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Polonez Activa : 7 ans avant Citroën !

Il s’en est fallu de peu pour que les Polonais aient leur propre Citroën, une voiture à suspension hydropneumatique pilotée par ordinateur offrant un très grand confort de conduite. En 1987, une équipe de spécialistes dirigée par Eugeniusz Kaminski se voit confier un programme de recherches sur une suspension active pouvant être transposée aux voitures particulières. Ils seront assistés par des chercheurs de l’Université de Varsovie pour la construction d’un prototype.

Sur la base de la Polonez (un modèle de première génération) est donc construit un prototype appelé « Activa », un nom qui a été utilisé dès les premières études sur le sujet ! L'objectif du projet était de développer une suspension s’adaptant en temps réel aux mouvements du véhicule. Le système agissait lors des freinages ou en virage, en fonction des irrégularités de la route, en rétablissant l’assiette longitudinale ou latérale de la voiture.

Tout en travaillant sur ce prototype, ils comprirent rapidement le potentiel limité de la suspension de la Polonez de série pour la mise en œuvre de solutions spécifiques nécessitant des modifications lourdes telles que la suppression des ressorts hélicoïdaux, le montage de sphères hydropneumatiques à la place des amortisseurs, le renforcement des points de fixation supérieurs, le remplacement des ressorts à lames par le montage de bras longitudinaux reliés à la carrosserie et ne mesurant que la moitié de la longueur des lames, le montage d’une barre Panhard transversale provenant de la Lada 2107, de sphères sous le capot et dans le coffre, d’une modification du compartiment moteur pour y loger la pompe hydraulique et le réservoir d’huile et la réorganisation de l’espace pour passer les différents câbles et conduites.

Les sphères hydropneumatiques, remplies avec de l'azote et de l'huile, étaient d’origine Bosch et les électrovannes fabriquées par Mannesmann Rexroth. Le calculateur était fait maison et gérait la pompe hydraulique et la circulation de l’huile vers les éléments de suspension par le biais de trois circuits indépendants (suspension avant, suspension arrière droite et suspension arrière gauche) en fonction des informations recueillies par divers capteurs tels que la position de l’accélérateur, la vitesse instantanée, l’inclinaison de la carrosserie, l’angle de braquage et la position de la pédale de frein. Il en résultait un véhicule au comportement optimal avec un niveau de confort et de sécurité active très élevés.

Pour analyser les diverses informations recueillies par les calculateurs, on utilisait un ordinateur portable équivalent à l’ordinateur portable que l'on connait aujourd'hui. En cas de défaillance du système, la carrosserie était maintenue à une hauteur de suspension constante grâce à un blocage des vannes hydromécaniques. Extérieurement, mis à part sa faible garde au sol à l'arrêt, rien ne distinguait cette Polonez d’une autre Polonez.

En fin de compte, le projet n’a jamais atteint le stade de la production en série, probablement parce les composants, coûteux, augmentaient le prix final de la voiture à un niveau indécent. Il faut noter que la même solution technique sera introduite deux ans plus tard sur la suspension de la Citroën XM et que, encore cinq ans après, une version de la Citroën Xantia, appelée... Activa fera son apparition sur le marché.

Heureusement, ce prototype de Polonez a survécu jusqu’à nos jours.

Lu sur : http://borewicze.pl/prototypy/activa/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #FSO, #Polonez, #Prototype