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Le dernier SUV de Skoda rencontre son ancêtre, une petite chèvre de montagne courageuse construite dans un endroit inattendu.

La camionnette de « Pierre Martin le facteur » (« Postman Pat » dans le titre original du dessin animé) a-t-elle été enrôlée pour effectuer son service militaire ? On dirait bien, non ? Vous êtes en fait en train d'admirer une Skoda Trekka - un prélèvement d'ADN effectué sur le dernier Kodiaq permet d’en confirmer la filiation. Et bien qu'ils aient l'air très éloignés l'un de l'autre, le petit garnement des années 1960 a beaucoup plus de points communs avec le dernier SUV de la marque, que les apparences ne le laissent supposer. Il s'agit là, chers internautes, d'un exemple précoce du partage des pièces qui a permis à l'empire VW - et donc à Skoda - d'être aussi prospère qu'il l'est.

À l'époque, les méthodes étaient plus rudimentaires. La Trekka est en fait une Kiwi de naissance, construite à l'origine en Nouvelle-Zélande plutôt que dans la mère-patrie de Skoda. Il s'agissait d'une conception un peu artisanale, fruit d'un accord entre des entreprises locales et l'importateur néo-zélandais de Skoda, bien qu'avec la bénédiction du grand Skoda. Le moteur, la boîte de vitesses et les essieux de l’Octavia contemporaine (et plutôt jolie) étaient livrés chez Skoda à Mlada Boleslav avant d’être envoyés à Otahuhu, une banlieue de la cité d'Auckland située dans l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande, à une distance de 11,000 miles.

Il y avait également de la place dans la boîte pour un châssis raccourci avec un empattement de 2,2 m contre 2,4 m pour l'Octavia. A destination, une nouvelle carrosserie était placée dessus. Elle était le fruit d'un « travail d'équipe » entre le designer britannique George Taylor et Josef Velebny de Skoda. Et oui, nous sommes conscients que le résultat final ressemble un peu au précurseur du Defender, le Land Rover Serie II...

En principe, ils étaient même rivaux, mais le Trekka était né en réponse aux règles d'importation. Son statut de véhicule d'origine kiwi a fait de son prix de 899 dollars (moins de 500 livres sterling) une véritable aubaine, mais une fois les restrictions levées et les rivaux plus faciles à vendre, son attrait s'est amoindri. Néanmoins, près de 3,000 exemplaires ont été fabriqués entre 1966 et 1972, ce qui équivaut à environ deux kits assemblés chaque jour, et seule une poignée d'entre eux a réussi à rentrer en Europe. La puissance modeste de son 4 cylindres essence de 1,2 litre monté longitudinalement et produisant le chiffre princier de 46 ch à 4,500 tr/min, place la Trekka un litre entier et près de 20 ch derrière un Land des années soixante. La suspension indépendante et la boîte de vitesses synchronisée à quatre rapports de la Trekka est un pur clin au d’œil au dynamisme, si ce n’est aux performances.

La mise en route de la Trekka et sa conduite ne sont pas une partie de plaisir, avec un starter à doser et les tentatives infructueuses pour boucler les ceintures de sécurité. Vous vous en rendrez aussi compte une fois que vous aurez rebondi sans grâce sur les dos d'âne en ville. Bien qu'il s'agisse d'un ancêtre du Kodiaq, ce n'est pas un SUV et il ne se soucie pas de tenue de route au sens propre. Un moteur grossier, un habitacle spartiate et une insonorisation minimale font de ce véhicule une expérience dévorante, même sur une poignée de kilomètres. Mais lorsque vous quittez l'asphalte pour un terrain plus boueux, tout prend soudain un sens, comme avec tout Land Rover né avant les années 90

Il est donc à la hauteur en tout-terrain ? Absolument. Il rebondit avec passion et vous serez tellement absorbé que vous remarquerez à peine que, par l'absence de ceinture de sécurité, vous rebondissez vous aussi. Il apprécie également les efforts de son conducteur ; la progression est beaucoup plus douce avec des changements de vitesse lents et réfléchis ou même un rétrogradage en fonction du régime, comme s'il s'agissait d'une petite voiture de sport. Il s'agit d'une pure propulsion et il y a eu une demande pour un différentiel à glissement limité sur le marché de la pièce de rechange pour l'aider à mieux supporter le mode de vie agricole (et les terrains qui vont avec) que lui imposaient ses propriétaires.

A côté du Trekka, le Kodiaq doit être un grand pas en avant...Après la fin de la curieuse production de cet ancêtre néo-zélandais, Skoda ne s'est pas aventuré sur le terrain de quelque chose ressemblant à un 4x4 avant le Yeti de 2009. Même ce dernier semble remonter à une éternité maintenant que son style caractéristique a été remplacé par les Kamiq, Karoq et Kodiaq, dessinés à l'emporte-pièce. Ce dernier a longtemps été un favori de Top Gear, notamment pour son offre de sept places à un prix accessible, et cette voiture de dernière génération reprend admirablement le flambeau. D’ailleurs, vous n'êtes pas obligé de l'avoir en marron, une teinte que Skoda appelle sobrement Bronx Gold...

Skoda sait mieux que quiconque qu'il ne faut pas brouiller une formule gagnante, c'est pourquoi les modifications apportées au Kodiaq de seconde génération sont légères et se concentrent principalement sur son style et l'afflux de technologie, mais pas au détriment des boutons intérieurs et de l'ergonomie intuitive. Le nouveau Kodiaq est également plus confortable que la Trekka, mais aussi que la plupart des SUV familiaux actuels, même si ses jantes de 19 pouces semblent gigantesques par rapport aux jantes de 15 pouces de son prédécesseur. La progression se fait également sans effort, chaque « Skodiaq » étant désormais équipé d'une boîte de vitesses automatique. Ce qui libère encore plus d'espace là où se trouvait autrefois le levier de vitesse.

Vous avez le choix entre un certain nombre de moteur à essence, de diesels (oui, des diesels !) et d'hybrides, la grande vedette étant le nouveau Kodiaq iV hybride rechargeable avec ses quelque 60 miles d'autonomie en mode électrique et sa recharge rapide de 50 kW - encore une nouveauté relative dans le monde des véhicules hybrides rechargeables. Mais attention : la batterie volumineuse ne permet pas d'avoir une troisième rangée de sièges, ce qui limite le statut de sept places aux voitures à carburant plus traditionnel. Pourtant, c'est le diesel qui nous tente le plus. Aussi démodé que cela puisse paraître.

Finalement la Kodiaq a-t-elle l'ADN de la Trekka ? Il y a du pragmatisme, mais il existe plus comme un courant sous-jacent à l'air de luxe général qui imprègne les Skoda d'aujourd'hui. Cependant, ses touches de « simply clever » telles que le grattoir à glace et le parapluie cachés dans la carrosserie ont leurs propres racines dans la Skoda des années 60 ; là, les accessoires sont une pelle fixée au coffre et un décapsuleur en métal fixé au tableau de bord. Le tout-terrain donne soif !

La Trekka était un véhicule très flexible, offrant entre deux et huit places et une variété de styles de carrosserie - les acheteurs pouvaient avoir un toit rigide en plastique ou un toit souple en toile, et donc une version break raisonnable ou une version plage plus fun. Alors que les exportations n'allaient généralement pas plus loin que les îles du Pacifique entourant la Nouvelle-Zélande, la Trekka semblait parfaite pour elles. Si vous êtes totalement tombés sous son charme et qu'il vous en faut une maintenant, nous vous souhaitons bonne chance - il n’y en a apparemment que six en Europe !

Lu sur : https://www.topgear.com/car-news/retro/progress-report-1966-skoda-trekka-vs-2024-skoda-kodiaq
Adaptation VG

Tag(s) : #Skoda, #Trekka, #Kodiaq, #Comparatif, #Essai