Le 21 avril prochain Avtovaz commercialisera son nouveau modèle, la Lada Priora. Quelques jours avant cet évènement, le constructeur russe a emmené des journalistes russes à Sotchi pour essayer le nouveau miracle de l’automobile russe. Autant vous le dire tout de suite : la Priora ne nous a pas déçu mais elle pose beaucoup de questions. Malgré son nom à consonance étrangère la Priora est toujours le produit de l’industrie automobile locale.
Il est difficile de dire que la Priora est une totale nouveauté : les représentants de Togliatti eux-mêmes reconnaissent que la Priora est un profond restyling de la bien connue 110. Cependant les modifications ont été prises avec sérieux. Pratiquement tous les éléments de la voiture ont subi des changements : le moteur, la suspension, la direction, les équipements électriques. Les changements les plus importants portent toutefois sur l’apparence extérieure et l’habitacle.
Comparée à la 110, la Priora paraît plus intéressante. Si vous regardez la voiture à l’avant ou à l’arrière vous n’avez pas l’impression d’être devant une voiture qui roulait sur nos routes dans les années 70-80 (ce sont d’ailleurs des Italiens qui se sont occupés du design de la voiture). Le profil choque un peu ce qui n’a rien d’étonnant puisque la Priora a conservé les vieilles portières. L’inspection de la carrosserie n’a pas révélé de manques sérieux dans l’assemblage. Certes, les ajustements entre les différents éléments montrent des jeux assez importants (sur une voiture étrangère ils sont moindres), mais au moins ils sont réguliers. Il y a de quoi chicaner : par exemple les portières pourraient se fermer en faisant moins de bruit.
Le design de l’habitacle est plaisant. Vraiment. Le tableau de bord est réalisé dans un plastique moussé de bonne qualité (il n’est pas pire que sur la concurrence), et la console centrale présente bien. Dommage qu’Avtovaz ne prévoit pas pour la Priora une installation audio spécifique qui s’accorderait avec le dessin de ce tableau de bord. Le combiné d’instruments n’appelle pas de critique, et le dessin du volant est dans la bonne moyenne de ce qui se fait actuellement. La prise en main du volant n’est pas désagréable mais la jante est un peu trop fine. Mais au moins les muscles du conducteur seront préservés : grâce à la direction assistée il est facile de tourner le volant.
On ne peut pas non plus passer outre un fait extraordinairement important pour l’industrie automobile russe : la Priora, propose dès la dotation de base l’airbag conducteur. Au début de l’année prochaine la Priora « Luxe » sera commercialisée avec en plus un airbag passager, des ceintures de sécurité avec prétensionneur, la climatisation et même l’ABS. C’est très intéressant même si dans cette version la version « Luxe » devrait coûter de l’ordre de $12,000 (quant la version de base vaut $11,000).
Les contre-portes produisent une double impression. Elles ne sont pas mal dessinées, mais les boutons des lèves vitres électriques sont incommodes et il faut appuyer dessus avec effort. Si vous devez ouvrir et fermer la vitre quinze fois de suite, vous risquez de commencer à avoir mal à l’index !
Deux choses maintenant à propos de la qualité d’assemblage. Sur la voiture que nous avons testé il était impossible de fermer la boîte à gants. Il fallait non seulement pousser le couvercle mais aussi tirer sur la poignée d’ouverture. Pour être tout à fait objectif il faut signaler que sur une autre Priora la boîte à gants se fermait normalement. Un autre défaut était par contre commun à toute les voitures : sur la Priora il y a réellement un problème avec l’étui à lunette situé au plafond. Après quelques manipulations, celui-ci a été tout bonnement arraché. Avtovaz doit régler ce problème d’urgence. Il s’agit d’un bête détail mais qui peut anéantir rapidement l’impression globale de la voiture. A cause de celui-ci le futur acheteur pourra ne pas remarquer la suspension modernisée ou le moteur. Il dira simplement : « c’est une voiture neuve, et elle tombe déjà en ruine ».
La Priora est plus plaisante à conduire que la 110, surtout en raison de son nouveau moteur 1,6 litre de 98ch et 145Nm de couple. Les représentants d’Avtovaz ont assuré que le chiffre de 98ch n’est là que pour rester dans la catégorie fiscale la plus avantageuse et qu’en fait ce moteur développent environ 110ch.
La voiture n’est plus perçue comme une péniche instable, dont les amortisseurs vont en butée au passage de trous dans la chaussée. Les ingénieurs d’Avtovaz précisent qu’ils ont installés de nouveaux ressorts, ont modifié les caractéristiques des amortisseurs et monté une barre stabilisatrice à l’arrière, et ont augmenté le diamètre de celle de devant. De plus, la carrosserie elle-même est plus rigide. Certes, pour se faire une idée sur les qualités routières de la voiture, les conditions offertes lors des essais de Sotchi ne suffisent pas, mais à première vue la Priora est mieux suspendue que la 110, et offre de bonnes sensations. Il faut cependant tempérer ces propos car ici nous comparons la Priora avec des voitures russes et non à une Peugeot ou une Ford, et bien entendu c’est la nouveauté qui est la meilleure. La Priora est plus silencieuse que la 110, mais le bruit du moteur est tout de même très présent dans l’habitacle.
La boîte de vitesse nous a déçu. Elle n’est pas meilleure que sur la 110. Les rapports s’engagent avec un peu de flou et pour la marche arrière il faut enfoncer l’assise du siège conducteur à la main, sinon cela ne passe pas, et si vous avec ce « truc » vous n’êtes pas sûr de le faire à la première tentative. Est-ce un défaut provisoire ? La boîte doit-elle être améliorée ? Peu importe, nous mettons la boîte de la Priora dans la liste des défauts.
Au final, la Priora est bien meilleure que la 110. Sans rire. La voiture paraît beaucoup plus sérieuse, et possède de meilleurs châssis et moteur, ainsi qu’un équipement assez incroyable pour une voiture russe. C’est pourquoi si vous envisagiez d’acheter une 110 en finition élevée, cela vaut la peine d’attendre l’apparition de la Priora. Et si vous pouvez attendre encore six mois, cela sera encore mieux. Car certains défauts (comme l’étui à lunettes) auront été réglés. C’est en tout cas ce que promet Avtovaz qui va remonter les problèmes assez fermement à ses fournisseurs.
Que dire à ceux qui envisagent l’achat d’une voiture étrangère ? Rien. Personne n’osera conseiller d’acheter à la place une Priora russe. D’autant plus que le prix de la Lada Priora est assez élevé. $11,000 c’est une somme surtout quand des modèles comme la Chevrolet Lanos, la Dacia Logan et la Daewoo Nexia en dotation moyenne coûtent moins cher.
Nos notes (sur 5) : Design : 3,5 Ergonomie : 3,5 Confort : 3,5 Finition : 3,0 Coût d’entretien : 4,0 Adaptation aux conditions russes : 4,0 Fiabilité : 2,5 Qualités routières : 3,5 Rapport qualité/prix : 3,0 Image : 3,5
Note globale : 3,40
Lu sur : http://auto.mail.ru/article?id=22067&rubric=137
Voir aussi : https://www.avtorinok.ru/articles/reviews-sid_1/-lada-priora-pervyi-test-aid_882.html
Adaptation VG