La Mini et la Trabant sont deux icônes automobiles de l'époque sombre de la guerre froide. Elles semblent extrêmement différentes, mais en réalité, elles sont très semblables !
Il s'agissait de véhicules astucieux et bon marché pouvant accueillir jusqu'à quatre passagers. Et - surprise ! - elles ont toutes deux connu le succès en sport automobile. Malgré leur concept similaire, ces deux petites voitures n’avaient pas la possibilité de se concurrencer sur le marché.
Leurs origines remontent aux années 1950 : elles n'étaient pas destinées à être à la mode ou à devenir des icônes, mais à remplacer les micro-voitures. La légendaire Mini - la première voiture britannique populaire après l'Austin Seven - était un concept totalement nouveau. À l'époque, il était difficile de prédire qu'elle deviendrait un pionnier dans son genre ou qu'elle atteindrait le statut d'icône. Le modèle de la Trabant Est-allemande, introduite en 1958, était la Lloyd LP600, produite entre 1955 et 1961 par la Lloyd Motoren Werke de Brême, c'est-à-dire dans la partie occidentale de l'Allemagne.
Il faut féliciter les ingénieurs de Zwickau qui ont su éviter les défauts de l'original. Le squelette en acier a été recouvert d'une peau en plastique thermodurcissable, le fameux duroplast. La voiture, dont la carrosserie était à l'origine très originale, a reçu son nom à la suite d'un concours : elle rappelait quelque peu les constructions spatiales soviétiques qui défiaient la supériorité de la technologie occidentale. Trabant veut dire satellite en allemand.
Le bicylindre à deux temps cliquetant de la Trabant avait à l'origine une cylindrée de 500 cm3 et une puissance de 18 ch. Lorsqu'il a été porté en 1964 à 595 cm3, sa puissance atteignant 23 ch, ses jours de gloire étaient loin derrière elle. Néanmoins, l'évolution de la Trabant s'est poursuivie pendant 32 ans. Au début, elle avait même ses fans à l'Ouest, où elle était proposée à partir des années 1970 pour seulement 3,320 marks. De l'autre côté du rideau de fer, elle coûtait 10,000 marks est-allemands.
La Trabant 601 S (« Sonderwunsch » ou « Demande spéciale ») présentée ici a été produite en 1986. Elle a perdu ses garnitures chromées au profit du plastique, ce qui est un clin d'œil à la modernité. De plus, elle était équipée d'un système électrique de 12 volts et d'ampoules H4. Juste avant l'effondrement de la RDA, la voiture a reçu un moteur quatre temps à quatre cylindres sous licence VW, mais la carrosserie est restée la même - la « maman avec un pacemaker » ne se vendait pas bien et l'usine automobile de Zwickau était menacée de faillite.
La Mini est restée en production tout aussi longtemps, 41 ans. La dernière de ces voitures cultes est sortie de la chaîne de montage en 2000. Elle a été reprise par BMW, qui produit des interprétations contemporaines de cette voiture classique depuis 2001. Une tentative de résurrection de la Trabant sous la forme d'une voiture électrique a eu lieu en 2009, mais s'est limitée à la présentation du prototype Trabi nT au salon de l'automobile de Francfort.
La Trabant, étonnamment spacieuse, frappe par son minimalisme. À l'intérieur, il n'y a que quelques instruments et un petit nombre de boutons et d'interrupteurs. Rien ne semble mystérieux, tout est logique et à sa place. L'absence de radio était tout à fait normale à l'époque, et les clients avaient des attentes tout aussi modestes en termes d'espace de rangement disponible. L'accès à l'arrière demande de l'agilité, mais la deuxième rangée ne provoque pas de claustrophobie.
La Trabi manque cruellement d'insonorisation. Son moteur à deux temps est trop bruyant. Malgré l'utilisation de ressorts à lames sur les deux essieux, la suspension offre un compromis réussi entre maniabilité et confort. Compte tenu du besoin constant des Allemands de l'Est de se préparer à un voyage soudain, il n'est pas surprenant que même une si petite voiture soit équipée d'un attelage.
L'espace et le bon sens ne font cependant pas tout. Surtout entre les années 1950 et 1970, lorsque le sport automobile était un argument de vente très populaire. La dynamique Mini britannique s'est imposée face à des rivales bien plus grandes et a remporté le prestigieux rallye de Monte-Carlo de 1964 à 1967. En Occident, personne ne soupçonnerait la Trabant de tels exploits, mais la « caisse à savon » a également participé avec succès au Rallye de Monte-Carlo - en 1970, elle a remporté la première et la deuxième place dans la catégorie des véhicules jusqu'à 850 cm3 !
La voiture conçue par Sir Alec Issigonis était si ingénieuse qu'elle a été commercialisée sous plusieurs marques et noms. La Mini présentée ici a été fabriquée dans les années 1970 par la société italienne Innocenti. Il s'agit toutefois d'un clone parfait de la voiture britannique.
Et elle suscite autant d'émotions positives. Lorsque nous traversons le paysage vallonné des environs d'Einbeck, nous sommes accueillis par des signes d'affection, les autres conducteurs nous sourient et nous donnent souvent la priorité. Ces véhicules miniatures, dont le prix a fortement augmenté avec le temps, jouissent d'un haut degré d'acceptation sociale - et sont souvent plus désirés que bien des voitures dites « exotiques ».
Leur conduite est également beaucoup plus intense qu'aujourd'hui. Les jantes de 10 pouces transmettent toutes les informations sur l'état de la route ou la réserve d'adhérence (les jantes de 12 pouces ont été introduites en 1984). Le bruit de l'échappement, la rigidité de la suspension et la position basse, incitent le conducteur de la Mini à augmenter la vitesse. Et ce n'est pas dangereux, car la voiture dévore littéralement les virages. Pour cette voiture, le slogan du plaisir de conduire un karting convient encore mieux que pour la Mini contemporaine.
Les constructeurs des deux voitures exposées, bien qu'ils n'aient pas révélé leurs secrets l'un à l'autre, ont utilisé des solutions techniques très similaires. La Mini est un classique très prisé et très cher. En Allemagne, la version exposée coûte, selon son état, de 3,700 à 13,300 euros. La Trabant est un véhicule peu problématique mais pas encore très recherché par les collectionneurs les plus engagés, ce qui se traduit par des prix raisonnables (500-2,800 euros).
Lu sur : https://magazynauto.pl/testy/innocenti-mini-1000-mk3-trabant-601-s-po-obu-stronach-zelaznej-kurtyny,aid,2040
Adaptation VG