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Le mois de novembre 1967 a marqué une étape importante dans l'histoire de l'usine automobile de Zeran. C'est en effet à cette date que les premières unités de Polski-Fiat 125p sont sorties de la chaîne de montage, une voiture qui s'est rapidement révélée être un véritable best-seller.

Basé sur des sous-ensembles Fiat Milletrecento fleurant bon le début des années 1960, le modèle se distinguait par sa carrosserie fortement anguleuse, considérée à l'époque de sa création comme la dernière tendance à la mode. Les premières Fiat assemblées à Varsovie se distinguaient par les bouches d'aération étroites sur le montant arrière de toit, les poignées de porte saillantes et les doubles phares qui, contrairement à leur homologue italien, avaient une forme ronde. La première série de voitures était également équipée d'un levier de vitesse situé au niveau du volant. Sa position obligeait à placer le contact à gauche. Certains ont plaisanté en disant qu'il s'agissait d'un brevet repris directement de la Porsche 911.

Les voitures arrivent sur le marché en six couleurs de carrosserie et quatre versions de sellerie. Bien qu'elles portent déjà l'emblème polonais, l'intérieur est encore empreint d'influences italiennes. C'était un avantage pour une voiture construite derrière le rideau de fer. Le tableau de bord est dominé par un volant en bakélite avec un cerceau chromé. Juste derrière lui on trouve le compteur de vitesse à bandes, familièrement appelé « thermomètre ». Les sièges coulissants à l'avant sont équipés d'un dossier réglable - un système qui, en 1966, a rendu célèbre la Renault 16 innovante à tous égards - tandis que les passagers arrière disposent d'un accoudoir. On ne peut pas se plaindre : l'intérieur de la berline italo-polonaise est spacieux et agréable.

« La taille et le prix sont parfaits ! Vous avez besoin d'espace ? Pour cinq personnes ? Et pour beaucoup de bagages ? Alors la Polski Fiat 125p est faite pour vous ! » - tels sont les slogans des brochures publicitaires, dont les variétés sont aussi nombreuses que les langues dans lesquelles elles sont imprimées. Elles soulignent les avantages des poignées intérieures, qui s'avèrent particulièrement utiles dans les virages pris à grande vitesse. La sécurité n'est pas en reste. Des ceintures de sécurité pour quatre personnes et des freins à disque sont annoncés par le constructeur.

Contrairement au modèle italien, la Polski-Fiat était équipée d'un moteur plus faible provenant de la Fiat Milletrecento susmentionnée. Ce moteur 1,300 cm3 au son agréable consommait 9,5 litres d'essence aux 100 kilomètres. La durabilité des moteurs a été testée un an seulement après le lancement de la voiture, lors du 28e Rallye de Pologne. Deux « Kanciak » flambant neuves ont été mises à l'épreuve. Au volant, les équipages de l'Automobilklub de Varsovie : Longin Bielak/Wladysław Domanski et Joanna Jasinska/Maciej Jasinski.

La campagne publicitaire pour les Polski-Fiat 125p a été menée à grande échelle et s'est rapidement étendue au secteur très apprécié de la télévision. La voiture polonaise joue aux côtés d'Urszula Sipinska et de Danuta Rinn dans l'émission musicale Albo ja, albo ona (Moi ou Elle), tournée en partie dans l'usine de FSO en 1976. Les charmes de la voiture ont également été présentés dans un épisode de l'émission Muzyka lekka, latwa i przyjemna (Musique légère, facile et agréable). Les kiosques Ruchu ont été inondés de dizaines de cartes postales sur lesquelles de jolies mannequins exhibaient leurs charmes devant des voitures à l'aspect clinquant.

Le design moderne de la voiture a également été apprécié par les chauffeurs de taxi polonais. Il s'agissait d'un moyen de transport beaucoup plus confortable, qui commençait lentement à remplacer le FSO Warszawa difficile à exploiter. Toutefois, il convient de rappeler que les capacités de la spacieuse berline ont également été mises à rude épreuve à plusieurs reprises. Il est arrivé que même un exemplaire bien entretenu se brise en deux après 20 ans de service…

Au cours des premières années de production, le design de la Polski Fiat 125p n'a que très peu évolué. Lorsque, en 1972, le levier de vitesses a pris une « vraie » place dans le plancher, une version break a également rejoint la gamme. Cette version a été plébiscitée par les familles nombreuses et les hôpitaux, qui l'ont utilisée comme ambulance. Un moteur 1,500 cm3 amélioré de 75 ch régnait également sur la gamme. Visibles même pour le profane, des modifications ont été apportées en 1973, lorsque la calandre chromée a été remplacée par un équivalent en plastique. Cela marque la fin d'une époque dominée par le chrome ou les revêtements colorés en similicuir.

Bien que la production de la version 1300 se soit poursuivie pendant de nombreuses années, les véhicules les plus recherchés par les collectionneurs sont ceux qui datent du tout début de la production. Les passionnés ne sont pas rebutés par la rouille omniprésente, un moteur grippé ou même une carrosserie modifiée, ce qui était souvent commun pour les propriétaires de voitures accidentées ou corrodées à l'époque communiste. Ce qui compte, c'est le numéro de châssis : plus il est bas, mieux c'est !

Lu sur : https://klassikauto.pl/polski-fiat-125p-1300-dzis-rarytas/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Polski-Fiat, #125p