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On sait que la Russie ne sait plus comment faire pour fabriquer des voitures particulières. Sur la première page de l’album de photos de famille d’AvtoVAZ on devrait voir un seau rempli de boulons... et sur la dernière page, le même seau avec la climatisation. Soutenir l’industrie automobile russe c’est comme s’échiner à réanimer un cadavre... Cela n’a pas de sens. Que peut-on espérer faire avec des zombies ?

Les quelques phrases ci-dessous décrivent ce qu’est l’industrie automobile russe aujourd’hui en général mais il est erroné de croire qu’il en a toujours été ainsi. Dans l’Union Soviétique, AvtoVAZ était une fierté nationale. Chaque année, le constructeur produisait jusqu’à la moitié de toutes les voitures produites dans le pays et incarnait l’idée défendue par les autorités que « l’automobile n’est pas un luxe mais un moyen de transport... ».

Ces voitures n’étaient pas diffusées qu’en Union Soviétique. En 1979, environ 40% de l’ensemble de la production de Togliatti a été exportée. Ce n’est pas une « pénurie de marques » qui forçait les automobilistes soviétiques à acheter les « semerka », « vosmerka » et « deviatka » (VAZ-2107, VAZ-2108 et VAZ-2109) si typées. A l’époque, les Lada répondaient pleinement aux exigences générales en matière de qualité et de design. D’autant plus que les ingénieurs non seulement de Fiat, mais aussi de Porsche, avaient participé à diverses étapes de leur conception.

Et puis le pays est entré dans les années 90. Même en ces temps de crise politique et économique profonde, l’usine produisait pratiquement le seul produit russe continuant à connaître une forte demande : en 1994, AvtoVAZ a vendu 500 mille voitures, 150 mille de plus que deux ans plus tôt.

Le succès des voitures produites par l’Usine Automobile de la Volga a attiré l’attention des gangs criminels. Tous en profitaient : les simples escrocs, les courtiers qui tiraient profit de la différence entre le prix de vente et le prix du marché, les hauts fonctionnaires de Togliatti, mais aussi ceux de Moscou. Du simple vol au racket, on est ensuite passé  à des structures beaucoup plus organisées. Le processus d’achat des actions de l’usine à la population se révéla ainsi être plutôt porteur.

La dégradation de l’entreprise est le seul fait de criminels qui ont mis délibérément la main sur elle. C’est au milieu des années 90 que les productions d’AvtoVAZ ont commencé à avoir cette réputation : des voitures étaient fabriquée la nuit, illégalement sur une chaîne tournant à plein régime et où les ouvriers n’hésitaient pas à tordre les boulons et donner des coups de marteau.

Ce n’est que dans la seconde moitié des années 2000 que les efforts de « Rostechnologii » ont permis de résoudre la criminalité. Avec la fin des groupes semi-criminels, la période noire pour Togliatti où plus de 500 personnes ont été assassinées a enfin pu faire partie du passée. Mais la réputation de la marque ne s’est pas améliorée. On a continué à trainer les casseroles et même si AvtoVAZ faisait preuve d’une vitalité enviable, elle avait perdu toute sa compétitivité.

Cela ne fait que peu de temps que l’Usine Automobile de la Volga a commencé à intéresser les sociétés étrangères. Cela sonne bizarrement et l’on a de quoi être sceptique. Bien-sûr, le temps va être long à rattraper. AvtoVAZ doit renforcer sa position et améliorer grandement la qualité de ses produits, son design et son attractivité.

Lu sur : http://steer.ru/node/17330
Adaptation VG

Tag(s) : #Russie, #VAZ, #GAZ, #Economie, #Analyse