Tout le monde sait que les années 1980 ont vu l’essor de la construction de samodelkas en URSS. Des manifestations qui étaient relatées dans la presse nationale rassemblaient même des dizaines constructeurs amateurs venus de toute l’Union.
Si certaines samodelkas sont très célèbres comme l’Ichtiandr, la Caravella ou la Pangolina, celle dont il est question aujourd’hui l’est moins. Elle porte le nom de Voror, la traduction de « mouette » en arménien. Pourquoi ce nom ? Vous allez vite comprendre.
La Voror a été fabriquée en 1981 par Genrik Matevosian, ingénieur de production chez Electron à Erevan. Il s’était donné pour mission de construire une voiture de sport légère avec un profil en coin. Pourquoi ? La réponse est assez simple : pour se démarquer ! Et ce d’autant plus qu’aucun constructeur automobile soviétique ne proposait de voiture de ce type.
Il lui a fallu environ 4 mois pour coucher son idée sur papier puis encore 2 ans qu’elle devienne réalité. Le plus extraordinaire est qu’il n’a pas fabriqué la voiture dans son garage mais… dans son appartement situé au deuxième étage ! Puis c’est de son immense balcon que la châssis-cage quasiment fini a été redescendu dans la rue à l’aide d’une grue des plus ordinaire.
De nombreux constructeurs de samodelkas ont travaillé de la sorte à l’époque. Ce qui semble aujourd’hui extrêmement étrange était alors, sinon banal, tout à fait acceptable. La photo qui figure dans l’article a été prise lors de cette opération. On voit que la Voror était presque terminée. Il ne restait plus qu’à fabriquer les panneaux de carrosserie et finaliser l’intérieur.
La carrosserie a été réalisée en panneaux en fibre de verre et résine époxy collés à la main dans un petit hangar sans électricité non loin de l’appartement Genrik Matevosian. Ce sont bien sûr les portes en ailes de mouette, comme sur la Mercedes-Benz 300 SL, qui ont donné le nom à la voiture. Pourquoi une solution aussi peu pratique a-t-elle été utilisée ? Encore une fois, pour se démarquer !
La mécanique est reprise d’une VAZ-2101. Cela signifie que le moteur était situé à l’avant et la transmission était à l’arrière. Le poids en ordre de marche était d’environ 850 kg. Le moteur de la Kopeïka avait été légèrement préparé et développait 68 chevaux ce qui permettait à ce coupé léger d’atteindre la vitesse de 170 km/h. La consommation moyenne de carburant été de 9 à 10 litres aux 100 km. Ces résultats étaient également obtenus grâce à une aérodynamique bien pensée.
Les phares étaient escamotables électriquement. Il s’agissait d’une solution élégante et à la mode sur toutes les voitures de sport de l’époque.
Le plus étonnant est que cette voiture a survécu jusqu’à nos jours et se trouve toujours entre les mains de son créateur. Mais la Voror a légèrement changé d’aspect. La carrosserie qui était initialement couleur argent a été repeinte en rouge vif et de nouveaux rétroviseurs et des jantes à cinq bâtons chromés - modernes mais pas forcément des plus heureux - ont fait leur apparition. Mais de manière générale, la voiture reste inchangée.
Depuis le début des années 1980, la Voror a déjà parcouru un kilométrage impressionnant : 2 millions de km ! Genrik Matevosian indique qu’il adore la conduire le week-end avec ses petits-enfants. A noter aussi qu’il y a quelques temps, l’homme a fabriqué une autre samodelka, cette fois avec un moteur de Maserati. Mais c’est une autre histoire.
Lu sur : https://zen.yandex.ru/media/carakoom/sovetskii-superkar-oror-na-baze-vaz2101-proehal-2-mln-kilometrov-i-dojil-do-nashih-dnei-5f6afb5342c2f942be6b32ae
Adaptation VG