Il est parfois très intéressant de savoir non pas comment c’est fait mais pourquoi cela n’a pas été fait. Entrons dans la peau du Baron de Münchhausen pour raconter trois histoires « absolument vraies » de l’industrie automobile russe.
1) Le toit bombé de la Lada Niva longue :
Toutes les versions de la Niva rallongée ont été produites par l’atelier OPP de VAZ. La carrosserie de cette voiture était réalisée comme on transforme une limousine c'est-à-dire en soudant une extension de 500 mm. Si vous regardez attentivement les photos de la VAZ-2131 vous remarquerez les soudures sur les bas de caisse. Mais c’est encore plus visible sur le toit. Normalement, le toit doit être plat. Mais au début des années 90, il était tout bonnement impossible de le réaliser avec une seule feuille d'acier. Il n’y avait ni argent, ni la possibilité de le faire. L’investissement d’un nouvel embouti pour cette production en petite série ne serait jamais rentabilisé. Souder deux toit normaux pour en faire un plus grand était également trop cher. C’est pour cela que pendant plus de dix ans on a choisi de découper le toit de la Niva 2121 pour un y souder un insert bombé : c’est ce que pouvait faire de mieux l’atelier OPP à l’époque. D’ailleurs sur les premières voitures, le rebord de cet insert était masqué par pièce en plastique sur laquelle on installait des projecteurs additionnels. Ensuite, on s’est finalement passé de cet artifice.
2) Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de break Lada Samara ?
On considère que lorsque l’on conçoit une nouvelle voiture, il faut commencer par la berline à coffre. Puis on créé les autres carrosseries. Une berline cinq portes conçue sur la même plateforme a une carrosserie un peu plus rigide, une berline trois portes l’est encore plus et le break est bien plus sensible à la torsion que la berline...
La conception de la Samara, comme vous le savez, a commencé avec la berline trois portes à hayon, la VAZ-2108. Ensuite on a conçu la carrosserie cinq portes, type VAZ-2109, un peu moins rigide. La carrosserie de la berline à coffre VAZ-21099 avait un niveau de résistance à la torsion extrêmement bas. Seulement 5500 Nm/degré. Un record ! Impossible donc de faire un break car ce manque de rigidité aurait été problématique. C’est bien la raison pour laquelle, ce modèle n’est jamais apparu en série.
Mais le plus surprenant est que ce break a bien failli voir le jour. En 1993, la société « Master-Design » de Togliatti a mis au point sur la base de la Samara un corbillard rallongé ! C'est-à-dire un break ! Vous ne le croyez pas ? J’ai eu dans mes mains des esquisses de cette voiture. C’est Nikolaï Kouznetsov, le directeur de « Master-Design » qui me les a montrées. Ce n’est que sur la pression des dirigeant de l’usine que le projet a été modifié pour devenir la limousine Amadeo 500 sur la base de la VAZ-21099.
3) Pourquoi toutes les Volga ont l’échappement qui ronfle ?
Le légendaire bruit à l’échappement de la Volga a laissé des souvenirs nostalgiques. Vraiment, il n’était pas possible de s’en débarrasser ? Techniquement on aurait pu, mais d’un point de vue organisationnel on n’a pas voulu. Le fait est que dans l’usine on ne pouvait pas diviser les sphères d’influence. Chez ZMZ, le producteur de moteurs, on considérait que le système d’échappement était la tâche de GAZ. Et du côté de GAZ, on considérait, à juste titre d’ailleurs, que le problème était de la responsabilité du fabricant de moteur. La question de l’échappement est donc toujours restée secondaire. D’où les ronflements et le bruit d’échappement !
Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/905142-pochemu-fyrchala-volga-bajki-ot/
Adaptation VG