premières GAZ-24, le conducteur n'avait même pas de ceinture de sécurité ? En matière de confort pour le client, on constatera que si globalement la place offerte est la même, il est plus facile de monter et de descendre de la Ford Mondeo dont les portes s'ouvrent plus grand et parce que la banquette est plus haute. Bien entendu, la Volga ne dispose ni de la climatisation... ni de l'autoradio mp3, des écrans LCD ou du volant multifonction. Mais pour le confort de suspension l'avantage revient à la Volga. A son bord on ne sent pratiquement pas les irrégularités, même celles qui paraissent à première vue effrayantes.
Pour le chauffeur, c'est la Mondeo qui l'emportera sur le taxi de quarante ans. Principalement en terme d'ergonomie. Prenez, par exemple, les rétroviseurs extérieurs. Sur la Ford ils sont beaucoup plus grands (et réglables de l'intérieur). Les sièges sont réglables dans tous les sens et le volant tient bien dans les mains. Sur la Volga la jante du volant est trop fine et glissante et il n'y a pas de direction assistée. S'il fallait faire une comparaison, c'est comme si on mettait une vieille machine à écrire Underwood et un ordinateur portable côte à côte. La Ford est facile à conduire et tient très bien la route. Dans la Volga, il vaut mieux ne pas dépasser les 100 km/h. Les accélérations sont similaires, mais le premier rapport de la Volga semble très court et le "trou" au passage de la seconde est bien trop marqué. C'est pourtant cette conduite saccadée qui à son charme !
A l'époque de l'URSS, obtenir un emploi dans une compagnie de taxis n'était pas chose facile et le statut social des chauffeurs était assez élevé. Il s'agissait d'un métier que l'on pratiquait jusqu'à sa mort. Le taux de décès, en raison de la sédentarité du métier, était assez élevé et rare sont ceux qui profitaient d'une longue retraite. De plus, les accidents étaient nombreux et même après l'apparition des ceintures de sécurité, les chauffeurs étaient autorisés à ne pas la porter. Lorsqu'un chauffeur mourrait dans l'exercice de ses fonctions, on croisait un long convoi de voitures à damiers. Chacun était conscient qu'il pourrait être le prochain.
La GAZ-24 a connu durant sa carrière quelques améliorations. Tout d'abord en 1972, elle a changé de rétroviseurs extérieurs et de serrure de coffre. En 1974 de gros buttoirs habillés de caoutchouc sont apparus sur les pare-chocs et le compteur de vitesse à ruban a été remplacé par un compteur à aiguille. En 1977, les phares et feux sont modifiés et le tableau de bord adopte un revêtement noir rembourré. Au milieu des années 80, la GAZ-24 est profondément modifiée et devient GAZ-24-10.
Légende des photos (liées à la Volga) :
- Le tableau de bord de la Volga taxi était complété par un taximètre. Ici, le prix de la course est de 90 kopecks. Pendant la séance de photos nous avons dépensé 2 roubles et 54 kopecks. Un véritable appareil de communication radio était installé entre les sièges et permettait de communiquer avec le central.
- Les valises ne sont pas faciles à charger en raison de la hauteur de coffre mais l'ouverture, comme dans les Moskvitch et les Lada, est gigantesque.
- Le compteur de vitesse à ruban n'était pas fiable (sur la version taxi il allait jusqu'à 160 km/h et non pas 180 km/h). Au milieu des années 70 est apparu un nouveau tableau de bord avec un compteur à aiguille.
- C'est également au milieu des années 70 que le tableau de bord rembourré, en mousse de polyuréthane, est apparu. La partie centrale était habillée de "vrai faux-bois".
Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/368780-taksi_bolshogo_goroda/
Adaptation VG