Finalement le moteur étranger aura attendu son tour longtemps avant de prendre place sous le capot de la Niva. C’est enfin fait : on peut désormais acheter la Chevrolet Niva FAM1 avec un moteur Opel et une boîte de vitesse Aisin au prix de 538 mille roubles.
Description rapide de la Chevrolet Niva FAM1 :
- Premiers prototypes produits à l’automne 2006. Produite en série depuis 11/2006.
- Moteur : Opel Z18XE, 1,8l (122ch).
- Boîte de vitesses mécanique à 5 rapports d’origine Aisin.
- Finition : GLX.
- Prix : 538,000 roubles ($20,300).
Extérieurement la voiture n’a pas changé : elle se distingue seulement par sa baguette chromée sur la porte arrière. En revanche à l’intérieur beaucoup de points ont été améliorés : on trouve maintenant deux airbags et les sièges avant sont mieux dessinés. L’airbag conducteur est caché dans le moyeu du volant et l’airbag passager dans la planche de bord. On peut donc justifier le faible volume de la boîte à gants, par l’amélioration de la sécurité. Le siège conducteur est désormais réglable en hauteur et le réglage en longueur offre une plus grande amplitude. Un conducteur de grande taille pourra désormais envisager un long voyage sans crainte. Par contre la colonne de direction n’est toujours réglable qu’en inclinaison. La position de conduite ne sera donc pas totalement parfaite car en réglant le siège il faudra faire un sacrifice : ou se rapprocher du volant ou diminuer l’inclinaison du dossier. Le pied gauche dispose toujours d’aussi peu de place et on risque toujours autant de s’accrocher la chaussette au couvercle de la boîte de premier secours. Il faut toujours chercher une position acceptable.
La boîte de vitesse et la boîte de transfert sont nouvelles mais la position des leviers de commandes est toujours la même. A bas régime on entend à peine le moteur. On ne ressent pas les bruits habituels de la caisse et le grognement des pignons de boîte. La pédale d’embrayage est pratiquement collée au plancher : sa course est minimale et il n’y a pratiquement pas de jeu.
Les boîtes japonaises Aisin ont toujours été réputées par la netteté du passage des rapports, mais la Niva ne respecte pas cette règle. La première et la seconde doivent être passées en force, et l’on manque de précision, la cinquième est trop proche de la troisième et la course du levier est très petite. Avant de vous y habituer, vous râterez cette troisième plusieurs fois. En plus sur les fortes irrégularités il arrive que cette vitesse saute.
Cela dit, la nouveauté passe de 0 à 100km/h en deux fois moins de temps que la Niva avec le moteur Lada. Jusqu’à 3500tr/min on entend bien le moteur mais le son est agréable. Il se calme ensuite pour reprendre de plus belle après 4000tr/min, régime au-delà duquel il devient très gênant. A ces régimes, le moteur Lada est plus silencieux ! De plus, le moteur est plus adapté à une voiture ordinaire. S’il est puissant dans les tours, il manque de reprises à bas régime. La Niva avec le moteur VAZ-2123 (calculateur M7.9.7) surpasse largement la Chevy « Opel ».
La boîte de transfert est le fruit d’efforts conjugués. Le carter est fabriqué par les Russes, et la pignonerie est importée. Mais cette coopération a porté ses fruits. Désormais le blocage du différentiel s’effectue facilement même quand la voiture est arrêtée. Jusqu’à présent il fallait effectuer la manœuvre à petite vitesse. Tout n’est pas parfait. Entre 60 et 90km/h on l’entend nettement car les bruits de transmissions au niveau des ponts et les vibrations ont été fortement réduits. Les résonances caractéristiques à 60, 80 et 120km/h font désormais partie du passé. A haute vitesse, les vibrations sont équivalentes à celles que l’on peut connaître avec une voiture à traction avant, mais le bruit général est supérieur à celui d’un Chevy Niva à moteur Lada. L’isolation phonique n’a pas été adaptée au nouveau moteur.
L’augmentation du dynamisme de la voiture a nécessité une adaptation du système de freinage. A la place de l’amplificateur de 9 pouces on trouve un dispositif de 10 pouces avec un nouveau maître cylindre. En outre, l’ABS a fait son apparition. Sur route sèche et sur chaussée dégradée il s’acquitte parfaitement de sa tâche : les vibrations dans la pédale sont quasi absentes même en freinage d’urgence.
La suspension absorbe les petites inégalités et les raccords de chaussée sans difficultés, mais les grosses irrégularités ébranlent sérieusement la caisse. Sur la Chevy Niva à moteur Lada cela ne se remarque pas autant.
Le nouveau moteur de la Chevrolet Niva est bien connu en Russie : il était installé sous le capot de l’Opel Vectra 2001. Il est assez fiable mais nécessite un entretien suivi : la courroie de distribution doit être remplacée tous les 60000km contrôlant l’état de la pompe à eau, qui pourra être remplacée en même temps. La casse de cette courroie vous coûtera au moins 1000 dollars (mais il n’y a pas de problème pour trouver des pièces de rechange).
Le Chevy « Opel » que nous avons essayé avait 20000km et montrait déjà quelques faiblesses. Ainsi sous le capot, le capteur situé sur la prise d’air moteur avait été endommagé par l’isolation, de l’huile suite sur les cardans avant en sortie de réducteur, ainsi qu’à l’arrière de la boîte de transfert. Sur le pont arrière, le fil du capteur d’ABS de la roue droite pendouille et sa rupture n’est qu’une affaire de temps. Il y d’autres choses classiques pour le Chevrolet Niva, mais nous ne nous répéterons pas. Il est clair qu’il y a encore des efforts à faire pour que la qualité de la voiture soit au niveau de son prix.
Bilan : ni son moteur allemand, ni sa boîte japonaise, ni son nom américain ne peuvent cacher son origine prolétarienne.
Les plus : Accélérations. Réglage en hauteur du siège conducteur. Faibles vibrations de la transmission. Sécurité de bon niveau par la présence de l’ABS et des airbags.
Les moins : Bruit élevé dans l’habitacle au dessus de 80km/h. Commande de vitesse manquant de rigueur. Augmentation du bruit de la boîte de transfert. Prix élevé. Moteur inadapté à la voiture.
Lu sur http://auto.mail.ru/article?id=22007&rubric=120
Adaptation VG