/image%2F0782406%2F20150207%2Fob_74c883_357.jpg)
En quoi la petite voiture électrique fabriquée à Saransk est-elle plus intéressante et à plus de chances de connaître le succès que ses homologues occidentales, quelle sera son autonomie, combien coûtera-t-elle et quand sera lancée sa production ? Kolesa.ru a posé toutes ces questions aux créateurs de la Bravo Ego.
Q : Quel est le concept de la Bravo Ego ?
R : Depuis 2012, année où ce projet inhabituel a été lancé, trois prototypes de cette voiture électrique transformable ont été fabriqués par une équipe de cinq personnes. Ces différents prototypes se distinguent nettement l’un de l’autre par leurs solutions techniques ou leur design mais ils ont tous en commun leur caractère transformable avec un dispositif hydromécanique permettant à l’essieu arrière de se replier sous la carrosserie. L’ensemble se soulève réduisant ainsi la longueur hors-tout du véhicule.
Les deux premiers prototypes peints en rouge et vert portaient le nom de « eTrike » et se distinguaient par leur design criard. Comme l’indique Konstantin Artemev, le directeur de Bravo Motors, ils avaient été conçus pour attirer l’attention du public et des investisseurs potentiels.
Q : Est-ce que la Bravo Ego copie quelque chose ?
R : La Bravo Ego n’a pas d’équivalent direct à l’étranger. Lorsque le projet a été lancé, les équipes de Bravo Motors ne connaissaient rien des expériences menées à l’étranger avec des voitures du même type. C'est-à-dire qu’ils sont partis d’une feuille blanche. D’ailleurs il y a eu peu de prototypes de ce genre si ce n’est la Renault Zoom de 1992 ou la MIT Hiriko mort-née hispano-amériaine de 2003. La Bravo Ego se rapproche beaucoup du concept-car Toyota PM Concept de 2003. La même taille, le même poids et une suspension arrière reprenant le même principe.
Q : Quels sont les particularités de la construction de la Bravo Ego ?
R : Lorsqu’il compare l’Ego avec la MIT Hiriko, Konstantin Artemev soutient l’idée selon laquelle son projet est par définition mieux réussi : « La façon avec laquelle cette idée a été mise en en œuvre sur le concept-car Hiriko ne supporterait pas plus d’une semaine nos nids de poule. Leur système électromécanique n’est pas un gage de fiabilité. Le nôtre est électro-hydraulique. C'est-à-dire que c’est le système hydraulique qui va absorber tous les chocs ».
Q : Les ingénieurs ont dû beaucoup se faire suer pour trouver l'angle optimal pour le repliage de la suspension ?
R : « Une fois un angle de 30 degré atteint, le volant nous échappait des mains lors d’un demi-tour. Nous avons travaillé sur ce problème pendant deux mois et nous avons trouvé une solution » raconte Artemev.
La voiture sera proposée dans version avec un volant traditionnel ou avec un joystick électro-mécanique. Artemev précise que le système est fiable car les différents capteurs ont été doublés. La version de base aura la climatisation, une communication wifi avec une tablette et des applications sur réseaux sociaux. L’autonomie de la version commercialisable de la Bravo Ego sera d’environ 100 km, et la vitesse maxi de 80 à 90 km/h en position dépliée, et 10 km/h quand elle est pliée.
Q : Où cette voiture électrique sera-t-elle fabriquée ?
R : La production en petite série de la Bravo Ego sera organisée à Saransk. La société a loué un bâtiment de 1000 mètre carrés et l’installation de l’appareil de production devrait bientôt commencer. Les moules permettant de réaliser les pièces de carrosserie en plastique vont aussi bientôt être achetés. Les premiers exemplaires de pré-série seront fabriqués à l’automne 2015 et la production en série débutera au printemps 2016. Le business-plan est construit sur une base de 200 à 300 exemplaires par an. Le scénario le plus optimiste se base sur une production mensuelle de 30 voitures.
Q : Combien de personnes travaillent sur la Bravo Ego ?
R : « Quand nous avons trouvé un investisseur, c'est-à-dire un fond d’investissement de la Mordovie, nous avons pu porter nos effectifs de 5 à 15 personnes » indique Konstantin Artemev.
Q : En quoi le modèle de série sera-t-il différent du prototype ?
R : « Le dernier prototype, celui peint en bleu, a été achevé à l’été 2014. Il se distingue des autres prototypes par sa carrosserie plus habitable et plus sûre et un design plus sage. Mais même en photo on remarque la faible qualité de ses panneaux de carrosserie et par les énormes espaces entre les différents éléments ». Le directeur de Bravo Motors rajoute qu’il est conscient de ces problèmes mais il les justifie par le fait que le prototype a été construit à la main.
Le quatrième prototype, qui sera le plus proche possible du modèle définitif, est en cours de fabrication. Comparé au troisième prototype, ils sera plus long de 30 cm, 10 cm plus haut et 10 cm plus large. L’empattement restera par contre identique. Il recevra aussi un moteur-roue plus puissant et proche de la série.
Q : Comment est localisée la production de la Bravo Ego ?
R : Sur la Bravo Ego, les pièces russes sont la carrosserie, les roues, la direction et le système de freinage, les pièces de l’habitacle, la suspension (y compris le système hydro-mécanique de l’arrière), et une partie de l’électronique. Mais les éléments clés : le moteur-roue, les calculateurs et les batteries au lithium proviendront de l’étranger (la Russie n’en fabrique tout simplement pas).
Q : Comment sera homologuée la voiture ?
R : L’homologation de la Bravo ego aura lieu l’été prochain. Selon le constructeur la voiture devrait pouvoir rouler au moins 100,000 km. Elle sera homologuée dans la catégorie L5, celle des tricycles à moteur. Malgré ses quatre roues, elle entre dans cette catégorie car les roues arrière sont très proches l’une de l’autre. L’homologation dans la catégorie L5 nécessite le passage d’un peu plus d’une douzaine de tests, alors que l’homologation d’une voiture particulière (classe M1) en nécessite environ 40.
Q : Quel sera le prix de la Bravo Ego ?
R : Avant la dévaluation du rouble, Bravo Motors estimait le prix de vente de l’Ego à environ 600 mille roubles. Maintenant, il est clair que ce prix sera plus élevé, mais Konstantin Artemev ne se risque plus à prédire combien.
Q : Qui achètera la Bravo Ego ?
R : Selon les calculs de Konstantin Artemev, environ 70% des commandes viendra de particuliers et environ 30% d’entreprises. « Une personne physique est un habitant d’une grande métropole qui possède déjà au moins une voiture et qui voit l’intérêt de l’utilisation d’une voiture électrique. Il doit par exemple se déplacer régulièrement entre deux ou trois points du centre-ville où les problèmes de parking ou les embouteillages sont nombreux. Il faut aussi rappeler que les véhicules électriques peuvent se garer gratuitement à Moscou » ajoute le directeur de Bravo Motors.
A ce jour, un petit nombre de pré-commandes ont déjà été enregistrées, essentiellement lors de l’exposition INNOPROM-2014 organisée à Ekaterinbourg. Bravo Motors compte aussi sur l’exportation y compris en Europe Occidentale. Par exemple, Konstantin Artemev a déjà entamé des négociations avec plusieurs revendeurs aux Pays-Bas.
Lu sur : http://www.kolesa.ru/article/bravo-ego-vse-fakty-o-dostupnom-otechestvennom-elektromobile-2015-02-05
Adaptation VG