Récemment, la collection du Musée technique de Moletai en Lituanie s’est enrichie d’une voiture unique, construite en 1967 par un constructeur amateur de Vilnius.
A cette époque, acheter une voiture était très difficile. Tout d’abord, son prix était disproportionnellement élevé par rapport aux salaires de la population, et si le montant requis était disponible, il était impossible de se rendre tout simplement chez un concessionnaire pour l'acheter. La liste d’attente durait des années et la réception de la « carte postale » tellement désirée était un évènement important dans la vie d’une famille soviétique. Bronislavas Blazevicius, le créateur de ce chef-d'œuvre, avait donc décidé de suivre sa propre voie. De ses propres mains, il avait réalisé son vieux rêve, fabriquer sa propre voiture.
De manière générale, on peut être surpris de voir à quel point cette samodelka, utilisée jusqu’à récemment (elle roulait encore en 2013) est restée inconnue. A l’époque de l’URSS elle n’a jamais participé à un rassemblement de samodelkas et en Lituanie, les amateurs de voitures anciennes, n’ont appris son existence qu’il y a quelques mois. Un Lituanien l’a reçue en héritage de son grand-père et, par l’intermédiaire d’un ami, il a proposé au musée de l’acheter.
La voiture porte le nom de Luodis, probablement en l’honneur de ce lac majestueux situé à l’est du pays. Le détail le plus intéressant de cette samodelka est qu’il s’agit d’un modèle à transmission intégrale. Si tout est simple pour l’essieu arrière, qui peut provenir de n’importe quelle voiture soviétique et vraisemblablement selon les jantes d’une Moskvitch, l’origine de l’essieu avant reste un mystère.
La transmission de Niva est complètement exclue puisque la Luodis est apparue 10 ans avant le tout-terrain de Togliatti. Peut-être provient-elle d’un Luaz même si le LuAZ-969 était encore en développement à cette époque... Le moteur de Jigouli est installé derrière l’essieu avant et la transmission avant est probablement entièrement fait maison.
Les panneaux de la carrosserie au dessin original sont en aluminium, sinon toutes les pièces de voitures que Bronislavas Blazevicius a pu trouver ont été utilisées. Issu d’une famille de forgerons, il a lui-même hérité du savoir-faire de son père, a travaillé comme conducteur de tracteur puis comme mécanicien dans une usine. Il a arrêté l’école très tôt mais ses connaissances techniques et sa capacité à travailler le métal l’ont aidé à réaliser le rêve qu’il poursuivait de longue date.
C’est sans aucun doute la raison pour laquelle, jusqu’à récemment, il utilisait sa samodelka. Depuis 30 ans et la chute de l’URSS, il n’aurait pas été difficile pour lui d’acheter une voiture, surtout en Lituanie où les voitures d’occasion venues d’Europe sont particulièrement prisées.
Lu sur : https://zen.yandex.ru/media/oldtimer/osuscestvil-mechtu-svoimi-rukami-polnoprivodnaia-samodelka-litovskogo-mehanika-603e98be063b6456b188b77e
Adaptation VG