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Baltic : la Samara à l’accent finnois.

La plupart des importateurs Lada ont modifié la Samara soviétique en l’adaptant aux besoins d'Européens aux goûts plus sophistiqués. Quoi qu’il en soit il s'agissait seulement d'une amélioration de cette voiture construite en URSS.

Pourtant il existe une Samara qui peut légitimement être considérée comme une « Eurosamara » (l'un des noms qui lui était d'ailleurs donné) car contrairement à toutes les autres versions « concessionnaires », la Lada Samara Baltic a été fabriquée entre 1996 et 1998 par l’usine finlandaise Valmet Automotive. Là même où ont été fabriquées durant de nombreuses années des Saab (y compris des versions uniques) et d’autres voitures dont la... Porsche Boxster.

L’usine était située dans une ville portant un drôle de nom : Uusikaupunki. Un seul modèle avait été choisi dans la production de VAZ pour être assemblée là-bas : la Samara cinq portes, modèle 21093 avec un moteur à injection VAZ-2111 répondant à la norme Euro-2, en vigueur à cette époque. Les Finnois avaient repris complètement la voiture et l’offraient à l’acheteur européen en deux niveaux de finition.

La version de base « L » ne se distinguait visuellement de la Deviatka habituelle que par quelques détails : les enjoliveurs de roues et les baguettes latérales. Cependant, un initié pouvait comprendre immédiatement que la carrosserie n’avait pas été peinte chez AvtoVAZ car la qualité d’application était impeccable ! La carrosserie qui était également extrêmement bien protégée contre la corrosion se distinguait aussi par l’absence de l'inesthétique cordon de soudure que l’on trouvait habituellement entre le pavillon et l’aile arrière.

La version luxueuse « GL » différait nettement de la voiture de base, même à l’extérieur. La forme anguleuse de la Samara avait été quelque peu atténuée en employant des techniques simples, comme par exemple le montage de pare-chocs arrondis dans le plus pur style du « biodesign » alors en vogue dans les années 90.

Elle se parait également d'une calandre toute nouvelle, d’un déflecteur de toit, de jantes alliages et d’un insert entre les feux arrière (la plaque d’immatriculation migrait dans le pare-choc). Sur certains exemplaires on trouvait aussi des rétroviseurs Hagus de marque allemande. Apparemment Deutsche Lada s’était débarrassé de son stock...

L’Eurosamara semblait vraiment plus moderne et plus fraiche que la Deviatka habituelle même si les phares allongés et les vitres montées sur des joints grossiers ne pouvaient pas cacher l’âge de la voiture de base qui à cette époque avait déjà plus d’une décennie.

A l’intérieur on retrouvait le même mélange Est-Ouest : le tableau de bord avait reçu une casquette plus moderne et les panneaux de portières s’arrondissaient dans le même esprit. Les sièges de la Baltic se distinguaient également de la version russe. Le rembourrage et le revêtement en velours leur offraient une apparence et un confort bien différents. Mais le détail le plus important de cet intérieur était le volant de Volkswagen avec... le coussin de sécurité ! Oui, oui, la Baltic est précisément la première Lada de série équipée de l’airbag. En 1996 en Europe lancer une voiture sans cet élément de sécurité active aurait eu quelque chose de honteux.

On proposait à l’acheteur cinq teintes de carrosserie : vert clair (312), cerise sombre (114), émeraude-turquoise (652), gris foncé (611) et bleu-violet (663). Toutes ces peintures étaient métallisées et le plus souvent on croisait des Baltic vert, cerise ou bleu.

A l’origine un contrat de trois ans avait été signé entre tous les partenaires du projet (AvtoVAZ, AVVA, Euro-Lada et Valmet Automotive). Il prévoyait la production de 20,000 voitures par an. La partie finlandaise avait investi dans le projet près de 17 millions de dollars en construisant pour la Baltic un atelier de production séparé. Mais en réalité, en seulement deux ans, le projet Eurosamara n’a réussi à sortir qu’environ 14,000 voitures, la plupart ayant été vendues en Finlande et en Allemagne.

Les Allemands aimaient bien cette Deviatka « désinfectée » en raison de la qualité de sa finition et de sa fabrication et son prix abordable (de 15,000 à 17,000 DM). C’est d’ailleurs pour cela que la Baltic a remporté au classement ADAC le titre de la voiture la moins chère à utiliser dans sa catégorie.

Au début des années 2000, les Eurosamara mises à la retraite sont reparties dans leur patrie historique d’origine : les pays de la CEI. Grâce à une bonne protection contre la corrosion, il est encore possible de croiser sur les routes du pays des Baltic de près de 20 ans. On en trouve aussi régulièrement à vendre sur les sites d’annonces mais à des prix déraisonnables, leurs propriétaires considérant posséder une voiture exclusive avec un logo Lada sur la calandre !

Lu sur : http://www.kolesa.ru/article/lada-baltic-samara-s-finskim-akcentom-2015-11-07
Adaptation VG

Tag(s) : #VAZ, #Lada, #Samara, #Baltic, #Valmet, #Export