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En 2000, lors de notre voyage à Togliatti, les specialistes d’AvtoVAZ nous avaient donné la possibilité de tester sur un circuit une version à quatre roues motrices de la VAZ-2110 portant le nom romantique de « Victory ». Récemment (NDT : l’article date de 2004), nous avons pu voir à Nijni-Novgorod une VAZ-21099 avec exactement le même nom sur le coffre. Coïncidence ? Pas du tout puisque le « créateur » de cette voiture est le même Victor Gorchkov. Le propriétaire de cette Samara est Andreï Rylski, connu en ville pour être un amateur de course automobile et ancien directeur du magasin « Tuner », racheté il y a peu par la société « PigMa ». Andreï a accepté de nous rencontrer pour parler de sa voiture et nous a donné la possibilité de l’essayer.

D’après ses papiers, la voiture date de 1991, mais elle a été fabriquée en 2003 et achetée à Togliatti par Andreï il y a moins de six mois. Les pièces pour la transmission aux roues arrière proviennent d’une Volkswagen Golf Synchro. La boîte de vitesse a été adaptée au carter de la Samara qui possède un rapport de pont relativement proche (la première se trouve là où devrait être la seconde et la cinquième est plus proche d’une quatrième). Sont adaptés également le viscocoupleur, l’arbre de transmission et l’ensemble de la transmission arrière. La suspension arrière indépendante avec barres longitudinales et barre stabilisatrice est originale. La suspension avant est renforcée avec des coupelles modifiées et des ressorts de plus grand diamètre. Les amortisseurs restent d’origine mais ils sont plus durs, en particulier parce qu’ils reçoivent une huile spéciale. La carrosserie est également rigidifiée par le montage d’une barre de renfort entre les coupelles d’amortisseurs. Enfin, le compartiment moteur est protégé par un carter en titane de 8mm d’épaisseur.

Sous le capot on trouve une vraie furie. Le moteur a été préparé par Braguine (un motoriste de Togliatti très connu dans le milieu sportif). Dire que ce moteur n’est pas d’origine ne suffit pas. Pour être plus précis, je dirai simplement que le fils Braguine a remporté le championnat de Russie d’Autocross avec le même moteur. Sa puissance n’a pas été précisément mesurée, mais la « firme garantit » au moins 160ch. Il peut monter à 8,500 tr/min, mais selon Andreï le pic de puissance se situe aux alentours de 7,000 / 7,500 tr/min. Le couple se situe également au niveau du régime maxi. L’embrayage compétition est de type triple disque.

Le moteur est assemblé avec beaucoup de pièces originales. Ainsi le vilebrequin retravaillé augmente la course et la cylindrée atteint désormais 1,6 litre. La culasse 16 soupapes à  double arbres à cames dont le profil a été modifié. Les sièges des  soupapes d’admission et d’échappement  ont été polis. Les collecteurs sont également réalisés de manière artisanale, même s’il n’y a pas à proprement parler de collecteur d’admission. L’admission se fait de manière directe depuis le filtre à air. Le système d’injection a été réalisé spécifiquement pour ce moteur afin de réduire le bruit de la voiture. En ville, on peut certes entendre le bruit que fait le moteur, mais pas au point de donner envie à un policier de verbaliser pour « bruit excessif ». En plus, comme la voiture est assez discrète, il est difficile de la distinguer dans le trafic.

C’est vrai, il y a bien les jantes en alliage, à l’avant la lame sous le pare-choc avant qui joue le rôle de spoiler, la grille de calandre grillagée, à l’arrière l’énorme sortie d’échappement et les feux style « Lexus ». On voit un peu le réservoir de 65 litres en aluminium fait maison (bien que l’appétit de la voiture en ville ne soit pas foncièrement plus élevé). Voici les seules différences. A l’intérieur on remarque juste le système audio et les vitres avant électriques et si l’on pousse un peu plus loin l’analyse, les couvres pédales en métal, le volant 3 branches en cuir, l’ordinateur de bord, le tachymètre digital, et les deux sièges baquets Sparco avec harnais 4 points dans lesquels il serait bien temps de s’installer.

« Pourquoi la transmission intégrale ? ». C’est la question que l’on se pose souvent quand on apprend que cette Samara habituelle possède 4 roues motrices. L’hiver la voiture se comporte bien mieux. Par exemple au démarrage sur la glaceet même sans pneus cloutés (la « Victory » étaient équipée de pneus Bridgestone Blizzac) la voiture ne patine pratiquement pas. Et si l’on a les roues braquées, l’avant ne bouge pas et on sent que l’arrière se déporte légèrement, ce qui est se corrige facilement au volant. Il est vrai qu’à grande vitesse sur le verglas, même avec 4 roues motrices cette Samara ne fera pas de miracles surtout qu’il n’y a pas de viscocoupleur entre les roues avant. Si vous accélérez raisonnablement, la voiture se comportera comme une traction avant classique, mais si vous mettez le pied dedans l’essentiel de la puissance sera reporté sur les roues arrière et vous pourrez faire un tête à queue, comme sur une Jigouli.

Le moteur est conçu pour que jusqu’à 4,000 tr/min il ne se passe pratiquement rien : il enroule tranquillement et peut reprendre même en troisième. On sent simplement un léger décalage entre le moment où l’on appuie sur la pédale des gaz et le moment où il répond. En revanche on sent bien qu’il se cache quelque chose lorsque l’on donne des petits à-coups sur l’accélérateur. A plus hauts régimes, c’est autre chose. On a véritablement l’impression d’être aux commandes d’un avion : il faut déjà réussir à passer les rapports supérieurs avant la zone rouge, ce qui nécessite un peu plus d’efforts que sur une voiture normale. La pédale d’embrayage est dure mais la sensation du moment où l’embrayage « colle » est bien meilleure. Il faut aussi plus de force pour enclencher la vitesse mais la course du levier est beaucoup plus courte et il n’y a pas à s’inquiéter de savoir si l’on sélectionne le bon rapport.

La pédale de freins et la direction ne sont pas plus informatives qu’une Samara de série, mais le volant est très bon et très pratique. On ne parlera pas non plus des sièges qui permettent au conducteur de faire littéralement corps avec la voiture. Côté confort général, passe encore la dureté de la suspension, mais il vous sera assez difficile de parler avec vos passagers à cause du bruit du système d’échappement qui remonte dans l’habitacle. Pour un usage quotidien il sera donc conseiller d’installer un autre échappement plus efficace. Même sans taper dans les tours, grâce à la meilleure adhérence des pneus et le couple plus exploitable, ce moteur ultra-puissant permet de doubler en sécurité, mais il faudra tout de même garder la tête froide.

La « Victory » a démontré les avantages de la transmission intégrale sur la neige fraiche. Son spoiler avant lui servant de chasse-neige, elle peut aller là où mêmes des UAZ n’oseraient s’aventurer ! Ca passe, mais il faut bien reconnaître qu’il s’agit d’une situation extrême et notre « Victory » n'est pas un SUV.

Lu sur : http://www2.birzhaplus.ru/view.php?ids=279&id=367&izdanie=avto_2004&gazeta=avto&\
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Adaptation VG

Tag(s) : #VAZ, #Lada, #21099, #Victoria, #Tuning, #Essai