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Au début des années 2000 à Togliatti, les spécialistes de Lada-Toul, avaient développé une voiture très intéressante. Un châssis-cage fait de petits tubes métalliques était recouvert de panneaux de carrosserie en plastique résistant aux chocs pour faire une voiture très légère et de conception extrêmement robuste. Une voiture qui, en plus, était très jolie. Son histoire est extrêmement mouvementée et c'est avec étonnement qu'Auto.Mail.ru nous en révèle le dernier épisode.

Episode 1 : le prototype de salon.
Les premiers exemplaires appelés tout simplement Stalker recevaient une mécanique de Lada classiques et étaient donc des propulsions. Pourtant, ses concepteurs avaient presque immédiatement compris que pour rencontrer le succès escompté la voiture devrait être à quatre roues motrices. Malheureusement, Lada-Toul tomba en liquidation et pour payer ses dettes, le projet - équipements et le personnel y compris - fut revendu à une autre compagnie d’Avtograd (NDT : lire Togliatti) - Apal.

C’est donc à un autre endroit de la ville que furent fabriqués d’autres exemplaires. Ceux-là étaient déjà équipés du moteur, de la transmission et des parties roulantes du tout-terrain Lada 4x4. D’ailleurs ces Stalker tout-terrains, plus léger, dépassaient par leurs performances et leurs capacités de franchissement le Niva d’origine ! En plus, ils ne craignaient ni la corrosion ni les rayures, défauts qui font souvent fulminer les propriétaires du 4x4 Lada.

Ici, il est nécessaire de faire une digression importante. Apal est l’un des plus grands fabricants russes de plastique. C’est pourquoi on a choisi pour les panneaux de carrosserie du thermoplastique, un matériau innovant et très résistant qui ne craint pas les basses températures. Le projet de tout-terrain était d’ailleurs initialement destiné à faire la promotion d’Apal et démontrer les capacités de la compagnie...

Episode 2 : perspectives tchétchènes.
En 2003, la voiture a été présentée au Salon de l’automobile de Togliatti. Elle a également participé à une caravane publicitaire qui a parcouru de long en large la Russie… Les fans de Niva de différentes villes ont littéralement submergé Apal de lettres et de coups de fil. A Togliatti, on a commencé à se dire qu’il faudrait peut-être lancer la production d'une voiture qui plait autant. Apal s’est mis à la recherche d’un partenaire commercial qui pourrait mettre en place un atelier de soudage pour les châssis tubulaires et assembler les véhicules.

Parmi les candidats on trouvait la société Super-Avto, maintenant en faillite, mais aussi… le Ministère de l’industrie de Tchétchénie ! « Les Tchétchènes étaient très sérieux et ils voulaient vraiment produire cette voiture » a raconté à Drom.ru le principal artisan du projet, Pavel Popov. Mais c’est tombé à l’eau. Pour des raisons inconnues, la voiture n’a pas été mises en production...

Pourtant ces Stalker à quatre roues motrices, désignés sous le nom de Apal-21541 avaient subi des tests d’homologation, y compris un crash-test frontal, et obtenus toutes les autorisations nécessaires au démarrage de la production en série. On devait commencer par un lot de 150 voitures et à la fin des années 2000, on estimait pouvoir vendre ce tout-terrain pour 280/300 mille roubles, soit seulement 30 à 50 mille roubles de plus que la Niva trois portes habituelle.

Episode 3 : un coucou d’Allemagne.
En 2009, une société allemande méconnue - Travec Automotive GmbH - a décidé de commencer la production d’un petit tout-terrain qui sous le nom accrocheur de Tecdrah cachait en fait… un dérivé du Stalker russe ! A la différence que le Tecdrah disposait d'une mécanique de Dacia Duster. Plutôt qu’un 4x4 pur et dur on proposait donc au public un crossover.

Mais une des versions veut que les perspectives de cette nouveauté spectaculaire ont fini par « piétiner » précisément en raison du choix de la base technique. En Allemagne on aime beaucoup la Niva en raison de ses capacités de franchissement phénoménales. Et comme le montraient les sondages, les Allemands n’étaient pas prêts à payer le prix d’un Duster pour un crossover inconnu en plastique. Selon d’autres versions, le directeur de la firme allemande, Markus Noeske s’était tout bonnement fait avoir par les Russes.

Pourtant en 2011, le Travec Tecdrah a été exposé au Salon de Francfort. Sur le stand on promettait que la voiture aurait un logo « Made in Germany » (on supposait que les Allemands assembleraient des Tecdrah avec des pièces provenant de Russie) et on annonçait même un prix de 13,000 euros pour la version traction avant et 18,000 euros pour les quatre roues motrices. Soit dit en passant, il s’agissait d’un prix très attractif sachant que le moteur de base était un diesel de 1,5 litre.

Episode 4 : le retour inattendu.
L’année dernière, une rumeur a commencé à courir selon laquelle Apal envisageait de commencer la production en petite série du Stalker. A Togliatti, on avait même évoqué VIS-Avto comme site d’assemblage. Il s’agit pourtant d’une filiale d’AvtoVAZ qui produit actuellement diverses versions de fourgonnettes et de pickups basés sur des Lada.

Mais la rumeur se confirme : dans la base de données de Rosstandart on trouve une nouvelle autorisation de fabrication d’une série de 150 Stalker ! Selon les documents officiels, la mécanique serait issue de l’actuelle version de la Lada 4x4 (l’été dernier cette dernière a subi une profonde modernisation) et il est bien fait mention de VIS-Avto pour sa production.

Hélas, pour l’instant Auto.Mail.ru n’a pas été en mesure de trouver plus de détails. Mais on ne peut que souhaiter le lancement de la production du Stalker, même en petite série. Le Stalker constituera une alternative intéressante à un gros quad ou à un buggy et ce d’autant plus que le site sur lequel il sera produit garantit une certaine culture de la production automobile !

Légende des photos :

  • Entre 2003 et 2011 une dizaine de Stalker ont été fabriqués : la voiture orange dispose d’un moteur diesel VAZ-341 et de la propulsion, la grise d’un moteur essence et de quatre roues motrices.
  • L’intérieur du Stalker ne brille pas par son raffinement mais bien assemblé cet intérieur pourrait être plus intéressant et plus harmonieux que celui de la Niva.
  • Pour installer la mécanique du Duster et créer le Travec Tecdrah, les ingénieurs d’Apal ont dû complètement changer les proportions du Stalker.
  • La conception du Stalker est extrêmement intéressante : la partie arrière du toit peut-être ouverte ou complètement ôtée, formant de fait une carrosserie de type landaulet.

Lu sur : https://auto.mail.ru/article/64903-novyi_vnedorozhnik_iz_lada_44_dokumenty_polucheny/
Adaptation VG

Tag(s) : #Apal, #Stalker, #Lada-Toul, #Travec, #Tecdrah, #VIS, #Petit constructeur