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Au même titre que la ZiL-41042 surnommée « le docteur en noir », la première génération de Tchaïka a eu le droit à une rare version ambulance destinée aux grosses pointures de la Nomenklatura. Elle a reçu de son côté le nom de « doctoresse noire ». Une très rare GAZ-13S a refait surface récemment et était en vente à Kiev. Le propriétaire de ce modèle datant de 1978, qui a été restauré, en demandait la somme rondelette de 120 mille dollars. Ce prix est-il vraiment justifié ?
Les ambulances spéciales GAZ-13S avec carrosserie break basée sur des Tchaïka de série ont été fabriquée à la demande de la 4ème Direction principale du Ministère de la Santé, le Garage des Hautes Personnalités (GON) ainsi que le Ministère de la Défense de l’URSS. La production en petite série de ces voitures a été mise en place à l’usine lettone de RAF à partir de 1973 (certaines sources indiquent que le premier exemplaire a été réalisé dès 1968). Les voitures portaient à l’arrière droit un gros logo RAF (non conservé sur la voiture mise en vente récemment).
On ne connait pas le nombre exact d’exemplaires fabriqués, mais les historiens et les spécialistes conviennent que cette GAZ-13S a été produite à seulement 20 exemplaires jusqu’en 1982 et que 12 d’entre elles existent encore aujourd’hui (y compris l’exemplaire de Kiev).
Ces breaks étaient construit selon une technologie assez simple. La partie arrière du toit et le coffre des limousines Tchaïka livrées par l’usine étaient découpés et l’on montait une partie en trois parties soudées et une cinquième porte avec une vitre en plexiglas. Tout était fait à la main.
Les différents exemplaires se distinguent par la séparation en deux de la vitre située les portières arrières. La voiture vendue à Kiev compte ainsi 4 vitres latérales (et même cinq si on prend en compte le déflecteur de la portière avant).
Le moteur était celui installé dans les limousines habituelles, c'est-à-dire un V8 de 5,5 litres développant 195 chevaux. Il était couplé à une boîte automatique à trois rapports. En raison de l’augmentation importante du poids du véhicule (de 2,66 à 3 tonnes), les ingénieurs avaient renforcé la suspension arrière en installant entre autres deux lames de ressorts supplémentaires.
L’intérieur est réaménagé à partir de la banquette avant. On remarque au-dessus de la place conducteur les commandes permettant d’allumer les plafonniers de la partie arrière. On trouve une civière, des conteneurs et autres aménagements contenant du matériel médical, y compris un support pour maintenir une perfusion. A droite près de la portière est installé une bouteille d’oxygène et un appareil à électrochoc. Il y a tout ce qu’il faut pour sauver les responsables du Parti ! Le matériel de communication embarqué rajoutait 180 kg de plus. Dans les cortèges officiels, cette Tchaïka inhabituelle roulait habituellement en dernière position.
On sait que plusieurs breaks ont été produits avec un intérieur classique sans aucun équipement médical. Et il existe aussi une version avec des fenêtres arrières condamnées qui sont sans doute une version corbillard. Selon la légende, deux breaks ont été renvoyés en 1982 à l’usine RAF pour les transformer justement en corbillards équipés de la climatisation... A l’époque une guerre entre la Chine et le Vietnam menaçait et on prévoyait de récupérer à Hanoï le corps embaumé de Ho Chi Minh. Ces deux voitures équipées de puissantes climatisations japonaises de marque Toshiba ont été envoyées par avion au Vietnam, un pays-frère (la boîte automatique de l’une d’entre elle a été endommagée durant les opérations de déchargement) où on avait même fabriqué un garage spécial pour les entreposer !
La « doctoresse noire » est encore un page méconnue mais passionnante de l’histoire automobile de l’Union Soviétique.
Lu sur : https://www.drive2.ru/b/1487321/
Adaptation VG
Relire aussi : http://sovietauto.over-blog.com/2006/08/des-tcha%C3%AFka-rares-.-qui-ne-portaient-pas-de-croix-rouge.html