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Les hautes autorités, y compris dans l’Armée, préfèrent se déplacer dans le confort. A diverses époques, les militaires ont été friands d’automitrailleuses, de GAZ-M1 ou de Pobeda à quatre roues motrices. Avec le transfert de toute la production de véhicules tous-terrains chez UAZ (l’économie était planifiée), la fabrication de voitures « confortables » a cessé. Durant des années, le moyen de transport principal des cadres fut donc le spartiate UAZ « Kozlik » (surnom de ce 4x4 traditionnel).
A la fin des années 90, GAZ a eu l’idée de construire une voiture tout-terrain confortable, car dans le pays était apparu un grand nombre de gens solvables, préférant sortir des sentiers battus assis dans un fauteuil en cuir. La première réponse à cette nouvelle demande du marché fut le prototype « Ataman II ». En 2003, on donna une suite à ce prototype sous la forme du GAZ-3106. Et c’est en 2004 que l’usine a présenté sous le même nom un modèle près pour la commercialisation. On en connaît même le prix : $12,000.
Devant nous, ce n'est pas un quelconque 4x4 des villes mais un véritable tout-terrain constitué d’un solide châssis en tubes de section carré soudés (à la différence des traditionnels châssis GAZ). Cette rigidité élevée a permis d’obtenir le résultat que l’on souhaitait. C'est-à-dire de supprimer le plancher et d’installer le réservoir à essence à l’intérieur du châssis.
La suspension est rigide montée sur ressorts. Les ponts avant et arrière sont suspendus par des barres longitudinales, et reliées transversalement par des barres de traction de type Panhard. Pour réduire les mouvements de caisse, on a prévu des stabilisateurs transversaux. La garde au sol fait 176mm sous le pont avant et 210mm à l’arrière (par comparaison un véhicule de transport blindé de type BTR-60 fait 250mm). La transmission utilise des joints homocinétiques modernes.
Le mécanisme de direction d’origine Volga est installé sur une traverse de châssis située devant le pont. On a rajouté un amortisseur pour éviter les mouvements parasites. Le moteur monté dans la version standard sera un ZMZ-4054, version turbocompressée du moteur ZMZ-405, poussée à 205ch à 4800tr/mn pour un couple de 37mkg à 3000tr/mn. On espérait un moteur diesel, mais hélas il est absent !
La boîte de vitesse est la même que celle des Volga, mais directement couplée au réducteur. On supprime ainsi un cardan source de bruits et de vibrations. La boîte de transfert est à planétaires, avec blocage du différentiel central et rapports courts. Une autre particularité de cette construction monobloc : la transmission par chaîne de l’arbre de pont avant (un système silencieux de marque Morza). La transmission avant est à joints homocinétiques car l’angle serait trop critique pour utiliser un cardan classique. Cela permet de réduire également les vibrations et les bruits.
La carrosserie suit les canons du genre : une forme de gros break anguleux, des passages de roues puissants, une position de conduite élevée. Les signes distinctifs de la marque GAZ saute aux yeux : la grille de calandre chromée et le capot en relief. Les phares originaux ont un verre lisse et un réflecteur indépendant. Ils ont été spécialement élaborés pour le GAZ-3106 et possèdent toutes les technologies modernes. On regrettera simplement les gros pare-chocs en plastique.
L’habitacle est destiné aux VIP, et naturellement il est très luxueux. On ne pourrait pas dire moins de ces quatre sièges indépendants à réglages électriques et recouverts de cuir pleine fleur. La même matière recouvre le tableau de bord (!), les consoles et les panneaux de portes. Tout cela est « adouci » par des inserts en bois. Les passagers peuvent profiter de la climatisation et d’un système audio haute fidélité. A côté, les lève-vitres et les rétroviseurs électriques et chauffants vous sembleront d’une vulgaire banalité.
C’est un véritable plaisir de s’asseoir à l’avant. Chaque conducteur pourra trouver la position de conduite idéale grâce aux multiples réglages du siège et la colonne de direction réglable. Il n’en sera pas de même à l’arrière : l’espace y est compté et l’ouverture de porte étroite en partie en raison du passage de roue. Deux sous-lieutenants y trouveront leurs aises, mais cela ne sera sûrement pas le cas de deux colonels !
Les ingénieurs ont reconnu cette erreur : pour augmenter l’espace habitable, il ont prévu de déplacer les montants centraux et d’augmenter l’empattement. Ils offriront ainsi 80mm supplémentaires à l’arrière.
Lors de notre prise en main, ce tout-terrain a confirmé ses bonnes dispositions. Nous avons atteint facilement 160km/h sur les pistes d’essai. Et nous aurions pu pousser encore de 10km/h, mais les pistes sont trop courtes chez GAZ pour nous le permettre. A ces vitesses élevées, la voiture tient fermement la route, et s’inscrit bien en virage. Sur les petits chemins, la suspension encaisse bien les chocs. On est sûr que la voiture se comportera aussi bien en tout-terrain, même si on aura un peu peur d’aller abîmer une si belle voiture…
Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/10851-vsedorozhnik_gaz-3106_shtabnoj_vagon/
Adaptation VG