Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Je devais me rendre au Lac Seliger. A bord d’une vieille Jigouli. Le départ était prévu le soir et à vingt-trois heures j’étais déjà sur la Leningradka.

Je ne roule pas vite, 90km/h. J’ai déjà fait 200 km. C’est une belle soirée d’été, aucun nuage mais le ciel est noirâtre. En juillet, sous les latitudes septentrionales, il devrait être bleu à cette heure mais là il est noir. Mais ce n’est pas le moment d’observer le ciel : la température du moteur est en train de monter. « Ma vieille, c’est déjà trop 90 km/h ? ». Je ralentis à 70 km/h mais ça grimpe toujours. OK, direction la station-service, sous les réverbères…. Alors… Le liquide de refroidissement est en ébullition et le niveau d’huile au minimum. Il y en a encore sur la jauge mais cela vaut la peine d’en remettre. J’achète donc les fluides nécessaires et j’attends que le moteur refroidisse.

Encore 40km. Rebelote : surchauffe. Comme je sais d’où cela vient, je roule encore une douzaine de kilomètres et au loin, sur l’horizon, je vois des éclairs frapper un à un la forêt.

Je m’arrête sur le bord de la route, à quelques mètres de la route, dans l’obscurité totale. J’ouvre le capot, le bidon d’huile et je verse au hasard… Et c’est exactement comme si je le faisais sur une poële chaude : de quelque part sur le côté, sous le collecteur, surgit une flamme ! Je me suis presque brûlé les sourcils, le moteur commence tout simplement à brûler ! Et je trouve un allié inattendu : la foudre frappe un arbre à proximité ! Comme si je venais de presser un bouton, des gouttes épaisses frappent le sol. Un vrai mur d’eau. J’ai à peine le temps de comprendre quoi que ce soit que je suis trempé jusqu’aux os. Le feu est éteint. Un moment épique, un combat entre les éléments : le feu contre l’eau. Je pense avec mélancolie que l’ensemble du circuit électrique a probablement été inondé et je me réfugie dans la voiture.

Que faire maintenant ? Faire du stop sous un mur de pluie ? Vous vous arrêteriez ? C’est ça. Partir à pied pour trouver un dépanneur ? La nuit, sur l’autoroute, par ce temps ? Brr... Non, merci. Le matin est plus sage que le soir.

La matinée est ensoleillée. Là dans le noir, j’ai eu le temps de réfléchir. Où trouver un dépanneur ? Je ne suis finalement pas au milieu de nulle part : à 300 mètres, j’aperçois un panneau en direction de Torzhok. Machinalement, je tourne la clé de contact et le moteur démarre immédiatement ! La voilà la technologie soviétique ! Une voiture de la bourgeoisie n’aurait sans doute pas redémarré, mais pas la nôtre ! En première-seconde, je me traîne jusqu’à la ville et là je trouve un grand-père qui va se charger de la réparation.

J’ai pu reprendre le voyage au bout de trois jours. Il fallait juste décrasser la culasse.
[Alexandre Potapov, Sergeiev Posad]

Lu sur : https://5koleso.ru/articles/istorii/neozhidannyj-soyuznik/
Adaptation VG

 

Tag(s) : #VAZ, #Jigouli, #Anecdote, #Témoignage, #Rigolo