Les premiers prototypes roulants construits par NSU, avec le moteur rotatif de Felix Wankel, provoquèrent un bouleversement mondial. Lorsque le constructeur allemand lança la NSU Spider en 1963, le moteur Wankel devint un phénomène et un certain nombre de ses concurrents voulu s'y essayer.
NSU, qui était le propriétaire de la plupart des brevets associés au moteur Wankel, commença à recevoir des demandes de production sous licence de la plupart des petits et grands fabricants mondiaux. Ce n’est pas surprenant puisque le moteur rotatif était alors considéré comme une révolution puisqu’il permettait de réduire le bruit, les vibrations et le poids et devait être plus fiable qu’un moteur classique grâce à une conception plus simple.
En quelques années, NSU a vendu des licences pour des millions de marks à des producteurs comme Alfa-Romeo, General Motors, Mercedes, Nissan, Suzuki, Rolls-Royce ou Mazda - ce dernier y étant encore associé. Mais l'intérêt pour les moteurs rotatifs a également rapidement augmenté à l'Est, là où on n’aurait pas forcément besoin de s’embarrasser d’une licence. En plus de VAZ en Union Soviétique et Trabant en RDA, le tchèque Skoda s'est également intéressé au moteur Wankel.
En Tchécoslovaquie, l'étude du moteur à pistons rotatifs a été confiée au Centre de développement et de recherche UVMV (Ustav pro vyzkum motorovych vozidel) de Prague où, entre 1964 et 1967, les ingénieurs ont réalisé dix prototypes différents. Et l’un d’eux a été expérimenté sou le capot de la Skoda 1000 MB.
C’est à la fin de la première moitié des années 1960 que le premier prototype de Skoda MB Wankel avec un moteur mono-rotor de 0,4 litre de cylindrée développant une puissance de 40 ch a été testé. A titre de comparaison, le quatre cylindres monté aux débuts de la 1000 MB faisait 42 ch.
En raison de ses dimensions compactes, les techniciens avaient réussi à cacher le moteur Wankel - qui était en plus refroidi par eau - sous un double plancher, créant ainsi un nouvel espace de chargement à l’arrière de la voiture. La Skoda MB Wankel avait donc deux coffres ! En outre, ce moteur était considérablement plus léger. La voiture ne pesait donc que 710 kg contre 755 kg pour le modèle de série.
Ce poids plus faible avait bien sûr un impact positif sur les performances de la voiture et en particulier sur sa vitesse maximale. La « Embecko » ordinaire pouvait rouler à 120 km/h et il fallait ajouter 5 km/h pour la version équipée du Wankel.
Alors que les ingénieurs de l’UVMV étaient enthousiasmés par ce nouveau moteur et recommandait l’acquisition d’une licence pour le produire officiellement, mais la direction de l’AZNP n’a pas partagé cet enthousiasme. Le constructeur se préparait intensément au lancement de la production en série du modèle MB qui nécessitait un certain nombre d’investissements importants.
Est-ce que c'était une erreur ? On ne le saura jamais, mais au fil du temps l’enthousiasme pour ce nouveau moteur a laissé la place au scepticisme et à la désillusion. Et finalement, un certain nombre de constructeurs automobiles ont abandonné leurs développements, sauf Mazda qui le produit encore aujourd'hui.
Lu sur : http://autoroad.cz/historie/90971-skoda-mb-wankel-jezdila-a-mela-radu-vyhod-proc-byla-revolucni-novinka-zamitnuta
Adaptation VG