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Aujourd’hui, on ne peut que se demander pourquoi celle qui était auparavant l’une des plus importantes sociétés polonaises, la Fabryka Samochodow Osobowych de Zeran – plus connue sous les trois lettres FSO – a fini par tomber. Pourquoi le tchèque Skoda ou le roumain Dacia, une marque qui était l’objet de toutes les plaisanteries à l’époque de la PRL, se portent-ils si bien, investissent et enchainent le lancement de nouveaux modèles ? Ont-ils eu tout simplement de la chance ?
On évoque diverses raisons pour expliquer l’effondrement de FSO : la mauvaise gestion, les mauvaises décisions de ses dirigeants, la trop grande influence des syndicats au sein de l’usine... ou tout simplement la poisse. Rien n’a marché depuis les premières tentatives de privatisation ou de modernisation.
En 1988, Mieczyslaw Wilczek, le Ministre de l’Industrie, met fin à l’accord avec Fiat pour produire le best-seller de l’époque, le modèle Uno. Par cette décision hâtive, on renonce à des millions de dollars. Sans cela, l’usine de Zeran serait peut-être aujourd’hui le troisième site de production de Fiat en Pologne, après Bielsko-Biala et Tychy !
Au début des années 90, dans le nouvel environnement politique et économique, on s’intéresse fortement à la privatisation de FSO. Les entreprises désireuses d’investir dans l’usine de Zeran sont nombreuses. En autres, il y a General Motors et Volkswagen. Le premier finit par assembler des Opel Astra à Gliwice et le second choisit finalement le tchèque Skoda. A Zeran, ils se sont tous les deux heurtés à un refus de réduction des effectifs. FSO employait alors 20,000 personnes. On peut tenter d’imaginer ce qui se serait passé avec FSO si Volkswagen avait pris son contrôle. Peut-être qu’aujourd’hui, des voitures à la technologie éprouvée de VW et badgée FSO connaîtraient le succès non seulement en Europe et dans le monde entier.
Seul Daewoo, un constructeur coréen à la croissance rapide, reste sur les rangs. On trouve un accord sur le nombre trop important d’employés. Daewoo investit beaucoup dans l’usine, modernise sensiblement les ateliers et introduit des modèles totalement nouveaux. Le Président Lech Walesa déclare dans un débat télévisé face à Aleksander Kwasniewski, qui lui succèdera : « C’est moi qui a négocié avec Daewoo ». On pensait que FSO était sauvé mais Daewoo fait lui-même faillite... L’usine traverse des heures difficiles en produisant des Lanos et des Matiz sous licence.
La société ukrainienne AvtoZAZ rachète alors les actions de FSO. Le marché ukrainien permet d’écouler les voitures produites à Zeran. La situation s’améliore lentement surtout lorsque General Motors rachète les parts détenues par AvtoZAZ et que Zeran se voit confier la production de la Chevrolet Aveo... Mais le vent tourne de nouveau car personne ne prévoyait qu’une crise financière mondiale allait frapper particulièrement l’industrie automobile.
Ce que tout le monde refusait et craignait depuis 1990 a fini par arriver. L’usine a dû arrêter la production et renvoyer son personnel. Et maintenant ? La recherche d’investisseurs se poursuit. Essentiellement en Asie. On a parlé de l’indien Mahindra et de divers constructeurs chinois. Nissan est aussi entré dans le jeu, avant de changer d’avis. Le plus grand espoir reste la société canadienne Magna. FSO se tient prêt à reprendre la production. Il faut seulement espérer que les bonnes décisions seront prises du côté du pouvoir pour encourager ces investisseurs.
Croisons les doigts pour FSO !
Lu sur : http://biznes.onet.pl/waszymzdaniem/77296,Co_sie_stalo_z_FSO__,artykul.html
Adaptation VG