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Le cultissime tout-terrain russe a commencé à être exporté vers l’Europe à la fin des années 70 où il a toujours connu une demande stable. Régulièrement il est passé en revue par les médias étrangers. Za Roulem a dressé un petit florilège de ce qu’on a pu lire ou voir à son propos à différentes époques de l'autre côté de la Manche.

En 2005, le Britannique Jonathan Crouch évoquait sur le portail du Royal Automobile Club (RAC), l’histoire de l’apparition du tout-terrain soviétique sur le marché anglais : « La Lada Niva est apparue chez nous en 1978 peu de temps après ses débuts. Cependant, il s’agissait de versions avec la direction à gauche. Il a fallu encore cinq ans à l'Union Soviétique pour organiser les livraisons de modèles avec la conduite à droite ».

Contrairement à la plupart de ses collègues britanniques, Jonathan Crouch ne ridiculise pas la Niva. Il la taquine plutôt gentiment : « Ce n’est peut-être pas la voiture la plus avancée au monde mais il n’y a pas beaucoup de choses qui peuvent tomber en panne. Parfois, il y a des problèmes de courroie de distribution quand on ne l'utilise pas régulièrement, le hayon peut être bouffé par la rouille et le tableau de bord peut vous tomber dessus à tout moment. Néanmoins, il n’existe pratiquement aucune alternative. Si vous avez besoin d'un vrai tout-terrain et que vous avez des problèmes d'argent, cela vaut le coup de l’essayer ! ».

Jonathan Crouch rappelle quelques anecdotes curieuses qui ne sont pas connues de tous : « La Niva a été constamment modernisée et améliorée. En 1986, la boîte à quatre vitesses a été remplacée par une boîte à cinq vitesses. Un an plus tard, une version spéciale baptisée Cossack a fait son apparition : elle se distinguait par son toit ouvrant et ses autocollants caractéristiques sur la carrosserie. En octobre 1995, le vieux moteur 1,6 litre a cédé la place à un moteur 1,7 litre, la voiture a été restylée et la version de base (qui s’appelait simplement Niva jusqu’alors) a reçu le nom de Hussar ».

En résumé, le Britannique conseillait de considérer le Niva comme un tout-terrain sérieux, capable en prime de rouler en toute sécurité sur la route. « Si vous pensez à la voiture en ce sens, il vous sera plus facile de lui pardonner ses accélérations monstrueusement molles et ses autres défauts ». A noter que c’est précisément à la fin de l’année 2005 que la Niva a perdu son nom légendaire et a commencé à s’appeler Lada 4x4.

En 2011, la Lada 4x4 est testée par James May, l’un des présentateurs vedette de l’émission Top Gear. A cette époque, l’importation du tout-terrain russe au Royaume-Uni était assurée par une petite société portant le nom de Niva Imports, fondée par un passionné, Mark Key. Toutes les Lada 4x4 importées étaient donc à conduite à gauche. C’est l’une d’elles que James May a essayé et, comme de coutume chez Top Gear, le reportage est rempli de remarques caustiques à l’encontre de la Lada et de ses créateurs.

La première chose dont James May s’amuse est le manuel d’utilisation de la voiture avec des phrases comme « faites tourner la poignée du lève-vitre pour faire monter ou descendre la vitre » ou « tirez la poignée de porte pour ouvrir la porte de l’extérieur ». Il est aussi étonné par les deux clés distinctes : une pour les portes et l’autre pour démarrer la voiture. « Les poignées de porte sont presque comme dans la vieille Morris Marina, les tirettes et les interrupteurs sont disposés de manière chaotique et la qualité de finition est vraiment terrible. En général, la Niva est démodée ».

Mais quand il s’agit d’évaluer les qualités routières de la voiture, James May ne paraît plus si catégorique. Il change même complètement d’opinion : « Sur route, la Lada 4x4 n’est pas si nulle, même si avec les 80 chevaux de son moteur elle passe de 0 à 100 km/h en 17 secondes environ. C’est surtout en tout-terrain qu’elle révèle toutes ses qualités. Il n’y a pas d’ABS, ni la moindre aide électronique. La Lada est simple et facile à conduire. Et elle fait une demie-tonne de moins que le Land Rover Defender 90. Même son volant à gauche ne semble pas être un gros problème. Je ne cesse de l’admirer ! ».

En 2018, la Lada 4x4 a été de nouveau testée par les Anglais, cette fois-ci par la revue Autocar. L’attention accrue portée au tout-terrain russe s’explique par la fin de la production du vieux Defender qui ne satisfaisait plus aux exigences européennes en matière de sécurité piétons (la Lada 4x4 répond à ces normes) et l’intérêt grandissant des agricultures britanniques pour la Lada. Ce qu’il y a d’intéressant est que dans l’article original, les Britanniques continuent d’appeler la voiture Niva !

« Le moteur 1,7 litre essence est désormais équipé d’un système d’injection Bosch et répond aux normes Euro-5. Le tableau de bord est également nouveau - maintenant il ne semble être vieux que d’une quinzaine d’années seulement » écrivent-ils. « Pour tout le reste, c’est la même voiture qu’il y a quelques décennies. Cela sent la même chose. Comme avant, il n’y a pas de radio mais pour vous amuser vous pourrez entonner des chants russes ».

Ils ajoutent : « La plupart des voitures modernes sont si silencieuses que sur l’autoroute on entend uniquement le bruit des pneus. Probablement que ceux de la Lada 4x4 aiment aussi discuter mais vous ne saurez pas le dire avec certitude car les bruits de roulements sont noyés par le hurlement du réducteur et de nombreux craquements et vibrations provenant de l’arrière de l’habitacle. Dans le même temps, le moteur lui-même semble assez silencieux ».

Ils continuent : « En tout-terrain la Niva est très bonne. Avec ses petits rétroviseurs et sa carrosserie plutôt étroite et droite, il est facile de passer entre les arbres. Et si les branches rayent la carrosserie, faire une retouche de peinture (notre voiture était d’un blanc tout ce qu’il y a d’ordinaire) sera beaucoup plus facile que n’importe quelle voiture vert-pomme métallisé choisie par Victoria Beckham ».

Et de conclure : « La Lada 4x4 n’a pas vraiment de concurrentes directes. La Fiat Panda 4x4 coûte le même prix mais elle n’est pas aussi simple et solide. Elle ne pourra donc être utile qu’aux services postaux en Ecosse… Les autres tout-terrains sont trop chers pour les brutaliser. Oui, ils ont le Bluetooth mais vous ne trouverez pas dans leur notice d’utilisation qu’ils sont conçus pour fonctionner à des températures comprises entre -40 et +45 degrés ».

Comme vous pouvez le constater, la presse automobile britannique montre le plus grand intérêt pour la Lada 4x4. Mais la Niva s’est encore mieux vendue sur le marché allemand : elle est devenue l’année dernière, le modèle le plus vendu de la marque en Allemagne (1,470 voitures), devant la Granta (693) et la Vesta (472). Récemment nous avions publié l’avis des journalistes allemands sur la Lada 4x4. Un article intéressant à lire (ou à relire (*)).

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/913627-lada-4x4-glazami-inostrannykh-smi/
Adaptation VG

(*) NDT : bientôt sur sovietauto.fr

Tag(s) : #Lada, #Niva, #Export, #UK, #Presse