En 2000, au Salon de l'automobile de Moscou a été présentée une voiture qui a fait battre le cœur de nombreux Russes. En effet, le tout-terrain GAZ-2169 Kombat, dont il est ici question avait été conçu pour rappeler le cultissime GAZ-69.
La lutte pour la survie ou, pour le moins, pour une place au soleil, à laquelle l'Usine automobile de Gorki a participé au tournant du siècle, a permis à un tout-terrain nostalgique unique, le GAZ-2169 Kombat, de voir le jour. On peut se demander si la voiture aurait connu le succès, si elle avait été produite, mais on peut garantir que dès son apparition, elle a attiré l'attention du public. Comment pouvait-il en être autrement puisque le légendaire GAZ-69, dont l'image a nourri avec le lait maternel des millions d'habitants de l’URSS, a servi d'inspiration idéologique au « combat » que GAZ a mené en ce début de millénaire. D'ailleurs, la combinaison des chiffres « 2169 » n'avait rien d’anodin dans le code indice de la nouveauté. Modernité et la continuité du modèle étaient ainsi soulignées.
Il est clair que copier l'original n'était pas du tout pertinent. Et cela n'était pas digne d'un grand constructeur. Il n'est pas facile de faire un remake. Cependant, à en juger par la popularité des New Beetle et surtout des Mini, c'est tout à fait faisable. Les créateurs du GAZ-2169 ne se sont donc pas contentés de déterrer le style de l'original. Cela a permis de garder un leitmotiv artistique. Et ce, même avec le changement d'échelle. En effet, le Kombat a gagné en longueur et en largeur par rapport au GAZ-69. Elles sont passées respectivement de 3,850 à 4,300 mm et de 1,750 à 1,870 mm. Mais l'aspect familier de la voiture n'est toutefois pas parvenu à cacher certains détails absurdes.
Comme, par exemple, les prétentieux phares jumelés ou le ridicule pare-chocs avant. La carrosserie du GAZ-2169 « de salon » était fabriquée sur la base d’un châssis-cage en profilés métalliques et de tubes de section rectangulaire recouvert de panneaux en plastique. La version « de série » aurait dû être totalement métallique. C'est dommage, car elle aurait alors été privée d'avantages essentiels : une résistance absolue à la corrosion et un poids insignifiant. D'ailleurs, la viabilité des matériaux composites a été confirmée par la pratique. Prenons l'exemple de la Trabant made in GDR ou du Kanonir russe fabriqué en petite série. Quoi qu'il en soit, il était prévu de conserver en plastique les ailes avant, la partie supérieure amovible des portes avec des fenêtres coulissantes et le toit avec la trappe de ventilation de GAZelle. Il convient de noter qu'au départ, le GAZ-2169 Kombat était présenté avec une carrosserie ouverte. Plus tard, le tout-terrain a été équipé d'un toit et a reçu l'indice officiel GAZ-3120.
Le Kombat est le fruit d'une conception accélérée et entièrement assistée par ordinateur. Il est tout de même surprenant qu'il ne se soit écoulé que deux mois entre le début de sa conception et le modèle d'exposition « réel ». Par quel miracle a-t-on réussi cela ? Les trains de roulement, ou plus précisément le châssis avec les essieux avant et arrière, la suspension et d’autres composants - ont été emprunté au tout-terrain GAZ Ataman, dont le développement avait été lancé quelques années plus tôt. Le châssis, raccourci à la jonction des longerons et des sections tubulaires, disposait d’un empattement de 2,350 mm, soit seulement 50 mm de plus que son « inspirateur ». La suspension était celle de l’Ataman sans changement, c'est-à-dire rigide, à ressort, sur des bras longitudinaux avec une barre Panhard à l'avant et une suspension à ressort à l'arrière. Toutefois, pour le modèle de série, il était prévu d'installer des ressorts à lames de break Volga, car les ressorts étaient trop rigides pour une voiture de tourisme. Les réducteurs de pont étaient standards avec un rapport de 5,125. La boîte de vitesses était une Volga à 5 rapports. Cependant, elle avait été légèrement modifiée. Elle était rigidement reliée en un seul bloc, sans arbre de transmission, à la boîte de transfert expérimentale, à deux gammes de rapports, dotée d'une transmission par chaîne. Comme la transmission intégrale du Kombat était permanente, la boîte de transfert utilisait un différentiel inter-ponts verrouillable.
Le premier Kombat utilisait des joints de cardan homocinétiques d’Ataman. Mais on lui préférait la variante avec des croisillons (qui était également utilisée pour l'Ataman) en raison de sa meilleure « survivabilité » en tout-terrain. En outre, avec la direction assistée, le conducteur pouvait pratiquement ne pas sentir la résistance des croisillons avec les roues braquées. Cette variante offrait également à la voiture un rayon de braquage de seulement 5,1 mètres. Le volant de la voiture avait d'ailleurs un diamètre très modeste, mais l'assistance mentionnée réduisait à néant tous les problèmes de direction.
Le Kombat était équipée d'un moteur diesel GAZ-5601 avec turbocompresseur et intercooler, fabriqué sous licence de la société autrichienne Steyr. Bien que le compartiment moteur ait été conçu de manière à pouvoir accueillir tous les moteurs à essence produits à l'époque pour GAZ, jusqu'au V8, les concepteurs de la voiture ont principalement fait appel à des moteurs Steyr sous licence. Toutefois, ce moteur d'une puissance de 110 ch était franchement insuffisant pour un véhicule de deux tonnes. Afin d'accélérer le processus de préparation de la production et de réduire le coût de la voiture, les concepteurs ont essayé d'utiliser autant que possible l’éclairage et d'autres éléments provenant de voitures produites en série. Compte tenu de la nature deux portes de la voiture, les sièges avant de la Lada Niva ont été utilisés. Cependant, pour les futurs sièges rabattables, une commande a été passée à la société qui, à l'époque, fabriquait des sièges de la berline GAZ-3111.
L'intérieur du Kombat s'est avéré assez spacieux. Même à l'arrière des sièges à part entière avaient été installés, assurant un séjour confortable à bord. De manière surprenante, les passagers arrière disposaient de beaucoup d'espace pour les jambes. En revanche, il n'y a pas beaucoup d'espace pour les bagages. Le prix du Kombat avait été fixé à 12-15,000 dollars. De nombreux visiteurs des expositions où ce tout-terrain prometteur a été présenté ont réagi assez calmement à ce prix. Certains ont même estimé que c'était peu pour une voiture de cette catégorie.
Au final, qu’en est-il advenu ? Toute la documentation technique a été transférée à l’atelier de production pilote, où trois prototypes entièrement en métal devaient être assemblés pour passer le cycle complet des tests. Mais, comme c'est souvent le cas, la voiture n'est pas entrée en production, n'ayant eu les honneurs que de faire-valoir sur les salons. Et c'est bien dommage !
Lu sur : https://5koleso.ru/articles/obzory/gaz-2169-kombat-putem-byloy-slavy/
Adaptation VG