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Chacune de ces voitures est à juste titre célèbre et légendaire. Cela fait longtemps que le journal Za Roulem rêvait d’opposer l’Anglaise, l’Américaine et la Russe dans leur environnement habituel : le tout-terrain.

Il a fallu s’éloigner d’une trentaine de kilomètres de l’autoroute M4 pour se retrouver dans un monde totalement inconnu. Là, il n’y a plus de policiers qui essaient de vous extorquer le moindre petit billet pour un excès de vitesse. On se retrouve dans des petits villages dignes des livres et des films sur la Grand Guerre Patriotique. Des endroits aux noms exotiques où les « vraies » routes se font rares. Nos voitures avec leurs gros pneus et leur garde au sol redoutable devraient y être à leur aise, notre objectif principal étant bien d’aller là où les propriétaires de crossovers n’osent même pas s’aventurer.

Dans la production mondiale, les tout-terrains authentiques se comptent sur les doigts de la main. Pour ce comparatif, nous avons choisi les petits-enfants de vétérans de guerre ou des années qui l’ont suivi : le légendaire Land Rover Defender, la fameuse Jeep Wrangler et le UAZ Patriot, chéri du peuple russe. Ce ne sont pas des concurrents directs. Le UAZ patriot dispose d’une version courte mais nous avons choisi ici un pick-up. En ce qui concerne ses parties roulantes, il ne diffère pratiquement pas du descendant direct du premier UAZ-469, le UAZ Hunter. Le Land-Rover et la Jeep sont des versions courtes, plus adaptées au tout-terrain. Il faut noter aussi que la Jeep dispose d’une moteur deux fois plus puissant mais en tout-terrain ce n’est pas un facteur décisif. Toutefois pour égaliser les chances nous avons équipés ces trois 4x4 de pneus de même type : des Bridgestone Dueler A/T 697.

Les hostilités peuvent commencer mais il faut s’habituer aux fonctionnalités de la transmission du UAZ. Cela ne serait pas un luxe d’avoir un petit autocollant expliquant comment cela fonctionne comme dans le Defender ou comme dans les anciens UAZ. Enclencher le pont avant et les rapports courts demandent un peu plus de force dans le Defender et le Patriot que sur la Jeep. Bien entendu, le pick-up Patriot est rapidement à la peine : le porte à faux arrière le handicape et cela ne sert à rien de se risquer à essayer certaines pentes. Ce n’est d’ailleurs pas le seul défaut du 4x4 russe.

Rien à redire sur la géométrie de la suspension. Il n’est pas non plus besoin de critiquer le porte à faux avant. Il n’est pas pire que sur le Wrangler. Le Patriot peut grimper en toute sérénité et en toute sécurité des longs devers herbeux mais son moteur ZMZ de 2,7 litres n’est pas le plus à l'aise. Si on n’accélère pas franchement, la voiture manquera souvent de traction arrivée en haut de la butte. Là où le Defender passe à 1,000 tr/min, il faut faire rugir le moteur et l’embrayage dégage une belle odeur de roussis. Le pire, c’est qu’on a à peine commencé ! Nous passons par des chemins en terre noire bien collante. La tactique est simple : ne pas perdre de la vitesse et éviter de déparer sur cette surface humide. C’est là que l’empattement long du UAZ se montre sous son meilleur jour. Le Patriot fait preuve d’une belle stabilité même dans les virages, les montées et les descentes.

Sur route, le UAZ est le plus à l’aise. On se sent bien au volant. L’ergonomie est bonne et tout est logiquement placé. L’empattement long offre une tenue de route acceptable. Le moteur est suffisant, mais les freins archaïques manquent d’efficacité. En plus, la course de la pédale est gigantesque ! Par contre sur mauvaise route, le UAZ perd de sa superbe. La carrosserie et le châssis semblent vivre chacun leur vie. La voiture fait des embardées, le temps de réponse au
volant est interminable et il faut constamment corriger la trajectoire. Pour rouler vite dans ces conditions, il faut de bonnes compétences, voire même du courage.

Au final, chacun mérite le respect. Chacun a ses avantages et ses inconvénients. Le grand gagnant pourrait toutefois être le Defender : c’est le plus équilibré, le plus honnête avec sa géométrie parfaite, son excellent moteur et sa transmission bien étagée. Le Wrangler semble moins sérieux qu’il ne l’est en réalité. Il ne fera pas honte à son grand-père de la Seconde Guerre Mondiale. C’est une bonne voiture avec un moteur correct et une bonne suspension. Mais pourquoi ces pare-chocs massifs ? Le UAZ est, il faut le souligner puisque c’est rare, capable de rivaliser avec ces concurrents venus de l'étranger. C’est un très bon tout-terrain et en plus il est assez confortable sur route. Il mériterait un bien meilleur moteur.

Il est trois fois moins cher que la concurrence mais est-ce une raison pour souffrir d’une si mauvaise qualité ? Après quatre jours d’essais, la ceinture de sécurité côté conducteur ne s’enroule plus, l’axe de l’essuie-glace gauche a cassé et la poignée de porte intérieure nous est restée dans les mains. Et pour un tout-terrain, une roue de secours dans un panier sous le plancher c’est totalement inacceptable. Aussi bon qu'il soit, il y a donc encore du boulot pour le mettre au niveau de la concurrence.

Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/451152-uaz_patriot_jeep_wrangler_land_rover_defender_iz_grazi_v_knazi/
Adaptation VG

Tag(s) : #UAZ, #Patriot, #Pickup, #Comparatif