Née pour être enrôlée dans la compagnie publique de taxis de Bogota en Colombie, cette Dacia 1300 n’a pourtant jamais obtenu son visa d’importation. Au lieu de cela, cet exemplaire a été soigneusement conservé durant trois générations. 34 ans plus tard, Radu Albei est fier lorsqu’il se met au volant de son « Taxi de Bogota », qu’il considère étant une partie de son âme.
C’était au début des années 80 : l’Uzina de Autoturisme Pitesti fabrique un lot spécial de 500 voitures destinées à être exportés vers la Colombie où elles doivent remplir la mission de taxi. La peinture est spécifique : le toit et ses montants sont peints en jaune et le reste de la carrosserie est noir. Il s’agit de Dacia 1300 avec des améliorations (une version hybride produite juste avant les débuts de la 1310) qui vont pourtant rester sur le sol roumain puisque leur importation en Colombie va être finalement refusée. Ces voitures disposaient de quelques caractéristiques intéressantes : un système de refroidissement revu avec un radiateur plus grand, des longerons plus épais, des ressorts arrière plus fermes et une plaque en relief avec l’inscription « Taxi » située sous le capot. Les 500 exemplaires ont finalement été mis en vente. Les concessionnaires offraient aux clients la possibilité d’obtenir immédiatement une voiture neuve à une période durant laquelle les Roumains devaient généralement attendre 5 à 6 ans pour prendre livraison de leur Dacia.
Le propriétaire de cet exemplaire, Radu Albei, un jeune homme travaillant dans l’informatique à Bucarest, est fier de pouvoir conduire une Dacia 1300 qui semble à peine avoir passé les portes de l’usine de Mioveni. Elle a toujours fait partie de sa famille et il se souvient avec émotions les moments où son grand-père en prenait le volant, lui qui l’avait d’ailleurs achetée neuve en 1982. En 2013, Radu Albei a décidé de la restaurer en remplaçant les éléments de carrosserie endommagés. La mécanique a également été révisée, l’embrayage changé, ainsi que le radiateur et la pompe à eau. L’extérieur a été repeint en respectant les couleurs originales. Les efforts consentis en valaient la peine. La Dacia a retrouvé son éclat, ce que confirme l’intérêt que suscite aujourd'hui la voiture quand elle roule dans les rues de Bucarest !
Quand on l’interroge pour savoir s’il serait prêt à la vendre, le jeune homme répond sans même réfléchir : « Non, je ne la vendrai jamais car cette voiture est une partie de mon âme. Maintenant je vais faire tout ce que je peux pour la garder en bon état durant de nombreuses années. Plus précisément, j’ai déjà commencé à faire un stock de pièces de rechanges pour l’avenir ».
Cela ne signifie pas que Radu Albei ne roule pas avec sa voiture. Il se balade fréquemment avec et participe à de nombreuses manifestations organisées par Retromobil puisque cette Dacia est immatriculée comme voiture de collection.
Lu sur : http://www.auto-bild.ro/stiri/povestea-taxiului-refuzat-la-export-dacia-1300-taxi-parte-din-sufletul-meu-107574.html
Adaptation VG