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A l’automne 1997, Mercedes-Benz a voulu révolutionner le monde de l’automobile. Jamais auparavant, la marque allemande n’avait produit de voiture à traction avant et elle s’attaquait pour la première fois à l’indétrônable VW Golf.
Trois jours seulement après son lancement officiel, c’est la catastrophe. Lors d’un test dynamique en Suède, la Classe A se retrouve sur le toit. La nouvelle se répand à travers la monde et la nouvelle Mercedes est l’objet de toutes les railleries. Les Suédois venaient de soumettre la « A » au test dit de l’élan. Ce test simule le coup de volant réflexe que l’on donnerait en voyant surgir soudainement un animal sauvage sur la route : le conducteur change de file sur la gauche et après seulement quelques mètres revient immédiatement sur la file de droite.
Quelques jours plus tard nous, les rédacteurs du « Thüringer Allgemeine », nous retrouvons pour un dîner et parlons de la Trabant. Nous cherchons une idée qui permettrait de marquer le 40ème anniversaire de cette voiture qui doit être fêté dans les prochains jours. On évoque ainsi Helmut Aßmann, une légende du sport automobile de la RDA qui a souvent conduit la Trabi. Soudain l’un d’entre nous lance dans l’assemblée : « Et si l’on faisait passer à la Trabant le test de l’élan ? ». A peine une heure plus tard on réussit à joindre l'ancien pilote par téléphone mais il n’est pas disponible. A la rédaction du « Thüringer Allgemeine » il n’y a pas spécialement d’experts pour organiser ce genre de test. Peu importe.
Rendez-vous est donné le 12 novembre 1997 sur l’ancien aérodrome militaire soviétique de Kindel près d’Eisenach pour organiser un test de l’élan à l’identique de celui effectué par les Suédois avec Mario Schuhmann, un pilote de Gotha, le premier à avoir accepté notre idée. La voiture d’essai est une Trabant de 1989 totalement de série.
Les photographes se mettent en place... Seulement quelques secondes plus tard, la désillusion est totale. Est-ce que nous avons mal respecté le protocole de l’essai ? Est-ce que Schuhmann conduit trop lentement ? A-t-il oublié de se conformer à l’exigence de rouler à au moins 60 km/h ? Il ne peut pas en être autrement car comment expliquer que la Trabant n’ait renversé qu’un seul cône ? Mario Schuhmann répétera le test plusieurs fois. Ce n’est qu’à la vitesse de 75 km/h que le photographe réussit à faire quelques images spectaculaires. Enfin presque... Pendant un court instant la Trabi a levé une de ses roues arrière !
Il n’y avait bien sûr rien dans de dangereux dans cette situation. La voiture était restée en toute sécurité sur la piste. La Trabi n’avait même pas atteint les limites qui l’auraient fait basculer. Pour rappel, à 65 km/h, la nouvelle Classe A s’était déjà retrouvée sur le toit. Le pilote d’essai a ainsi commenté : « En dépit de son arrière beaucoup trop léger, la Trabant est très stable sur la piste ».
Ce nouveau test de l’élan n’a pas fait les affaires de Mercedes qui cherchait déjà à faire oublier ses déboires. Mais même les journaux japonais ont fait leur une avec une Trabi !
A l’époque de ce test, il y avait encore sur les routes de Thuringe encore exactement 63,645 Trabant. Ces dernières années, le chiffre reste assez constant avec environ 4,700 exemplaires. Ceux qui roulent de nos jours en Trabi sont ceux qui l’aiment vraiment.
Lu sur : http://www.thueringer-allgemeine.de/web/zgt/leben/detail/-/specific/Fahrdynamik-Test-Trabant-stabiler-als-A-Klasse-von-Mercedes-Benz-483169626
Adaptation VG