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En URSS, on avait compris qu’il ne serait pas possible de développer l’économie nationale sans produire en masse un camion bon marché. C’est pour cela que l’Usine de motocyclettes de Kiev a réalisé un « cheval de trait » unique, une camion léger avec un moteur de moto ! Malgré sa conception réussie, il n’a pas eu le chance de connaître la production en série.
A l’époque, KMZ était l’un des plus grands fabricants de motos en Europe. Sa production était destinée non seulement à l'URSS mais aussi exportée vers de nombreux pays. En 1960, les ingénieurs de cette usine ont présenté quelque chose d’inattendu de leur part : un petit camion. Quatre prototypes ont été assemblés. Ils ont reçu le nom de KMZ Kiev.
Ce mini-camion était le résultat de la combinaison habile mais quelque inhabituelle de pièces déjà existantes. En partant de zéro, on avait fabriqué une châssis à longerons et une carrosserie avec une plateforme de chargement. La cabine recevait un capot court - sympathique et très moderne – et un pare-brise enveloppant bien dans l’air du temps. C’est un moteur K-750 de moto avec un système de refroidissement à air pulsé qui était utilisé. Ce bicylindre de 746 cm3 développait 26 chevaux. Il avait été largement utilisé par le passé, principalement sur la moto K-750, mais aussi comme moteur additionnel sur certains systèmes d’artillerie soviétique, pour un changement rapide de positions tactiques en temps de guerre. Une boîte à quatre rapports, venant également du monde de la moto, était couplée au moteur K-750. Pour des raisons évidentes, cette construction empêchait le KMZ Kiev de rouler en marche arrière et c’est pourquoi a été installé sur le pont arrière une autre boîte de vitesses, enfin une boîte d’une seule vitesse arrière. La direction et les freins provenaient de la Moskvitch-402, la voiture particulière la plus courante de l’époque. Les minuscules roues et la suspension avant indépendante étaient empruntées à un quadricycle à moteur pour handicapés très répandu dans les années d’après-guerre. Le KMZ Kiev ne pesait que 550 kg et sa capacité de chargement était de 600 kg. Selon diverses sources, la vitesse maximale était de 60 ou de 80 km/h.
Outre une version avec plateforme de chargement avec ridelles en plastiques dénommée KMZ-3, une mini fourgonnette KMZ-4 a été construite. Ces deux modèles étaient structurellement différents de la KMZ Kiev originale : les roues, le système de freinage et la direction venait d’une voiture encore plus « populaire » que la Moskvitch, la Zaporojets. Le petit moteur 750 cm3 et sa disposition en avant de l’essieu avait permis de déplacer la cabine entièrement métallique un peu plus en avant. Grâce à cela les ingénieurs ont eu une plus grande liberté de manœuvre. C’est pourquoi la version finale avait une apparence extérieure encore plus intéressante que le premier KMZ Kiev. Enfin, deux ans après l’apparition des premiers mini-camions, la version militaire dénommée KMZ-5 a été présentée. Le châssis était renforcé, la suspension arrière avait une suspension à barre de torsion et la cabine en acier, sans portière, était fermée par une capote.
Finalement la production en série n’a jamais été lancée car l’usine de Kiev ne disposait pas des capacités de production suffisantes. Malgré les grands volumes d’exportations et la rentabilité de l’usine, elle n’a pas pu trouver les fonds pour en aménager la production, en conséquence de quoi l’Union Soviétique n’a pas eu droit à son mini-camion !
Lu sur : http://5koleso.ru/articles/obzory/kmz-kiev-deshevyy-gruzovik-sdelannyy-iz-motocikla
Adaptation VG