Chez GAZ, la naissance de la Volga GAZ 24-10 est le fruit du hasard. Wikipédia emploie d’ailleurs l’adjectif « palliatif » et c’est sans doute le qualificatif qui s’applique le mieux pour décrire ce modèle. Za Roulem a décidé de revenir sur elle à travers dix anecdotes étonnantes.
1. Pour remplacer la GAZ-24 devenue obsolète, l’Usine Automobile de Gorki avait à la fin des années 1970 préparé un nouveau modèle, la GAZ-3102. Certes, de l’idée initiale de créer la « copie » soviétique de la Mercedes W116, il ne restait presque rien mais la « 31 » était très appréciée en hauts-lieux. Il faut dire qu’un des souhaits du gouvernement était respecté : « Nous n’autorisons pas que la voitures des officiels et des généraux serve en même temps de taxi ». Vladimir Nokssakov, l’ancien directeur des voitures particulières GAZ, confirme qu’on avait ordonné que la voiture de l’élite ne puisse être utilisée par tout un chacun !
2. GAZ s’est donc exécuté : la capacité de production initialement prévue a été fortement revue à la baisse et pour les « simples mortels » a été créé un modèle, croisement entre la GAZ-24 et la GAZ-3102. Ce modèle c’est la GAZ 24-10 fabriquée de fin 1985 à 1991. Mais ce modèle, pas assez prestigieux pour les fonctionnaires, était également inaccessible au commun des mortels.
3. Sur le marché de l’occasion les prix de la GAZ 24-10 étaient totalement fous. Une scène du film « Pour la dernière ligne » (1991) où Evgueni Sidikhine joue le rôle d’un boxeur qui tombe au chômage et qui est contraint de vendre sa « prestigieuse » voiture. Il en demande 30,000 roubles (soit à l’époque le prix de deux Jigoulis neuves !) et celui qui lui rachète réussi à la revendre 120,000 roubles !
4. La GAZ-24-10 était équipée d’un système d’allumage sans contact unique sans capteur à effet Hall. Il est curieux que dans ce cas, la bobine d’allumage à l’ancienne était connectée en série avec une résistance supplémentaire, consommatrice d’énergie. Il n’était possible de supprimer cet inconvénient qu’en passant à un module de commande d'allumage classique.
5. Dans le film « Roulette Russe » (1990), Anatoliï Kouznetsov se fait voler sa voiture alors qu’il est en vacances dans le sud, une chère et inaccessible GAZ 24-10 ! Si ce modèle est visible dans de nombreux films, elle n’a jamais eu de rôle-titre comme la GAZ-21.
6. Les propriétaires de GAZ 24-10 se plaignaient souvent du témoin de réserve de carburant grillé. Le réservoir était à sec mais le témoin ne s’était pas allumé. La raison était stupide : ce témoin ne pouvait pas s’allumer car il n’y avait aucun capteur dans le réservoir de la GAZ 24-10 ! Il n’avait pas été prévu lors de la conception de la voiture... Pourtant ce témoin était toujours présent et pire encore, il s’allumait comme tout le reste du tableau de bord lorsque l’on appuyait sur le bouton de test.
7. Le compteur de vitesse des premières GAZ 24-10 était gradué jusqu’à 200 km/h. Mais la vitesse maximale homologuée était de 147 km/h avec le moteur ZMZ-402 et 140 km/h avec le ZMZ-4021. Sur les versions ultérieures, le compteur de vitesse était plus modeste avec une vitesse maximale de 180 km/h.
8. La consommation de carburant n’était pas indiquée par l’usine. La notice d’utilisation indiquait seulement qu’elle était maîtrisée. En été, après un parcours de 5,000 km avec 2 personnes à bord, Za Roulem avait calculé la consommation d’une GAZ 24-10 : 9,3 l/100 km à 90 km/h, 12,9 l/100 km à 120km/h. Aux mêmes vitesses, elle était de 10,2 l/100 km et 13,9 l/100 km avec le moteur ZMZ-4021. La consommation habituelle était généralement de 13 à 15 litres aux 100 km.
9. Après 2,500 km, le manuel d’utilisation ordonnait de retirer une rondelle d’étranglement située sous le carburateur. Cette rondelle était une plaque qui obstruait le fond du second corps du carburateur et divisait approximativement par deux la section primaire. Avec la rondelle installée, la voiture pouvait sur son seul couple accélérer jusqu’à 70 km/h sur sol plat.
10. La trousse à outils livrée avec la voiture comprenait deux cales en bois peint. Elles devaient être placées sous les roues lorsque l’on montait la voiture sur cric.
Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/922210-ehta-volga-poyavilas-sluchajno/
Adaptation VG