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Il y a quelques semaines, j'ai fait un fabuleux voyage dans le passé grâce à un vieil ami dans le métier qui avait repris une vieille Lada Riva.

À la fin des années 80, le concessionnaire où je travaillais (un agent principal Citroën) avait pris une franchise pour vendre des Lada, au grand dam de ses commerciaux, dont j'étais l'un des piliers.

Les Citroën n'étaient pas faciles à vendre à l'époque, en raison de leurs suspensions bizarres et de l'ergonomie délirante de l'habitacle, mais elles bénéficiaient de l'enthousiasme ses fidèles clients et des incitations du constructeur pour que les voitures se démarquent en termes de rapport qualité-prix, de sorte que, malgré les difficultés, nous nous en sortions bien. De plus, la BX pouvait être une très bonne voiture si on lui en donnait seulement la chance.

Les Lada, en revanche, ne semblaient pas avoir de bonnes qualités. Ces Fiat des années 1960, mal construites et fabriquées avec de l'acier russe bon marché, n'étaient pas des voiture désirables. Il valait mieux prendre le bus, notamment parce qu'il n'était pas nécessaire d'avoir les muscles d'un lanceur de poids pour les conduire. Quiconque a déjà essayé de se garer en créneau avec une Lada peut en témoigner, à part celui qui à des épaules et des biceps d'athlète.

J'attribuais le succès de la Russie dans les épreuves olympiques d'haltérophilie non pas tant aux stéroïdes illégaux qu'au fait que toute l'équipe conduisait des Lada Riva, mais cela n'a pas empêché le CIO de la bannir de toutes compétitions.

Quoi qu'il en soit, j'avais totalement tort. Le jour où les panneaux ont été installés devant notre concession, les clients ont afflué de partout, cherchant à mettre la main sur le plus beau modèle made in Togliatti. Il semble que le prix de 3,290 livres sterling, demandé pour une voiture neuve, ait suffi à inciter les gens à renoncer au confort, à la radio et à tout semblant de dynamique de conduite pour profiter d'une garantie de trois ans et d'un style qui ressemble à l'architecture communiste brutale.

À la fin de mon premier trimestre à vendre des Lada, j'avais appris à les aimer. Les acheteurs étaient directs et généralement très agréables, souvent plus âgés et pas du tout versés dans l'art du marchandage, et je n'avais pas passé des heures au téléphone avec des sociétés de financement (nous n'avions pas d'Internet à l'époque) pour essayer de leur faire faire une affaire.

Les acheteurs de Lada étaient souvent assez aisés - du genre à ne pas dépenser de l’argent pour rien - de sorte que l'argent liquide changeait rapidement de main et qu'une bonne partie de cet argent allait directement dans ma poche. C'était la bonne époque.

Bien sûr, toutes les bonnes choses ont une fin, et au milieu des années 1990, Lada était en difficulté. La marque n'avait singulièrement pas pris la peine de mettre à jour sa gamme alors que le reste du marché automobile progressait rapidement, et les gens dépensaient leur fortune accumulée à la Picsou ailleurs, dans une Proton à peu près convenable ou une Skoda Favorit plus que passable, plutôt que dans une caisse à savons communiste démodée.

Il fallait battre le fer tant qu’il était chaud et la Lada était tout à fait adaptée à son époque.

Ainsi, lorsque mon ami concessionnaire, qui autrefois était un de mes jeunes vendeurs Lada, a repris la vieille Riva déglinguée d'un homme âgé, il est venu directement pour me la montrer et nous sommes partis dans la campagne du Warwickshire pour manger un bout et boire une pinte à l'heure du déjeuner.

Elle était, bien sûr, aussi mauvaise que dans mes souvenirs. Sur les routes grasses de l'automne, la tenue de route était très aléatoire, le passage des vitesses était agricole et la direction se contentait d'orienter vaguement la voiture dans la direction souhaitée - et encore, seulement lorsqu'elle était prête. C'était vraiment horrible. Cependant, la nostalgie des Lada est manifestement là, puisqu'il l'a vendue sur eBay la semaine suivante pour un peu moins de deux mille livres. Ce n'était pas beaucoup moins que ce qu'elle coûtait lorsqu'elle était neuve.

J'aime à penser que l'acheteur est un ancien concessionnaire Lada des années 1980 qui voulait se souvenir de la façon dont il avait gagné des millions, car si nous étions montés dans le bus Lada un peu plus tôt, j'ose dire que nous aurions gagné encore plus d'argent !

Ce dont l'industrie automobile a besoin en ce moment, c'est d'une autre Lada. Les voitures « économiques » actuelles sont bonnes. Très bonnes, en fait, et cela signifie que la plupart des gens les achètent en LOA et se laissent entraîner dans les voitures neuves à vie, ce qui ronge lentement l'économie britannique des voitures d'occasion.

Si nous pouvions faire revenir Lada et réduire de manière spectaculaire les attentes des clients en matière de voitures neuves à prix raisonnables, beaucoup moins de concessionnaires indépendants se retrouveraient aujourd'hui au pied du mur.

Lu sur : https://cardealermagazine.co.uk/publish/big-mike-car-industry-needs-another-brand-like-lada/183237
Adaptation VG

Tag(s) : #Lada, #Ambiance, #Export, #UK