A l’époque soviétique, les versions « exports » des Lada étaient considérées comme des réussites. De nos jours, en Russie, le marché est inondé par les voitures low-cost étrangères et les quelques Lada qui sont encore vendues dans les « pays capitalistes », sont toujours meilleures que celles destinées à leur pays d’origine !
Tous les mois on vend en Europe de 100 à 400 Lada. La plupart sont exportées vers l’Allemagne, mais les productions de Togliatti sont achetées aussi par les Français, les Espagnols, les Autrichiens, les Suisses et également dans les Pays Baltes. Et ce malgré la situation politico-économique. Il n’est donc pas rare de rencontrer les voitures russes sur les routes européennes. Le modèle le plus prisé est bien entendu la Lada 4x4, appréciée des agriculteurs ou des services spéciaux (y compris d’urgence). Adulée par ses fans, elle attire même des consommateurs ordinaires.
Du temps de l’URSS, il y avait un mythe persistant selon lequel certaines séries de Jigoulis destinées à l’exportation étaient fabriquées avec plus de soin et plus de précision que les voitures destinées au marché intérieur. Ce mythe était partiellement vrai. En effet, certains marchés avaient mis au point des équipements spécifiques qui n’étaient pas disponibles sur les modèles vendus dans l’Union. Ainsi, les pare-chocs habituels étaient remplacés par des éléments en alliage d’aluminium avec feux de position intégrés qui augmentaient la sécurité passive et qui amélioraient l’apparence de la voiture. On pouvait aussi trouver d’autres phares, répondant par exemple aux normes américaines, un témoin lumineux « Check Engine » pour contrôler le système anti-pollution, et bien d’autres choses encore. Les voitures « capitalistes » recevaient souvent une isolation phonique supplémentaire, d’autres ressorts et amortisseurs, des couches de peinture supplémentaires et une protection anticorrosion. Et bien sûr, toutes les indications à l’intérieur de la voiture étaient rédigées en caractères latins !
Parfois ces voitures « revenaient au pays ». Elles portaient le qualificatif de « réexportations » et tout le monde rêvait d’en acquérir une. Aujourd'hui encore on trouve sur le marché de l’occasion ces « rapatriées ». Même des versions à conduite à droite originaire du Royaume-Uni, où les ventes ont pourtant cessé depuis longtemps !
AvtoVAZ, avec à sa tête Bo Andersson, n'a pas seulement l’intention de secouer la gamme Lada. Il faut s’attendre à ce que la marque maintienne et même renforce ses parts de marché à l’étranger. On a ainsi annoncé que la nouvelle Lada Vesta répondra d’entrée à la norme environnementale Euro-6, une norme dont la Russie ne rêve même pas encore, et coûtera 8,000 euros. Il faut remarquer que le prototype de la Vesta a été surpris sur des routes occidentales, en Italie précisément, là où ont été faites les photos espion relayées par toute la presse. Les Lada Granta et Priora restylées apparaissent non seulement dans la presse automobile européenne, mais aussi dans la presse américaine. Sans aucune connotation politique. Seulement avec l’ironie normale inhérente à la description d’une voiture considérée comme low-cost.
Il est peu probable que la Lada Vesta « russe » se conforme à la norme Euro-6 ou que l’ESP fasse partie de sa dotation de base. Les versions « export » différeront donc encore des versions russes par leur équipements, leurs moteurs et même par leurs carrosseries.
Les Lada vendues actuellement en Europe répondent à des normes environnementales plus sévères – actuellement elles respectent la norme Euro-5 – qui comprend l’installation de catalyseurs, de filtres et d’accessoires différents. En Europe, même les versions de base ne peuvent être vendues sans ABS. Le système de freinage antiblocage et les deux airbags frontaux sont donc de série sur les Lada européennes.
La Lada 4x4, le bestseller de la marque en Europe, est souvent vendue là-bas dans des versions et même avec un nom inconnus en Russie. Par exemple, en Allemagne et en Autriche, non seulement vous pouvez l’acheter dans diverses versions, mais aussi sous le nom de Taïga 4x4. En Lituanie c’est le nom Lada Niva 4x4 qui est utilisé.
Les Niva européennes sont différentes à l’intérieur. Par exemple elles peuvent disposer d’habillage des grilles de ventilation en couleur ou d’un couvercle de boîte à gants. Extérieurement, et en fonction des versions, on propose des pare-buffles, des phares additionnels, des feux de jour et toute une liste d’option comprenant par exemple un filet pour le coffre à bagages ou une échelle de toit, de multiples équipements agricoles, pour le camping, le rallye-cross et même un dispositif de chasse-neige. L’une des versions les plus intéressantes est la Niva Jager allemande qui outre l’échelle de toit, dispose d’un support pour les fusils de chasse, d’une protection arrière contre les griffures de chiens ou d’un coffre pour le gibier.
En France c’est une version spéciale portant le nom de Tsarina qui est disponible. Elle offre des teintes extérieures sans précédent allant de l’orange au rose avec un toit et des pare-chocs contrastant noir, blanc ou gris et des inserts de couleur dans l’habitacle. Toujours en France, le Niva est vendue dans une teinte camouflage ! La liste des équipements comprend également un système de signalisation de freinage d’urgence et en option on peut avoir un intérieur et un volant cuir, une caméra de recul ou la climatisation. En Lituanie on peut trouver un pick-up basé sur la version 5 portes de la Lada 4x4. Il faut noter que la Turquie ou l’Egypte vendent encore de modèles qui ont quitté les chaînes de montage de Togliatti.
Les autres modèles de la gamme ne suscitent pas autant l’intérêt des acheteurs et des vendeurs européens. Les points de vente commercialisent malgré tout les Granta, Kalina et Priora et elles disposent d’options non disponibles en Russie comme par exemple la caméra de recul. On y vend aussi officiellement des Lada adaptées pour fonctionner au GPL.
Quand on regarde les sites internet des différents importateurs, on remarque que les prix ne sont pas si modestes. Une Lada 4x4 vaut au moins 9,000 à 12,000 euros, sans mentionner le prix des version spéciales. Une Granta coûte 10,000 euros.
Techniquement les versions « export » ne diffèrent pas fondamentalement des modèles vendus en Russie mais on verra des différences dans le volume des réservoirs de carburant ou la profondeur de passage de gué, probablement en raison des normes anti-pollution.
Lada a cessé depuis longtemps les exportations au Royaume-Uni, au Canada, à Cuba, au Costa Rica, au Japon, en Australie et en Nouvelle Zélande où les voitures russes avaient connu une bonne demande, en particulier le Niva. Ces voitures circulent encore sur le marché de l’occasion et s’arrache parfois à des prix indécents. On peut même trouver des Niva à vendre aux USA !
Lu sur : http://www.avtovzglyad.ru/article/2014/09/22/614759-eksportnyie-lada-naydi-10-otlichiy.html
Adaptation VG