Le nouveau modèle d’Avtovaz, la Lada Priora entrera bientôt en vente, mais les renseignements la concernant tombent encore au compte goutte.
Malgré ses pare-chocs, ses phares et feux originaux on devine clairement dans les traits de la Priora les lignes de son prédécesseur, le modèle 110. Mais la voiture compte plus de mille nouvelles pièces, ce qui en fait donc plus qu’un simple restyling ou facelifting. Toute la carrosserie a été redessinée, mêmes les portières qui pourtant semblent identiques à celles de la 110.
Par son aspect, la Priora n’est pas à la dernière mode du design automobile, mais elle est toutefois plus moderne que la 110 avec ses phares « bridés » (il faut d’ailleurs noter qu’ils sont désormais en polycarbonate, un matériau plus solide que le verre), et sa calandre élégante avec un énorme logo. Le capot enveloppant fait désormais partie du passé. Maintenant comme sur la majorité des voitures particulières il n’intègre pas une partie des ailes avant. Les jeux entre les différents éléments de carrosserie ont été réduits par deux et les liens entre le pare-choc, les ailes et les phares sont mieux dessinés. Pour que les vitres latérales restent propres, un déflecteur en caoutchouc est prévu sur le bord du pare-brise. L’écoulement de la pluie est orienté vers le toit. Le pare-choc arrière est désormais en une seule pièce. Cela facilite le montage et améliore considérablement sa tenue dans le temps : il n’était pas rare de voir les éléments du pare-choc de la 110 se déformer simplement par la simple pression aérodynamique.
Les feux arrière sont désormais intégrés aux ailes. Sur le couvercle du coffre on ne trouve que la plaque d’immatriculation et la baguette intégrant son éclairage. La ligne du passage de roue arrière est plus arrondie, et les roues sont désormais entièrement visibles. Il faut également noter les nouveaux longerons, les seuils de portes, les portières et les flancs renforcés. Tout ceci permet d’améliorer la sécurité passive. 29% de la surface de la carrosserie est zinguée, et la garantie anti-corrosion est de 6 ans.
Les portes se ferment plus facilement et on note l’apparition d’un loquet sur la trappe du réservoir à essence. Jusqu’à présent c’est le genre de chose dont VAZ ne nous avait pas habitué. Le capot moteur s’est considérablement alourdi. La présence d’un matériau d’isolation plus épais n’est pas seul en cause. Désormais, à la place des deux vérins à gaz, on trouve une tringle métallique. Il faut espérer qu’on aura à ouvrir le capot moins souvent.
Extérieurement, le moteur 16 soupapes 1,6 de type 21126 ne se distingue pas du 21124. Cependant il adopte de nombreuses nouveautés. L’ensemble piston-bielles est plus léger. Ce sont des pièces importées fabriquées par Federal Mogul. Le taux de compression passe à 11. La puissance de ce moteur s’établit à 98 chevaux, et il répond à la norme Euro III.
La circulation de l’huile dans le carter moteur a été optimisée ce qui permet de réduire notablement la consommation d’huile. Les courroies, poulies et le galet tendeur de la courroie de distribution sont des pièces d’importation ce qui garantit une durée de vie de 200,000 kilomètres. Dans la boîte de vitesse les synchros sont plus efficaces, le mécanisme de sélection de vitesse est renforcé. L’embrayage est également renforcé, et l’on a introduit un mécanisme de compensation automatique du jeu du câble d’embrayage, et de l’usure du disque d’embrayage.
Le moteur rappelle les 1,5l 16S délivrant toute sa puissance au-delà de 3500/4000 tr/min. Le rupteur intervient à 6200 tr/min, mais à ce régime le moteur semble encore en pleine forme.
La voiture semble braquer plus court, mais c’est une sensation subjective. Le volant nécessite quatre tours de butée en butée, ce que l’on ne rencontre plus sur des voitures étrangères modernes. Grâce à son assistance la direction est légère mais seulement à basse vitesse. Elle est d’ailleurs peut-être un peu trop légère. Mais à partir de 80km/h la direction commence à se durcir et remonter des informations, et au-delà de 100km/h l’assistance est totalement déconnectée. Dans les virages, le roulis est beaucoup moins important qu’auparavant. En manœuvre d’évitement à 70km/h la voiture nous a étonné agréablement. La Priora se comporte mieux que ses prédécesseurs, même si elle a toujours tendance à vouloir partir de l’arrière.
Les freins sont beaucoup plus efficaces que ceux de la 110. Comme sur les voitures étrangères l’effort à fournir sur la pédale est moindre grâce à un nouveau maître cylindre et un amplificateur de 9 pouces.
Les pare-chocs protègent bien la voiture dans les manœuvres de parking. Ils absorberont les chocs contre un obstacle immobile jusqu’à 5 km/h sans déformer les autres pièces de carrosserie.
La Priora respecte les normes modernes de sécurité passive de choc frontal et de choc latéral. Elle obtient trois étoiles aux tests EuroNCAP. Et l’on a déjà pensé aux solutions qui permettraient d’obtenir une étoile supplémentaire.
A l’intérieur, il n’y a pas que les airbags et les ceintures qui participent à la protection du conducteur et des passagers. A l’avant les ceintures sont équipées de prétensionneurs. Outre les renforts de carrosserie, les contre portes reçoivent des inserts permettant de disperser l’énergie en cas de contact d’un passager en cas de choc. Le rembourrage du tableau de bord permettra de protéger le passager avant lors d’une collision à basse vitesse. Les genoux du conducteur sont également protégés pour éviter les chocs avec la colonne de direction ou le pédalier.
Seuls les sièges de la 110 sont conservés. Dans la partie centrale du tableau de bord on trouve deux niches pour l’installation audio. Au même endroit on a également dégagé de la place pour les trois commandes rotatives du chauffage. A gauche du conducteur on trouve les commandes des phares ainsi que le réglage en site des phares et le rhéostat de tableau de bord. Au plafond on trouve un logement pour les lunettes de soleil.
La Priora est-elle une nouvelle star de l’industrie automobile russe ? C’est peu probable. Elle est le résultat des travaux effectués pour corriger les erreurs relevées sur la 110, une tentative de se maintenir dans une niche de marché où la concurrence venue du monde entier est féroce. Pourtant le composant principal de son probable succès est l’amélioration de son rapport qualité-prix. Même si on ne peut pas parler de qualité de la même manière que pour les voitures étrangères : on ne voit pas de rupture dans la partie technique. Il n’y a toujours pas d’ABS et proposer un seul airbag en dotation de base est indigne d’une voiture moderne. Reste le prix ...
Malgré ses ressemblances avec la 110, la Priora est plus moderne. Face à ses concurrentes étrangères elle essaiera de se défendre plutôt que de les attaquer de front. Mais la défense n’est-elle pas le meilleur moyen de fatiguer l’adversaire ?
Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/13754-lada-priora_geroj_soprotivlenija/
Adaptation VG