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Les concessionnaires européens ne recevront plus de Lada. La dernière expédition de la marque russe a été organisée en mars dernier vers l’importateur exclusif d’AvtoVAZ en Allemagne et il n’y aura plus de voitures neuves. C’est ce qu’a indiqué le principal distributeur du constructeur en Europe, Lada Automobile GmbH Deutschland.

« Pour le moment nous n’avons plus que quelques Vesta en stock en finition standard. Les autres voitures ont déjà été distribuées à nos revendeurs. L’année dernière, AvtoVAZ avait déclaré qu’il réduirait progressivement les approvisionnements. C’est fini et il n’y en aura plus. On nous a annoncé que l’entreprise pourrait revenir d’ici trois ans, mais on ne voit pas comment cela pourrait être possible » expliquent un interlocuteur allemand à Gazeta.ru.

Selon cet homme, la probabilité d’un retour d’AvtoVAZ avec la marque Lada est exclue en raison de la nouvelle politique commerciale de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi (adoptée en réponse à la « coronacrisis »), dont AvtoVAZ fait partie intégrante. Selon cette nouvelle doctrine, Renault et sa marque low-cost Dacia occuperont une position dominante sur le marché européen et les autres membres de l’alliance ne pourront accéder à ce marché que si leurs modèles ne concurrencent pas ces marques. En Russie, les modèles de la société russe continueront pourtant à croiser des Renault aux mêmes prix.

« Avant, je ne savais pas s’ils seraient en mesure de revenir sur le marché européen dans trois ans, mais maintenant je sais qu’il n’y aucune chance qu’ils réussissent » ajoute ce représentant du distributeur Lada en Allemagne.

Lada Deutschland a déclaré qu’en raison de l’arrêt des ventes de Lada neuves en Allemagne, il a été contraint de signer un accord de distribution de voitures électriques chinoises BAIC et JAC, ainsi que d’équipements électriques SeaDoo. De son côté, AvtoVAZ a confirmé l’information selon laquelle la livraison de voitures vers l’Union Européenne avait été interrompue :

« Nous avons déclaré depuis longtemps que nous quittions l’Europe. De nouvelles normes environnementales y ont été introduites et, en raison des faibles volumes de ventes, il n’est pas économiquement rentable pour nous d’investir dans l’adaptation de nos moteurs. Quant à notre retour - il pourrait survenir à long terme - mais il est trop tôt pour dire avec quel modèle » a déclaré à Gazeta.ru le directeur de la communication d’AvtoVAZ, Sergueï Ilinskiï.

Depuis le début de 2020, l’Union Européenne a des normes strictes en matière d’émissions de CO2 - pour les voitures, elles ne doivent pas dépasser 95 g/km. Aucun des véhicules produits par AvtoVAZ ne répond à ces normes. De toute évidence, les véhicules importés en 2019 utilisaient des homologations délivrées précédemment.

Selon les experts, en termes de revenus, AvtoVAZ ne perd pas grand-chose dans l’affaire, mais en termes d’image les pertes sont plus visibles. En 2017, la société avait gagné environ 2,8 milliards de roubles par la vente de voitures dans l’Union Européenne. En Europe, les Lada étaient les voitures les plus abordables avec les voitures chinoises. Par exemple, la Niva était vendue 12 à15 mille euros. Mais les volumes de ventes en Europe étaient en baisse constante : en 2018, la société russe n'y a vendu que 5,325 voitures, principalement en Allemagne. A titre de comparaison, tous pays confondus, Lada a exporté 38 mille voitures la même année.

Maintenant, toute la politique d’AvtoVAZ est déterminée par les gens de Renault. Pourquoi devraient-ils promouvoir des produits en Europe qui pourraient potentiellement faire de la concurrence à Dacia et Renault se demande Sergueï Bourgazliev, consultant indépendant de l’industrie automobile.

« Lada pourrait prendre quelques parts de marché à Dacia et à Renault et l’alliance est pleinement satisfaite de la position exclusive qu’occupe AvtoVAZ sur son territoire et de ses parts de marché sur les anciens marchés traditionnels de l’ex-CEI » rajoute-t-il. Selon lui, aujourd’hui les Lada sont exclusivement compétitives sur les marchés de l’Union économique eurasiatique où les primes à la casse les protègent d’acteurs sérieux comme les constructeurs chinois ou le groupe Volkswagen.

Malgré le fait que peu de Lada étaient vendues en Europe, la Niva était et reste un modèle culte pour de nombreux Européens, déclare l’expert automobile Sergueï Ifanov.  « L’arrêt de la fourniture à l’Europe d’un produit aussi complexe est moins un coup porté à la réputation du constructeur automobile qu’à l’image du pays tout entier » estime-t-il.

« La Niva était vendue en Europe depuis l’ère soviétique. Elle a été utilisée par la police, les chasseurs et les agriculteurs. Le frère du célèbre Schumacher, Ralf, ancien pilote de Formule 1, transporte le vin de sa cave dans une Niva et publie non sans plaisir des photos sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’un véhicule vraiment unique qui est la preuve que notre pays peut fabriquer un produit remarquable et le vendre à des pays civilisés. Le ministère de l’Industrie et du Commerce a de quoi méditer » résume-t-il.

Lu sur : https://auto.mail.ru/article/77736-pochemu_avtovaz_ushel_s_rynka_evrosoyuza/
Adaptation VG

Tag(s) : #Lada, #Economie, #Export