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« C’est quoi les huit chiffres qui composent le nom de la GAZ-31105-551 ? Un numéro de téléphone ou son prix ? ». C’est ainsi que plaisantaient autrefois certains visiteurs des salons automobiles en Russie… En fait les noms des voitures fabriquées en URSS et après la chute de l’Union Soviétique répondaient à des règles strictes, même s’il existait des exceptions…

Un système unifié de désignation des voitures produites par les usines soviétiques a été introduit pour la première fois en 1945. Il était assez simple : le nom de la voiture consistait en l’abréviation du nom de l’entreprise qui la fabriquait (GAZ, ZIL, MZMA/AZLK, UAZ, LiAZ, etc…) et du numéro de séquence d'une série de nombres attribués à chaque constructeur.

Par exemple, les numéros 1 à 99 avaient été attribués à l’Usine Automobile de Gorki (GAZ-14, GAZ-66), tandis que l’Usine Moscovite de Voitures de Petite cylindrée (MZMA) avait reçu les nombres courant de 400 à 449 (Moskvitch-412) et qu’en Ukraine ZAZ et LuAZ avait le droit à des nombres allant de 965 à 974 (ZAZ-965 et LuAZ-967). En d’autres termes, il était impossible avec ce numéro de comprendre autre chose que le site de production du modèle concerné.

En 1966, l’URSS adopta la norme ON 025270-66 « Classification et système de désignation du matériel roulant automobile ». A compter de cette date, les noms des voitures comportaient beaucoup plus d’informations. Mais encore fallait-il savoir les déchiffrer !

En général ces noms comportaient quatre chiffres et le plus logique était de commencer à les lire à partir du deuxième chiffre qui correspondait au type de véhicule : par exemple, le numéro 1 désignait une voiture particulière et le 2 un autobus.

Le premier chiffre indiquait la catégorie de véhicule : pour les voitures particulières, ce chiffre correspondait à la cylindrée du moteur, pour les camions le poids total en charge et pour les bus, la longueur de la carrosserie ! Par exemple, les Oka VAZ-1111 et Tavria ZAZ-1102 appartenaient à la première catégorie de moteurs, les autres VAZ et les Moskvitch à la seconde, les Volga à la troisième, et les berlines et les limousines ZiL où l’on trouvait les plus gros moteurs à la quatrième.

Les troisièmes et quatrièmes chiffres dans le nom du modèle était un numéro de séquence propre au fabriquant. D’autres chiffres pouvaient être accolés mais ils étaient facultatifs et étaient utilisés pour indiquer une modification, une version ou un équipement particulier.

Le système était bien entendu parfois contourné. Ainsi, des modèles ont reçu un nom fixé selon les règles de l’ancien système (comme la nouvelle Volga GAZ-24) et parfois, le nom a été attribué selon la nouvelle norme mais sans la respecter ! Prenez par exemple le ZiL-5301 Bichok. Bien sûr, l’usine moscovite produisait des camions lourds, mais avec un poids maximum autorisé de 6,950 kg, ce n’est pas un 5 que l’on aurait dû trouver sur cet utilitaire (ce chiffre correspondant à des camions de 14 à 20 tonnes.) Ce qui est intéressant est qu’en 1992, le prototype du même Bichok affichait la désignation correcte : ZiL-3301M. Nous ne saurons sans doute jamais pourquoi ce 3 a été transformé en 5. A priori, on a continué à utiliser le 5 par habitude, comme sur les modèles - plus gros - produits jusqu’à présent par la marque.

Une histoire identique a eu lieu avec la Lada Kalina. La voiture était assez compacte, en particulier la version avec le hayon, mais lorsqu’elle est entrée en production à la fin de 2004, elle a reçu le moteur le plus fiable de la gamme. Avec une cylindrée de 1,6 litre, les noms de 1117, 1118 et 1119 attribués aux trois types de carrosserie étaient donc totalement inadaptés. Ce n’est qu’avec la seconde génération de Kalina que le nom a été corrigé, les deux modèles recevant les chiffres 2192 et 2194. Ce qu’il y a de rigolo est que, depuis longtemps, AvtoVAZ n’utilise plus ces noms « officiels » pour les Lada commercialisés sur le marché russe, mais on les retrouve encore parfois sur des modèles d’exportations. En Allemagne, la Kalina Cross affiche ainsi un logo « 2194 CROSS » !

Néanmoins l’emploi de cette norme soviétique est en déclin : les nouveaux modèles GAZ, Lada et des autres constructeurs ne la respectent plus. Dès sa conception, la Lada Vesta a porté ce nom même si l’indice officiel est VAZ-2180. En revanche, UAZ et les fabricants de camions et de bus continuent à utiliser l’ancien système.

Lu sur : https://wroom.ru/news/7674
Adaptation VG

2105, 2141, 31029 ... Comment déchiffrer le nom des voitures russes ?
Tag(s) : #Histoire, #Logo, #URSS, #Russie