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« Perestroïka » ou une GAZ-24 style Chicanos.

En Russie, il est coutume de vénérer tout ce qui vient de l’étranger, en particulier dans le domaine de l’automobile. Pour comprendre que ce n’est qu’une illusion, il suffit de regarder les projets des tuners nationaux.

Par exemple, cette Volga soviétique passée dans les mains expertes des spécialistes d’EvilGaraGe semble bien plus élégante qu’une voiture ancienne venue de l’ouest. Voici l’histoire du projet « el Cabrio » racontée par l’un de ses créateurs Alexeï Koptev :

« Mes amis et moi sommes de grands amateurs de la culture et des voitures américaines. Nous avons toujours voulu créer un projet évoquant cette culture. L’idée a définitivement pris forme lorsque nous avons rencontré le « cartel El Contrabando » et son idéologie. Nous avons choisi comme base une GAZ-24. Nous avons eu beaucoup de mal à trouver le modèle qu’il nous fallait, un exemplaire de première génération avec ses poignées de porte élégantes, le tableau de bord plat et le volant à fine jante. Il nous a même fallu parcourir les petites annonces de voitures mises en vente pour la pièce. Et c’est là que nous avons pu trouver la nôtre. Elle n'était même plus en état de marche ».

Alexeï estime que le mot tuning ne convient pas à cette « el Cabrio » :

« Pour nous, le mot tuning rappelle la saleté tenace. C’est pourquoi nous avons évité de nombreuses pièces qui, même si elles peuvent paraître très attrayantes, ne reflètent en rien l’esprit de l’époque soviétique lorsque le collectif prévalait sur l’individuel et que tous essayaient de faire la même chose, de gris et ennuyeux. Chaque pièce dans l’ « el Cabrio » a été soigneusement pensée durant plusieurs jours avant son montage. Pour nous, il était important de suivre la custom-culture ».

Techniquement parlant, pour transformer la GAZ-24 en cabriolet, il a fallu apporter un grand nombre de changements. Il a fallu renforcer la carrosserie pour augmenter la résistance structurelle. Les roues restent d’origine, même si elles ont été élargies pour monter les « bons » pneus. 8 pouces à l’avant et 10 pouces à l’arrière dans le plus pur esprit du hot rodding où des pneus arrière plus larges assurent une bonne adhérence. Sous le capot on trouve un bon vieux moteur 24D qui peut digérer de l’essence d'’indice d’octane 80 et 92 sans aucune incidence sur ses performances. La suspension reste d’origine même si elle a été largement modifiée :

« Ressorts raccourcis, modification de l’ordre des lames de ressorts et installation d’une cale sous le pont arrière. Tout cela a été fait afin d’avoir une faible garde au sol. Quand nous avons vu le résultat nous avons vite compris que le cabriolet devait paraître plus large. Nous avons réussi à obtenir cela visuellement en installant différemment le pare-brise. Ses dimensions restent globalement les mêmes, mais la silhouette est plus élégante et la voiture perd son caractère soviétique ».

Le style est le mot clé du projet « el Cabrio » :

« La beauté de la voiture vient de quelques pièces soigneusement sélectionnées. Il a fallu se débarrasser de certaines, typiques de la Volga. La calandre par exemple étaient en très mauvais état. Les feux arrière ont été montés plus profondément. Pour cela, il a fallu modifier la forme des ailes arrière. La nouvelle tablette arrière a demandé beaucoup de travail mais désormais, à faible vitesse, des passagers peuvent s’y assoir pour profiter du vent ».

A l’intérieur aussi, beaucoup de travail a été fait. Selon Alexeï, rien ne doit distraire le conducteur. Il doit profiter du voyage, de la liberté et du vent de face. Tous les commutateurs ont été supprimés du tableau de bord, de même que l’autoradio et la boîte à gants. Les portières ont subi le même sort et seules les poignées d’ouverture ont été conservées. Les vieux sièges ont été remplacés par des fauteuils de Toyota Crown à l’avant et une banquette de GAZ-3110 à l’arrière. L’intérieur a été recouvert de cuir rouge. Mais la modification la plus visible est le levier de vitesse... :

« Quand j’ai pensé au levier de vitesse, j’ai eu l’idée d’utiliser le thème des jeux de hasard et de casinos. Puis j’ai pensé au billard. Ma boule préférée est la N°8 et j’ai décidé de m’en servir. J’ai ensuite peint à l’aérographe des pinups. Une blonde côté droit et une brune côté gauche ».

Pour Alexeï Koptev, ces modifications ont dépassé toutes les attentes. A peine voient-ils cette « el Cabrio » sur la route, que les autres conducteurs freinent, klaxonnent et interpellent : « Souriez ! Je vous photographie ! ». Certains veulent même lui parler en roulant ce qui provoque parfois des embouteillages. La voiture provoque l’admiration de tous. Mais le plus important pour Alexeï ce n’est pas la reconnaissance des jeunes, mais l’approbation de l’ancienne génération :

« Pour les gens ayant vécu durant l’époque de l’URSS, cette voiture était un rêve. L’acheter était quasiment impossible et en secret beaucoup caressaient l’espoir d’avoir une Volga dans son garage, pour s’assoir à son volant le soir et en ôter soigneusement la moindre poussière. C’est pourquoi je suis très heureux quand les plus anciens viennent me voir, admiratifs, et me remercient d’avoir pu libérer le potentiel de la voiture et le mettre en pratique ! ».

Lu sur : http://auto.tut.by/news/exclusive/401069.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Cycle, #Pérestroïka, #GAZ, #GAZ-24, #Tuning