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Dans les années 90 un ingénieur de Minsk, M. Iarochevitch, s’était construit une mini-voiture pour la ville alors que la question des embouteillages n’était pas aussi critique qu’aujourd’hui. Il avait baptisé cette voiture Iaouza-035.

Il s’était inspiré des principes énoncés par Henry Ford, le créateur de la voiture pour tous, la célèbre Ford T. Ces principes de base qui étaient la simplicité de construction, la disponibilité des matériaux et des moteurs, la facilité de construction et le caractère compact, avaient comme impact un prix tiré au maximum vers le bas. La carrosserie à deux portes de la Iaouza-035 et son habitacle « 2 + 2 » incarnaient la praticité. Mais la voiture était amusante et non dénuée de charme.

Les panneaux de carrosserie avaient une épaisseur de 5 mm. Pour être précis, la structure en bois de cette samodelka était recouverte de panneaux en fibre de verre. Les portières et le capot avaient leur propre structure. Les différents éléments étaient fixés avec des vis et de la colle époxy avec des joints en mastic. La réalisation des panneaux de portes se faisait en deux temps : ils étaient fixés provisoirement sur leur cadre et après polymérisation, la fibre de verre était sciée à l’aide d’une scie à métaux. On faisait la même chose avec le capot. Pour le reste de la carrosserie, une fois les différentes couches de fibre de verre encollées, la surface était poncée et peinte. Les doublures de passage de roue et du compartiment moteur étaient réalisées en contreplaqué de 8 mm. Le plancher était en contreplaqué plus épais (12 mm) enduite d’huile de lin chauffée. Toutes les parties en bois et les panneaux de carrosserie étaient traités de la même manière.

La Iaouza-035 mesurait 2520 mm de long, 1320 mm de large et 1430 mm de haut. L’habitacle était recouvert de mousse d’emballage, ce qui réduisait considérablement le niveau de bruit à l’intérieur. Agrafée sur la structure en bois, elle était ensuite habillée de similicuir.

La carrosserie était posée sur un cadre soudé qui se présentait comme un triangle plat réalisé en tuyaux en acier, à l’avant et à l’arrière duquel était fixés, par l’intermédiaire de bagues en bronze, les bras de la suspension indépendante. A l’avant, l’angle de carrossage de 3 à 4 degrés permettait de réduire la force requise pour faire tourner les roues. La suspension reprenait des amortisseurs de motocyclette IZH offrant à cette microcar une conduite assez souple.

Son moteur était d’ailleurs le bicylindre quatre temps de 350 cm3 d'une IZH Jupiter-4 faisant 27 chevaux. A noter qu’on retrouve la cylindrée de ce moteur dans le nom de la voiture :  Iaouza-035. Il était couplé à la boîte 4 vitesse de la même moto et il n’y n’avait donc pas de marche arrière. Le faux-châssis était relié au châssis principal par des silentblocs en caoutchouc fixés sur des supports en acier.

Comme sur la moto d’origine, le refroidissement se faisait par air. Cela ne posait pas de problème car les cylindres étaient situés directement derrière la calandre. Mais pour les longs trajets à faible vitesse, un ventilateur électrique - constitué d’un ventilateur en duralumin monté sur un moteur d’essuie-glaces de quadricycle à moteur S3D - suppléait au manque d’air.

Les vitres étaient en plexiglas. Solidement fixés, elles ne s’ouvraient pas. On ne trouvait qu’une petite ouverture ronde dans la portière du conducteur. Spartiate, l’intérieur était aussi fonctionnel que pratique. Avec un empattement de 1800mm, l'habitacle était assez spacieux. Les sièges avant et la banquette arrière avaient été également entièrement conçus par M. Iarochevitch. Ils étaient constitués d'une structure tubulaire en duralumin habillée d’un cordage en nylon recouvert ensuite de mousse et gainé de tissu. Entre les sièges du conducteur et du passager, on pouvait remarquer le tunnel de la chaîne de transmission. Le tableau de bord avec le contacteur de démarrage, le compteur de vitesse et les témoins de contrôle était emprunté au principal véhicule donneur - la moto IZH Jupiter-4.

Le démarreur au kick avait été modifié. La pédale était remplacée par un dispositif constitué de poulies et d’un câble en nylon sortant sous le tableau de bord. Pour démarrer, il fallait tirer de manière saccadée sur une poignée en bakélite qui reprenait ensuite sa position initiale grâce à un ressort de rappel.

Le levier de vitesses, situé à droite du conducteur, était relié par une tringle à la boîte de vitesses de moto. Il comptait deux positions : en avant le premier rapport en partant du point mort et les mouvements en arrière pour passer la seconde, la troisième et la quatrième.

La transmission se faisait aux roues arrière (les roues, tout comme le boîtier de direction provenait du quadricycle à moteur S3D) et était assurée par une chaîne double à rouleaux avec des pignons faits maison découpés dans une tôle d’acier de 5 mm d’épaisseur. Sur les roues arrière les pignons de motos IZH étaient utilisés. Il n’y avait pas différentiel et la différence de vitesse de rotation entre les deux roues étaient compensée par des roulements à billes installés dans un boitier. Le point fondamental de cette conception était le respect de l’alignement des arbres intermédiaires et la symétrie absolue avec le boitier contenant les roulements et les ressorts de suspension.

La puissance du moteur était suffisante pour faire rouler cette voiture de 400 kg à 80 km/h. La capacité du réservoir de carburant était de 18 litres, ce qui permettait une autonomie de plus de 300 km. La garde au sol de 170 mm garantissait une conduite sans encombre sur les routes défoncées.

Lu sur :
https://5koleso.ru/articles/obzory/mikroavtomobil-yauza-035-super-deshyovaya-samodelka-iz-90-h/
https://modelist-konstruktor.com/razrabotki/lyauzar-legkovushka-dlya-goroda
Adaptation VG

 

Tag(s) : #Histoire, #Samodelka, #Iaouza, #Biélorussie