Dans son numéro 21 du 27 mai 1990, « Motor » réalisait un test comparatif de la consommation d’une Fiat 126p avec et sans galerie de toit .
Quand on regarde les voitures dans la rue, on en arrive à la conclusion que nous sommes incohérents et adeptes du gaspillage. Beaucoup de voitures roulent tous les jours avec une galerie de toit. Pourtant, il s’agit d’un accessoire qui affecte l’aérodynamisme du véhicule et provoque une augmentation de la consommation de carburant.
Le prix des services de transport sont cependant si élevées que la galerie, qui permet d’emporter une plus grande charge, permet aussi d’économiser beaucoup. Le prix d’un transport par « courrier » coûte toujours quelques dizaines milliers de zlotys. Il arrive pourtant rarement qu’on ait besoin de transporter tous les jours quelque chose de volumineux.
Alors pourquoi, lorsqu'on en n'a pas besoin, ne démontons-nous pas ces galeries puisque cela ne prend que quelques minutes ? Peut-être parce que nous n’avons pas vraiment conscience de l’argent que nous perdons ? Pour nous en rendre compte, nous avons décidé de vérifier la quantité de carburant - qu’il est facile de convertir en zlotys - que l’on perd inutilement en conduisant tout le temps avec une galerie sur le toit. Peut-être que cela nous encouragera à ne l’utiliser que lorsque c’est vraiment nécessaire.
Nous avons décidé de faire ce test avec une PF 126p. Ce choix n’a pas été fait par accident. Un, parce que c’est une petite voiture et par définition la galerie de toit est plus souvent utilisée qu’avec les véhicules plus gros. Deux, parce qu’on peut supposer que la détérioration de son aérodynamisme doit être ressentie plus fortement à cause de la faible puissance de son moteur.
En plus de mesurer la consommation de carburant sans galerie et avec une galerie à vide, nous avons décidé de vérifier quelle quantité de carburant est effectivement brulée en fonction de la charge transportée sur le toit. Bien-sûr cette perte dépendra toujours de la taille et de la forme et c’est pourquoi les résultats obtenus doivent être traités avec prudence. Comme vous pourrez le voir, nous nous sommes servis d’un gros carton (59 x 37 x 62 cm) et nous pouvons dire exactement quelle est la surconsommation qu’il a engendré et quel impact il a eu sur l’aérodynamique du véhicule. Peu importe d’ailleurs le poids du paquet transporté...
Nous avons réalisé nos mesures à l’Institut militaire de technique blindée et automobile après avoir procédé à un réglage minutieux du moteur de la voiture. Nous avons connecté le Flowtronic, un appareil qui mesure la quantité de carburant qui coule dans le carburateur, et nous avons pu lancer le test. Il s’est effectué dans des conditions très favorables. Le temps était ensoleillé, il n’y avait presque pas de vent et la température était d’environ 10°C.
Au début, nous avons mesuré la consommation de carburant sans galerie. Comme vous pouvez le lire sur le graphique, la voiture était très économique tout en étant très vive. A 50 km/h elle a consommé 3,98 l/100 km, 4,14 l à 60 km/h, 4,48 l à 70 km/h, 4,87 l à 80 km/h et 5,47 l à 90 km/h.
Ensuite, la galerie a été montée. Nous nous attendions, aux vitesses les plus basses où la résistance de l’air ne joue pas encore un rôle important, à trouver des résultats similaires. En effet, à 50 km/h la mesure est presque identique, la différence étant de seulement 0,04 l, ce qui est dans la marge d’erreur de notre test. Mais à 60 km/h, l’écart est notable avec 0,17 l de plus, et atteint 0,37 l à la vitesse la plus élevée.
Conclusion, si vous roulez sur un long parcours avec une galerie non chargée, vous perdrez inutilement environ 7% de carburant. En ville, là où on roule le moins vite, la surconsommation est moins élevée mais déjà perceptible. Mais même en ville, les valeurs pourront dépendre aussi du type de galerie. Nous supposons toutefois que celle que nous avons utilisée est tout à fait standard et que nous aurions trouver les mêmes valeurs avec d’autres modèles.
La troisième série de mesure a été effectuée avec une voiture dont la galerie de toit était chargée. Le carton simulant notre bagage a eu un impact négatif sur l’écoulement de l’air même aux vitesses les plus basses. Dès 50 km/h la voiture a consommé environ 0,46 l de plus (4,45 l /100 km) et cette consommation augmente exponentiellement avec la vitesse : 0,63 l à 60 km/h, 0,93 l à 70 km/h, 1,09 l à 80 km/h. Nous n’avons même pas mesuré la consommation à 90 km/h parce que le carton offrait une telle résistance à l’air que nous avons eu du mal à atteindre cette vitesse !
Tout le monde ne transporte probablement pas tous les jours une charge de taille similaire sur sa galerie, mais ce test devrait intéresser tous ceux qui s’apprêtent à partir en vacances et seront obligés de mettre quelques bagages sur le toit. Ils devront soit accepter une augmentation significative de leur consommation de carburant (dans notre cas jusqu’à 22%), soit rouler plus lentement. Il devront aussi placer sur la galerie les choses qui offrent la prise au vent la plus faible possible.
Pour finir, nous ne répéterons jamais assez ce qui a été dit au début. Si la galerie est un plus indéniable, lorsqu’elle n’est pas nécessaire, démontez-là !
Lu sur : http://magazynauto.interia.pl/rozrywka/motor-z-przeszlosci/news-ile-spala-bagaznik-dachowy-badanie-drogowe-motoru,nId,1933184
Adaptation VG