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« Rien ne grince, rien ne clignote, en un mot – rien ne vous dérange. Au volant de cette voiture, vous avez l’impression de remonter dans les années 90. C’est chouette ! ». Vous n'imagineriez jamais avec quels mots enthousiastes les Allemands peuvent décrire les dernières productions de l’industrie automobile russe ! C’est pourtant la vérité. Un journaliste de Der Spiegel a essayé le break Lada Kalina et fait part aux lecteurs de ses impressions :
« Dans cette voiture vous vous sentez 20 ans plus jeune. La voiture rappelle les meilleures voitures compactes du début des années 90 : une belle gueule, des plastiques simple, de l’espace malgré des dimensions modestes, un moteur de 98 chevaux et pas un seul bouton ou manette à se demander à quoi il sert.
Et comme elle roule ! On entend le moteur et on comprend tout ce qui se passe. Il n’y a que pour passer les rapports de la boîte cinq vitesses qu’il faudra faire un peu d’effort mais les réactions dans le volant vous permettent de savoir ce qu’il y a sous les roues. Délicieux ! Voilà les sensations que j’ai eu en conduisant cette voiture très récemment ».
Certains pourront penser que ces mots cachent de l’ironie ou de la moquerie mais au moins les Allemands connaissent la marque Lada ! Il y a plusieurs raisons à cela. Ici et bien entendu y compris dans les régions de l’ex-RDA où les voitures soviétiques étaient importées, on connait la non prétention de la Lada 4x4 (on a même commencé à vendre là-bas la dernière version « Urban » sous un nom à la mode « Hipster » !) et le prix des voitures de Togliatti. La Lada Kalina Kombi est par exemple vendue sur le marché allemand 7,750 euros - un cadeau par rapport aux normes locales !
Autre citation issue de l’article publié dans Der Spiegel : « Garer la Kalina est un vrai plaisir. Le conducteur n’est pas irrité pas le moindre bip-bip et doit prendre ses marques comme à l’auto-école - avec les rétroviseurs et en regardant par-dessus son épaule ! La ligne de caisse basse offre un plaisir dont peu de voitures modernes peuvent se targuer : le conducteur peut conduire coude à la portière ! ».
Les journalistes d’Auto Bild ont testé de leur côté la Lada Kalina Cross : « A côté du dinosaure qu’est la Niva, Avtovaz a mis sur le marché un crossover moderne. Les prix de la Kalina Cross débutent à 10,690 euros. Ce modèle se pose donc en concurrent direct de la Dacia Sandero Stepway (à partir de 9,590 euros)... L’équipement de base est même très riche : climatisation régulée, système audio avec la possibilité de connecter votre téléphone, sièges avant chauffants, verrouillage centralisé et vitres électriques ». L’auteur de l’article souligne également le bon moteur, qui devient toutefois bruyant au-dessus de 120 km/h et le chauffage qui en hiver transforme l’habitacle en véritable sauna !
Il faut aussi savoir qu’en Allemagne, AvtoVAZ a son propre club dont les membres particulièrement fidèles discutent des caractéristiques des différents modèles de Lada et les connaissent souvent même mieux que les Russes eux-mêmes ! Récemment un fan a même acheté un break Lada Kalina pour sa société de taxis. Maintenant une Lada transporte donc des passagers dans la banlieue de Munich !
Si nous vivions encore à la période soviétique on pourrait écrire que « même les capitalistes aiment les produits de l’URSS ». Mais... Der Spiegel et Auto Bild soulignent aussi les graves défauts des voitures russes. Par exemple une consommation de carburant de 7,6 l/100 km quand le constructeur annonce 6,6 l, le chargement du coffre peu pratique, les finitions trop simples ainsi que le confort médiocre. En général « celui qui conduit beaucoup chaque jour sur des routes de terre ou avec des passagers ne devrait pas être satisfait de son achat » continuent les journalistes.
Sans mentionner l’absence de systèmes de sécurité modernes ! L’été dernier, AvtoVAZ avaient encore des problèmes pour vendre ses voitures sur le marché européen en raison de l’absence sur ses modèles de base de deux airbags, de l’ABS et de l’ESP, ainsi que du capteur de pression des pneus désormais obligatoires dans toute l’Union Européenne. Heureusement ces difficultés ont été résolues. Mais les Lada n’ont toujours pas d’aide au freinage d’urgence ou de détecteur d’angle mort, même en option, ce qui reste un gros inconvénient aux yeux des Européens.
Si on en croit les statistiques de vente, on ne s’arrache toutefois pas les Lada en Allemagne. En 2015 il s’est vendu dans le pays 1181 voitures, soit... 1 voiture de plus que l’année précédente ! Bien-sûr on pourra répondre que Lada fait mieux sur le marché allemand que Lamborghini ou Rolls-Royce, ce qui est vrai. Mais sur le marché le plus important d’Europe, Lada reste une marque exotique, sorte d’attraction pour se souvenir du passé voir même pour s’irriter... Mais c’est aussi une voiture que l’on ne craindra pas d’utiliser sur terrains accidentés ou pour rouler en montagne.
Pour une partie de la population allemande - les immigrants de l’ex-URSS et leurs descendants, la Lada est un bon souvenir de jeunesse. On est toutefois encore loin d’une diffusion massive de la marque sur le marché allemand...
Lu sur : https://auto.mail.ru/article/59244-pryamo_kak_v_devyanostyh_chto_nemcy_dumayut_o_lada/
Adaptation VG