Passage en revue des Lada propulsion produites actuellement par VAZ. Notre magazine, à chaque numéro, publie des articles sur les voitures produites en Russie. Et pourtant, nos lecteurs nous écrivent constamment : « Donnez- nous en encore plus ! ». L’explication est simple : les nouveaux acheteurs s’intéressent encore aux vieux modèles.
Qu’ils s’intéressent aux Jigoulis, aux Volga et autres, n’est d’ailleurs pas une vaine curiosité. En effet ces voitures représentent le plus fort des ventes du marché russe. Notre nouvelle rubrique « Famille », qui débute en ce début d’année, s’adressera aux acheteurs potentiels de tous les modèles produits en Russie. Pas seulement nos voitures traditionnelles, mais aussi celles que produisent les nouvelles usines implantées dans le pays : Ford, Avtoframos, TagAZ. Pour débuter cette série, nous allons être classiques et nous intéresser justement aux modèles VAZ à propulsion. Celles que l’on nomme « Les Classiques ».
Malgré la hausse constante des prix des voitures russes, les Jigoulis restent les voitures familiales les moins chères. Quatre modèles Lada sont produits simultanément par plusieurs entreprises. Lada à Togliatti produit les VAZ-21053, 2107 et leurs dérivés, IZH à Izhevsk se charge des 2104 et des 2106, et Roslada à Syzran produit également une partie des 2107. (nota : c’est définitivement terminé pour les 2106). Toutes ces Jigoulis ont comme des frères jumeaux des caractéristiques communes : le caractère, les habitudes, la conduite. Parmi les qualités importantes nous citerons la facilité de se procurer des pièces de rechange, la parfaite connaissance de ces modèles par les réparateurs (y compris pour les versions à injection), le prix peu élevé. Parmi les défauts nous citerons l’apparence et la conception archaïques, la position de conduite inconfortable, la direction lourde sans assistance, l’assemblage médiocre et la faible qualité des pièces de rechange. Les différents modèles se distinguent seulement par leur carrosserie et des détails de l’intérieur.
VAZ-2104 : La Jigouli avec carrosserie break est la plus chère des « Classiques ». Les prix débutent à 140 mille roubles ($4900). Il est vrai que lorsqu'on a préparé cet article, Avtovaz s’apprêtait à augmenter les prix. Malgré tout, la 2104 est devenu le break russe le plus accessible depuis que l’usine d’Izhevsk a cessé de produire la Fabula.
Après avoir quitté la chaîne de Togliatti pour Izhevsk, la VAZ-21043 a un peu évolué. Les pare-chocs et le tableau de bord ont été remplacés par des élements de VAZ-2107, on y a installé des sièges de IZH-2126. Ils n’ont pas corrigé la mauvaise position de conduite mais il est devenu plus facile et plus logique de régler la position du dossier par le biais d’un bouton rotatif. Les corps creux sont désormais traités, ce qui probablement prolongera la vie de la carrosserie, si vous pensez aussi à traiter à l’anticorrosion au moins les passages de roues. Autrement après quelques hivers la rouille fera son apparition. Un des autres endroits « sensibles » de la 2104 est le hayon. Sa serrure ne dure pas longtemps, et elle mal protégée du sel et des salissures. Même les graisses de protection à la mode ne servent à rien, et c’est pourquoi les bricoleurs tentent de la protéger avec plus ou moins d’efficacité avec un bout de vieille chambre à air.
Lors de la préparation de l’article n’était commercialisée que la VAZ-21043 à moteur 1,5l à carburateur. Bien sûr, il y aura bientôt une 2104 à moteur à injection.
VAZ-2105 : des deux modèles à propulsion qui tombe des chaînes de Togliatti, la 2105 est la plus accessible. La VAZ-21053 à moteur 1,5l à carburateur (indice 2103) est vendue à partir de 125 mille roubles ($4350). Le moteur injection de même cylindrée (indice 2104) augmente le prix de 10 à 12 mille roubles. Mais si vos moyens le permettent, cela vaut la peine de payer la différence. Les désagréables maladies de jeunesse dont souffrait les systèmes d’injection fabriquées dans notre pays ont disparu, et on peut affirmer d’une façon certaine que l’injection est désormais plus fiable que le carburateur. Elle est plus facile à vivre au quotidien : après la mise en route, le moteur réagit docilement à la pédale de gaz, ne hoquette pas, ne cale pas et reprend dès les plus bas régimes. Il n’y a que l’échappement qui risque de poser problème car la garde de sol à son niveau n’est que de 90mm.
Le point faible de toutes les classiques est l’éclairage arrière. Avec le temps les platines avec les circuits imprimés se cassent et les circuits eux-mêmes sont mangés par la corrosion. C’est la raison pour laquelle les feux arrière se transforment en guirlande de noël, avec des ampoules qui s’allument quand elles le veulent. En plus il y a des faux contacts dans le boîtier à fusible. On peut améliorer cela en installant une « boîte noire » de nouveau modèle qui dispose de protections supplémentaires pour éviter les faux contacts.
VAZ-2106 : cette année la 2106 célèbre son 30ème anniversaire. Le temps a laissé son empreinte : certains détails paraissent archaïques même à côté de ses sœurs. Des phares petits et ternes, qui même en feux de routes, n’aveuglent presque pas les piétons. Un seul rétroviseur extérieur, côté conducteur … dans la circulation actuelle, surtout dans les grandes mégapoles, c’est à attraper un torticolis. Pour couronner le tout, la boîte de vitesse est à 4 rapports, sur une bonne partie des voitures produites.
Comme la VAZ-21043, la 2106 a reçu de son nouveau producteur, l’usine d’Izhevsk, des sièges différents et un traitement anticorrosion des corps creux. Les pare-chocs sont originaux de même que la majorité des pièces de carrosserie. D’ailleurs toute la tôlerie de la VAZ-2106 coûte plus cher que celle des autres Jigoulis, mais heureusement de peu.
Celui qui voudra acheter une 2106 n’aura pas trop le choix entre les versions. Toutes les voitures disposent d’un moteur 1,6 à carburateur, et de boîtes 4 ou 5 vitesses. La version la moins chère coûte 120 mille roubles ($4150), et il faut rajouter environ 5 mille rouble pour avoir la boîte 5.
VAZ-2107 : il y a encore dix ans, la différence de prix entre la 2105 et la 2107 était colossale. A présent, ce n’est plus le cas. Il faudra débourser près de 135 mille roubles ($4700) pour la version VAZ-21074 avec le moteur 1,6 à carburateur. Rajoutez 5 à 7 mille roubles pour avoir la lettre « i ». Vous pourrez aussi acheter une version de VAZ-2107 produite à Syzran par RosLada. On les distinguera par leur numéro d’identification VIN : pour les voitures produites par VAZ il commence par « XTA », pour celles de RosLada par « X7D ». Ces dernières sont équipées d’un moteur 1,5 à carburateur et d’une boîte 4 et sont en moyenne 10 milles roubles moins chères.
Les principaux défauts sont les mêmes que pour la 2105. De toute manière, ce modèle ne s’en distingue que par certains panneaux de carrosserie et des éléments de l’habitacle. La tôlerie lors des réparations est plus chère. Pour le reste, c’est comme pour les autres Jigoulis, avec les avantages et les défauts.
Vivre avec une Jigouli : la garantie pour les voitures produites à Togliatti et à Izhevsk est identique : 35000km ou 2 ans au premier terme échu. Leur vente et leur entretien se font sous le même toit. En moyenne, à Moscou, les travaux de mécanique vous coûteront 500 roubles de l’heure, et la tôlerie 550. Mais selon les villes ou les régions vous pourrez payer deux fois moins cher. La révision d’entretien TO-1 (2000km) et les pièces de rechange, vous coûteront dans la capitale 5000 roubles en moyenne, la TO-2 (10000km) – 4500, la TO-3 (20000km) – 5500, la TO-4 (30000km) – 4800.
Petit historique : l’histoire de la Jigouli a débuté en 1966, quand a vu le jour l’ancêtre des modèles propulsion des Usines Automobiles de la Volga, la Fiat 124. Quatre ans plus tard, la première voiture tomba des chaînes de Togliatti. Il s’agissait de la VAZ-2101. Près de 800 modifications avaient été apportées pour adapter l’Italienne aux conditions russes. Parmi les plus importantes : le moteur avait reçu un arbre à came en tête, les freins à disques arrière devinrent à tambours, la garde au sol s’éleva. En 1972 est apparu la version break, et peu de temps après la Kopeika s’est transformée en VAZ-21011 avec un
moteur 1,3, sans buttoirs de pare-chocs, avec une calandre différente, de nouveaux sièges et un nouveau volant. Cette même année, en 1972, a été lancée la VAZ-2103 avec ses quatre phares, un moteur 1,5l et un nouveau tableau de bord avec compte-tour. Après une petite modernisation, la 2103 s’est transformé en VAZ-2106, celle que tout le monde connaît.
La deuxième « génération » a démarré en 1979 avec la VAZ-2105. Presque tous les panneaux de carrosserie avaient été changés, un moteur 1300 cm3 avec distribution par courroie avait été mis au point, le tableau de bord était original ainsi que les sièges. La gamme incluait aussi le break VAZ-2104, et la berline « luxe » VAZ-2107. Ont été exportées en particulier des versions avec un moteur 1,7l à injection monopoint et pour les services spéciaux on a réalisé le modèle VAZ-21970 avec un puissant moteur à pistons rotatifs. Quelques 2104 ont été équipée d’un moteur 1,5 diesel atmosphérique.
Légende des photos :
- Encore une innovation de l'usine d'Izhevsk – sur la console une pendule digitale remplace celle à aiguilles.
- Le moteur 1,5 à carburateur VAZ-2103 est économe en carburant, mais sa réputation est gâchée par son système d’allumage qui demande de fréquents réglages, et son système de démarrage à froid qui fonctionne de manière erratique même sur les voitures neuves.
- La banquette arrière se replie, augmentant par trois la capacité de chargement. La longueur de chargement entre le hayon et la banquette repliée verticalement est d’environ 1,5 mètre. Le revêtement de coffre n’a pas le peur de transporter des objets sales : il suffira d’un chiffon humide pour qu’il redevienne comme neuf.
- Peu de gens savent que le dossier des sièges avant de la VAZ-2105 dispose d’un réglage supplémentaire. Il faut tirer le levier (à gauche sous l’assise) et le tourner pour être installé plus confortablement.
- Le moteur à injection demande beaucoup moins d’attention que celui à carburateur. Un minimum de réglages, des paramètres stables, une économie de temps sur l’entretien.
- Le tableau de bord de la 2105 est avare en information : il n’y a pas de compte-tours, et le manomètre de température et la jauge à essence peu lisibles. Le reste, malgré la simplicité, tombe parfaitement sous la main. Il faudrait toutefois transférer le bouton réglant la vitesse de la ventilation plus près des tirettes de température et d’orientation du flux.
- Le propriétaire d’une Jigouli d’Izhevsk qui voudra régler l’inclinaison de son dossier cherchera la manette sous le siège. En vain.. car elle se trouve maintenant près de la boucle de la ceinture de sécurité.
- Le tableau de bord archaïque de la VAZ-2106 avec une multitude d’instruments séparés. A côté de l’indicateur de vitesse et du compte-tours, la jauge à carburant, la température du moteur, l’indicateur de pression d’huile et une pendule, ainsi que les primaires mais tout à fait efficaces commandes de chauffage.
- Pour fermer la portière d’une 2104 ou d’une 2106 d’Izhevsk il faut la claquer. Sur le marché domine l’opinion que leurs carrosseries sont moins bien fabriquées que celles de Togliatti.
- Les sièges avec appuie têtes intégrés paraîtront à certains plus confortables que ceux des 2105, et plus cossus que ceux des 2104 ou 2106. Les passagers de la banquette arrière disposent d’un accoudoir basculant.
- Le tableau de bord de la VAZ-2107 est le plus élégant de toutes les Jigoulis. Sur tous les modèles les garnitures de portes sont identiques. Elles sont dans un matériau plus « mou ». Sur la console centrale, les commandes de chauffage, une montre à aiguille, des témoins lumineux, des boutons, l’allume cigare et l’emplacement pour la radio.
- Le coffre de la 2107, comme chez les autres Jigoulis est spacieux, mais il est vrai que son seuil ne facilite pas le chargement de bagages lourds. Pour les objets de grande longueur il ne vous restera que le toit, car la banquette n’est pas rabattable.
Lu sur : http://www.zr.ru/show_arch.pl?ida=46289
Adaptation VG