Les voitures construites il y a plusieurs décennies et les voitures modernes peuvent-elles présenter des similitudes ? Un fossé semble les séparer. Mais est-ce vraiment le cas ? Pour le savoir, nous avons effectué un test comparatif entre la Fiat 600D Lusso de 1966 et la toute nouvelle Fiat Seicento SX - la nouvelle « six-cents » du conglomérat italien, de trente ans sa cadette.
La première « seicento » est apparue au Salon de l'automobile de Genève en 1955. La voiture devient rapidement très populaire. C'est le premier modèle Fiat à dépasser le million d'unités produites. Avec ses nombreuses versions de moteurs et de carrosseries, elle s'est rapidement imposée sur les marchés du monde entier. Sur la base d'accords de licence, elle a été produite en Allemagne (Jagst 770, Neckar 600), en Autriche (Steyr Puch 600) et en Espagne (Seat 600). Elle a également été produite au Brésil et, jusqu'à récemment, en Argentine (Fiat Concord et Sevel 600) et en Yougoslavie (Zastava 750). Aujourd'hui encore (NDT : ce comparatif a été publié par Motor en mars 2000), elle sort des chaînes de la filiale turque sous les noms de Zastava 750 LE/SC et Zastava 850/900 LS.
Elle a également été produite en quelques exemplaires sous le nom de Fiat Abarth 600/750/850TC/1000TC Radiale. Alors que les trois premières versions étaient comparables à la Seicento Sporting d'aujourd'hui, la dernière était exclusivement destinée à un usage sur circuit. Avec 112 ch, elle pouvait atteindre 215 km/h !
La Fiat 600 est arrivée en Pologne en 1957 et, avec le Multipla, prototype des monospaces d'aujourd'hui, elle est devenue un véhicule très recherché. Sa popularité s'est encore accrue avec la Zastava 750, son dérivé sous licence, qui a été importée en grand nombre dans le pays jusqu'à l'arrivée sur le marché de la Polski-Fiat 126p.
La Fiat Seicento, qui poursuit la tradition de la Fiat 600 et qui a fait ses débuts au Salon de Turin en avril 1998, est produite exclusivement en Pologne, sur la base du châssis et des composants de la Cinquecento.
La carrosserie est le premier élément qui indique la différence d’époque entre les deux voitures. Cependant, des technologies, des formes et des dimensions si différentes sont unies par l'idée commune d'une voiture de petite cylindrée. La carrosserie de la première « six-cents », conçue pour accueillir une famille de quatre personnes, était 11,3 cm plus large que celle de la nouvelle Seicento. Malheureusement, l'empattement plus court de 20 cm de la Fiat 600 signifiait que les occupants des sièges avant disposaient de beaucoup moins d'espace pour les jambes que ceux voyageant dans son successeur. En revanche, l'espace pour les jambes à l'arrière était nettement plus important que dans la voiture contemporaine. La longueur totale des deux Fiat est très similaire, avec une différence de seulement 2,4 cm en faveur de la Seicento.
Dans l'habitacle de la 600, les seuls éléments en plastique étaient le grand volant et le boîtier du tableau de bord. La sellerie, blanche dans la version Lusso, était en skaï de bonne qualité. Elle est matelassée, décorée de surpiqûres et de lamelles nickelées sur les panneaux de portes, dans lesquelles sont intégrés les poignées et les manivelles de descente des vitres, en aluminium poli.
Par comparaison, l'intérieur tacheté de la nouvelle Fiat peut être décrit comme le royaume du plastique. Les sièges aux matériaux de haute qualité et les portes joliment rembourrées jusqu'au pare-brise avec une moquette douce contrastent avec le plastique noir et gris foncé du tableau de bord. Le volant est plus petit que celui de son prédécesseur, mais les boutons du klaxon sont disposés de manière étrange et peu ergonomique et, en outre, leur finition n'est pas soignée.
Le combiné d'instruments, qui dans la Seicento est clairement stylisé à la manière des années 1950 et ressemble fortement à celui de l'ancienne 600, attire l'attention. Il manque un indicateur de température du liquide de refroidissement. La Fiat 600 en est équipée, ce qui la place légèrement en tête.
Quant aux portes, sur la 600, elles s'ouvraient vers d’avant vers l'arrière, ce qui facilitait l'entrée et la sortie des passagers des deux rangées de sièges ainsi que le chargement de bagages derrière les places arrière. Elles pouvaient s'ouvrir à presque 180°, ce qui est pratiquement impossible sur la Seicento.
Les réglages des sièges sont similaires, bien que dans la version moderne, les sièges soient plus sûrs, disposent d'appuie-tête et tiennent fermement sur les côtés. Dans les deux voitures, ils se rabattent, mais ce n'est que dans l'ancienne 600 qu'ils forment un seul plan avec la banquette arrière. Cela permet de dormir assez confortablement. Un adulte peut s'y allonger. Dans la Seicento, c'est impossible à cause des appuie-têtes avant non réglables.
En revanche, nos concurrentes affichent des chiffres intéressants en termes de compartiments à bagages. La Seicento perd un peu de terrain en ce qui concerne la capacité, qui est de 170 I contre 190 I pour le modèle 600, répartis entre le coffre avant et le compartiment arrière, situés derrière le dossier des sièges arrière. Dans les deux voitures, il est possible d'agrandir le compartiment à bagages en dépliant la banquette. Dans ce domaine, la Seicento se révèle toutefois supérieure grâce à l'assise de cette banquette, qui ne peut pas être relevée dans la 600.
La surprise se trouve dans les compartiments moteur ! En fait, on pourrait écrire : il n’y a pas de différence entre les groupes motopropulseurs ! Oui, oui.... cela fait 45 ans que l'on travaille avec ce bloc. Cela peut paraître incroyable, mais les deux « six-cents » sont animés par presque le même moteur. Presque, parce que la cylindrée et leurs accessoires sont différents. Ils ont tous deux le même bloc, un vilebrequin à trois paliers, une culasse presque identique, un carter d'huile et un arbre à cames situé dans le bloc moteur. On pourrait dire que la plupart de ces composants sont encore interchangeables.
Ce moteur, frappé 100D000 sur la 600 et 170GL000 sur la Seicento, a été utilisé avec succès sur la Fiat 600 - avec des cylindrées de 633 et 767 cm3 ; sur la Fiat 850 - 843 et 903 cm3 ; Fiat 127 - 903 cm3 et avec la même cylindrée sur les Fiat Panda, Uno et Cinquecento, ainsi que sur l'Autobianchi A112. Parmi les améliorations apportées, citons le rattrapage hydraulique du jeu aux soupapes, un système d'allumage sans contact et l’injection. Le diamètre et la course des pistons ont également été successivement augmentés. Tout cela a permis à la Fiat Seicento de développer 39 ch à partir du « même » moteur, contre 25 ch pour la Fiat 600. Les deux unités se caractérisent par une grande durabilité. Personne ne sera surpris par un kilométrage de 200,000 km sans réparation majeure.
La transmission est en revanche différente. Dans la Fiat 600, elle est transmise aux roues arrière (comme dans la Fiat 126) par une boîte de vitesses synchronisée à quatre rapports, via des demi-arbres oscillants. Le système est extrêmement simple, mais pas exempt de panne. Il n'y a pas non plus de cinquième vitesse. La Seicento présente une transmission tout à fait différente. Le moteur et la boîte de vitesses à cinq rapports sont placés transversalement à l'avant du véhicule. Contrairement à l'ancienne « six-cents », il s’agit d’une traction avant. En fait, la transmission de la Seicento n'est pas non plus une nouveauté, puisqu'elle était déjà utilisée dans la Fiat 127 il y a trente ans. Après tout, la Cinquecento et la Seicento sont en droite ligne les successeurs de la 127 et de la Panda, et non, comme certains le prétendent, de la Maluch. Dans ce match, la Seicento l'emporte.
Le châssis des deux modèles est très différent. Dès le premier coup d'œil, on constate des différences fondamentales dans la conception de la suspension des deux voitures. Le châssis de la Fiat 600 rappelle celui de la Fiat 126, et ce n'est pas étonnant ! La bonne vieille Maluch n'est, après tout, qu'une Fiat 500 modernisée de manière significative, qui est entrée en production il y a près de cinquante ans. Elle a été conçue sur le modèle de la Fiat 600, qui l'a précédée de quelques années, d'où les analogies.
Pour mémoire, la suspension de la Fiat 600 se compose : à l'avant - de deux triangles transversaux placés au sommet, d'un ressort à lames transversal semi-elliptique et d'amortisseurs télescopiques. À l'arrière, des bras oscillants diagonaux simples et des ressorts hélicoïdaux, à l'intérieur desquels se trouvent des amortisseurs télescopiques.
À l'avant, la Seicento utilise des jambes de force McPherson, des bras oscillants et des ressorts hélicoïdaux (la version Sporting dispose également d'une barre stabilisatrice). A l'arrière, on trouve un essieu composite, des ressorts hélicoïdaux et des amortisseurs télescopiques. La supériorité de la Seicento se manifeste surtout au niveau de la suspension avant.
La direction de la nouvelle Fiat est légère et précise, ce qui est sans doute dû à crémaillère. Dans l'ancienne « six-cents », le système de direction est presque identique à celui de la Maluch. Petite remarque : on ne sait pas très bien pourquoi mais, dans la Seicento, on entend très clairement la variation du revêtement de la route sur laquelle le véhicule roule. Il est intéressant de noter qu’avec la même suspension avant, la Cinquecento, dont elle est dérivée, reste silencieuse. Ici, l'ancienne « six-cents » a l'avantage. Son train avant fonctionne encore aujourd'hui en silence, en douceur, et il n'y a pas de bruits ou de bourdonnements suspects provenant des roues.
En termes de performances de freinage, c'est la Seicento qui l'emporte. Son système de freinage est constitué de disques à l'avant et de tambours à l'arrière. Il s'avère que les tambours sont les mêmes que sur le modèle d'il y a un demi-siècle, de même que les cylindres de frein et les mâchoires ! Toutefois, le système est assisté et l'ABS peut être installé si on le souhaite. Les propriétaires de la « vieille » n'en rêvaient même pas ! Pour eux, un système de frein à tambour alimenté par un maître-cylindre monobloc, très peu fiable, était suffisant.
Sur le point de la sécurité, les deux véhicules diffèrent fondamentalement. La Fiat 600, équipée uniquement de pare-chocs en tôle (parfois munis de butoirs en caoutchouc, ne pouvait en aucun cas offrir une chance de survie, en cas de choc frontal ou latéral. Elle n'avait même pas de ceintures de sécurité et sa colonne de direction n'était pas rétractable. Pour ne rien arranger, le réservoir de carburant se trouvait dans le coffre avant ! Il n'était qu'à 25 cm de la paroi avant de la carrosserie.
La Seicento est un modèle tout à fait moderne, qui tient compte des exigences actuelles en matière de sécurité. Elle est équipée de renforts de porte, de zones de déformation de la carrosserie, de prétensionneurs de ceinture à inertie et d'airbags pour le conducteur et le passager. L'ABS, les vitres teintées, la barre stabilisatrice à l’avant sont également disponibles en option.
En revanche, il n'y a pas de différence en termes de consommation de carburant. L'ancienne et la nouvelle avalent environ 6-6,5 litres/100 km. Les différences sont liées au type de carburant (la Seicento ne consomme que de l'essence sans plomb, la 600 ne peut fonctionner qu'avec de l'essence au plomb ou de l'essence ordinaire).
En termes d'écologie, la nouvelle « six-cents » l'emporte définitivement sur le système à carburateur de l'ancienne Fiat. Equipée d'une injection monopoint et d'un convertisseur catalytique, la Seicento répond aux normes européennes strictes en matière de gaz d'échappement, et le moteur bien insonorisé assure, outre le confort évident des passagers, un fonctionnement silencieux de la voiture. Dans cette catégorie, la Seicento est la gagnante incontestée !
Le résultat de ce test comparatif est évident. La nouvelle Seicento remporte une victoire décisive sur la Fiat 600. L'ancien modèle a surtout perdu en termes de sécurité. Cependant, à l'époque où elle était majoritaire sur les routes d'Europe, cette question n'était pas d’actualité. Ce qui comptait alors, c'était la maniabilité, l'économie et le style. L'attention portée aux détails, appelés détails stylistiques, créait une atmosphère unique et distinctive pour les véhicules Fiat. C'est ce qui manque aux nouvelles voitures. Pour plusieurs générations de Polonais, la Fiat 600 serait certainement la gagnante et ce d’autant plus que la bonne vieille « six-cents » peut encore séduire et surprendre par ses solutions techniques.
Légende des photos :
- La Fiat 600 avait un intérieur légèrement plus spacieux, ce qui la rendait plus familiale que la Seicento.
- Les tableaux de bord montrent clairement le changement d’époque.
- La Fiat 600 peut contenir plus de bagages que la Seicento.
- Des moteurs apparemment différents, mais qui ont beaucoup en commun.
- Cette photo montre la modification la plus importante apportée entre les deux « six-cents », à savoir le transfert de la transmission de l'arrière vers l'avant.
- Plusieurs décennies séparent ces deux voitures, et pourtant la première 600 n'a pas du tout l'air d'une voiture de collection.
Lu sur : https://magazynauto.pl/wiadomosci/fiat-600-1966-kontra-fiat-seicento-1998-porownanie-z-motoru-nr-13-z-2000-r,aid,3596
Adaptation VG