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Attendez, attendez. Je crois avoir déjà vu tout cela une fois. Oui ! C’était en 1982. Un mini-musée AZLK. J’étais à l’école en huitième. Une excursion. J’avais été tellement impressionné que j’avais décidé de faire l’école polytechnique de ZiL pour concevoir de telles voitures. A l’époque, dans les années 80, les prototypes présentés par l’usine étaient au niveau des standards mondiaux et à certains égards, ils les dépassaient. Pourtant, les hauts dirigeants du Parti ont définitivement écarté IZH et Moskvitch pour soutenir un peu plus la rayonnante VAZ, et c’est ce qui les a peut-être poussés à leur perte à la fin des années 90. Les bureaux d’études avaient beau proposer des prototypes les uns après les autres, quelqu’un de haut placé les refusaient systématiquement...

Qui pourrait par exemple croire que le nom C3 pourrait être celui d’une Moskvitch et non pas d’une Citroën ? Ces modèles conçus entre 1975 et 1977 ont bien failli entrer en production... Jugez-vous-même : il n’y a rien à dire, cette C3 ressemble à n’importe quelle voiture européenne de série de cette époque, mais « Sdelano v CCCP » (fabriqué en URSS) ! Pourtant quand l’usine a présenté cette nouveauté aux hauts dirigeants du pays elle fût refusée : il était impératif que le futur de l’industrie automobile soviétique passe par la traction avant. Et l’on a « conseillé » aux bureaux d’étude de prendre pour modèle la française SIMCA 1308... Il en résultat la fameuse AZLK-2141, dernier modèle produite en grande série de l’histoire d’AZLK-Moskvitch.

Pourtant elle aurait pu ne pas s’arrêter là. Avant elle, il y avait eu la C1 (elle parait plus moderne que la C3 mais a été présentée avant) et la 356... Il s’agissait également de maquettes. On pense aussi à l’AZLK-2143. Quelques maquettes roulantes ont été produites, mais ce modèle a été écarté car sans perspectives. Il y a également eu l’Istra, développée en 1985 et 1986, avec son aérodynamique fantastique, son moteur diesel consommant 2,2 à 3,3 litres aux 100km, son tableau de bord avec affichage tête haute !

Et dire que nous aurions pu avoir notre Defender, le concept 2150, une jeep simple. Il y a même eu un monospace. La première Arbat a été conçue pour accueillir 7 passagers. La technologie employée est originale : le châssis-cage en alimunium reçoit des panneaux de carrosserie en plastique. Cette voiture aurait pu être fabriquée au début des années 90 à l’usine de Sukhinitcheskiï (une usine inachevée tombée dans l’escarcelle de Moskvitch en 1989). Il y a également un minibus (voir sur les photos à droite de l’Arbat) que l’on envisageait de produire dans deux usines : à Krasnoïarsk dans l’usine de machines agricoles et à Bratislava. L’effondrement du bloc de Varsovie en a voulu autrement et a mis fin à ce projet.

Tous ces projets étaient auparavant exposé dans la « soucoupe volante », le musée de la marque située à l’entrée de l’usine Moskvitch de Moscou. Ils sont désormais exposés à un nouvel endroit, le « Musée des voitures anciennes » situé au centre de Moscou sur Rogozhskoe Val. Ils ont été donnés au musée par la compagnie Metropol, qui a acheté il y a quelques années l’ensemble du terrain où était situé l’usine et tous ses biens. Maintenant ils sont propriété de la ville.

Lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau musée (en avril dernier ?), des anciens de Moskvitch ont été invités et ont reçu des cadeaux. Un ingénieur est revenu sur le glorieux passé sportif de la marque et de la 412 en ajoutant : « C’était une voiture excellente, dommage qu’elle était aussi mal assemblée ». C’est semble-t-il cette mauvaise qualité de fabrication qui aura mené Moskvtich à la perte. C’est dommage, franchement dommage.

Lu sur : https://auto.mail.ru/article/30355-dostoyanie_respubliki/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Moskvitch, #Musée