Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Dans la petite ville de Balakhna, près de Nijni-Novgorod, l’usine Luidor spécialisée dans la conception et la fabrication de véhicules spéciaux, ressemble à la caverne d’Ali-Baba. Autoreview a pu s’y rendre à l’occasion de l’inauguration d’un nouvel atelier.

Peu de temps avant notre arrivée, un hélicoptère a atterri : le gouverneur de la région de Nijni-Novgorod était également invité à cette cérémonie. Le gouvernement consacre beaucoup d’argent au développement d’industries modernes dans des villes comme Balakhna pour augmenter l’emploi dans ces zones traditionnellement peu attractives. Le nouveau bâtiment de 8,000 mètres carrés, qui emploiera 180 personnes (en plus des 600 personnes travaillant dans les autres ateliers de l’usine) a été construit avec les aides publiques. C’est la raison de toute cette agitation : notables locaux, chansons, danses…

On avait déjà vécu quelque chose de similaire il y a quatre ans, lorsque Luidor avait célébré la sortie de son dix millième minibus (marchroutka) sur base d’un fourgon Mercedes-Benz Sprinter Classic. Mais, aujourd’hui le « Classic » se compte sur les doigts d’une main dans l’usine. Les représentants de Mercedes répondent de manière évasive à toutes demandes de renseignements : la production a été arrêtée en raison de l’interruption de l’approvisionnement mais, selon des informations non officielles, la chaîne d’assemblage du « Classic » chez GAZ a déjà été démantelée. On dit que c’est en raison des sanctions contre la Russie.

En passant, on se souvient très bien de l’essai de l’un des premiers « Classic » fabriqué par GAZ. Sous son capot on avait remarqué des traces de mastic irrégulières. On vous le donne en mille : sous le capot des modèles actuels, c’est toujours pareil et GAZ reçoit encore des plaintes sur la qualité de soudure de la carrosserie…

Luidor va bientôt commencer à transformer le nouveau Sprinter (le modèle fabriqué par Mercedes en Allemagne). On a pu en croiser un dans un coin de l’atelier mais ce modèle ne devrait pas connaître un énorme succès en Russie car il coûte très cher. Sur les chaînes de montage de l’usine on peut voir deux modèles : un laboratoire de métrologie pour Gazprom basé sur la camionnette VW Crafter. Le géant russe en a commandé 26. A noter que les commandes de marchroutka sur cette base se font à l’unité car, encore une fois, il est trop cher.

Par contre, les ateliers et le site est rempli d’ambulances sur base GAZelle (l’ancien modèle Business, mais à moteur diesel et quatre roues motrices). Mais elles sont inhabituelles. Elles sont peintes couleur sable, à la place des croix on trouve des croissants rouge, les inscriptions sont en anglais et l’aménagement est spartiate. On peut même installer jusqu’à quatre brancards sur deux niveaux. Il s’avère qu’il s’agit d’une commande de 200 ambulances pour l’Egypte, et comme les Egyptiens participent constamment à des conflits armés, il est logique de supposer que ces ambulances serviront à évacuer des blessés.

Dans le nouvel atelier, la production est organisée comme sur une chaîne : les véhicules se déplacent par leurs propres moyens sur quatre lignes et les pièces nécessaires au montage (par exemple le mobilier intérieur) attendent à côté du poste de montage. D’ailleurs ces aménagements (y compris les sièges) sont fabriqués dans le même bâtiment.

La production de Luidor est limitée mais elle est en constante augmentation. En 2016, 6,625 véhicules ont été transformés, 6,334 en 2017 et 6,877, 2018. Ce chiffre se décompose en 4,500 GAZelle et Sobol et seulement 2,000 sont des véhicules de marque étrangère (la part du lion revenant au Sprinter Classic). Si cela continue, Luidor va se transformer en atelier déporté de GAZ !

Dans le même temps, les volumes de production (jusqu’à 600 voitures par mois) sont environ trois fois plus élevés que ceux de son concurrent local Samotlor-NN. D’ailleurs, Luidor réalise à peu près les mêmes ambulances sur base de Sobol 4x4 que Samotlor-NN et au même prix - environ 1,5 million de roubles. Et pour 2,2 millions vous pourrez acquérir une marchroutka sur base GAZelle Next entièrement recarrossée qui a fait l’objet de l’appel d’offre Mostransavto (900 véhicules livrés).  

Ils ont même réussi à la transformer en poste de police ambulant. Un de ces véhicules est en phase de test opérationnel à la police de Nijni-Novgorod mais il doit encore être mis aux normes du Ministère de l’Intérieur et devra ensuite suivre les procédures d’homologation.

Tout ce que l’on a vu lors de cette visite ne laisse présager que du bon : il n’y a pas que les usines qui se mettent aux normes mais aussi les carrosseries industrielles. Et les ouvriers (plus de 600 personnes à Luidor) sont plutôt bien payés selon les normes russes, surtout quand les commandes du gouvernement sont importantes…

Légende des photos :

  • La base des produits de la société : la GAZelle et le Crafter.
  • Les Sprinter « Classic » sont de moins en moins nombreux dans les ateliers et aux alentours.
  • Bientôt, Luidor commencera à transformer la nouvelle génération de Sprinter.
  • Sur la ligne de fabrication, un futur laboratoire roulant pour Gazprom sur base Crafter.
  • Actuellement la principale commande de l’usine porte sur cette ambulance destinée à l’Egypte.
  • Ces ambulances avec des croissants rouge sont pour l’Egypte. Rien qu’en janvier, on en a fabriqué 50. La commande porte sur 200 exemplaires.
  • Luidor transforme aussi des fourgonnettes : sur ce mini-stand d’exposition on pouvait voir une Caddy et deux Largus.
  • Une marchroutka avec des grilles aux fenêtres ? Non c’est un poste de police mobile sur base GAZelle Next !
  • Voilà une ambulance à quatre roues motrices sur base Sobol.
  • Ce liquide qui coule dans le moule constitue la future base du siège.

Lu sur : https://autoreview.ru/articles/gruzoviki-i-avtobusy/luidor
Adaptation VG

Tag(s) : #Luidor, #Utilitaires, #Ambulance, #GAZelle, #Visite, #Usine