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Les gens ont tendance à penser que tout va s'améliorer. Parfois ils (volontairement ?) convertissent cette croyance en foi de l'impossible et oublient de voir les choses en face. Les transports publics par exemple... Enterrés par les autorités, ils ont été remplacés par des "marchroutka", ces taxi collectifs et privés.

A Togliatti, rares sont ceux qui se souviennent aujourd'hui l'enthousiasme avec lequel ils ont accueilli les premières "marchroutka". Ces GAZelles toutes neuves brillaient de leur couleur jaune et doublaient les vieux autobus et trolleybus bondés de bénéficiaires de tarifs réduits (étudiants, retraités et ouvriers disposant de bons de transport). Littéralement charmés, nous parlions à tous le monde ce nouveau moyen de transport rapide, pratique et relativement peu coûteux capables de vous emmener d'un point A à un point B.

C'est vrai que ce nouveau moyen de transport avait des avantages : dans les ruesrelativement peu encombrées de Togliatti ces "marchroutka" atteignaient des vitesses auxquelles les vieux bus ne pouvaient même pas rêver. A l'intérieur, on trouvaient des sièges sentant bon le simili-cuir neuf et des petits rideaux, et leurs conducteurs - tout au moins dans les premiers temps - étaient prêts à s'arrêter n'importe où à la plus grande satisfaction de leurs passagers.

Avec l'apparition de ces "marchroutka", des gestionnaires "efficaces" ont pris la seule décision qu'ils ont jugé possible pour régler le sort des transports publics... Mais à court terme, seuls leurs intérêts personnels passaient avant tout ! Après avoir fermés les dépôts et les ateliers de réparation, ils ont cédés ou vendus les terrains sur lesquels ils se situaient, ont durci les conditions de travail des chauffeurs et des contrôleurs, se sont débarrassés du matériel roulants ancien (sans forcément en racheter de nouveaux), ont augmenté les tarifs, ont réduit le nombre de lignes et le nombre de passages au arrêts. Conséquence, Togliatti est revenue à la situation du début des années 90 : c'est une ville avec trois zones nettement séparée et après 21h il n'est possible de passer de l'une à l'autre qu'en taxi... ou en "marchroutka". Les trajets sur les lignes des transports publics sont devenus de plus en plus difficiles et il faut trouver des alternatives : voiture personnelle ou "marchroutka".

Mais ces "marchroutka" ne sont plus la panacée. On s'est aperçu que les chauffeurs de ces GAZelles sont souvent des "endormis" ou des impulsifs qui peuvent facilement avoir un accident. Pour augmenter les marges et augmenter les rendements, ils travaillent souvent jusqu'à plus d'heure et ces minibus sont souvent bondés au mépris des règles de sécurité les plus élémentaires.

Mais les autorités de la ville n'ont pratiquement aucun moyen d'organiser des contrôles de ces "marchroutka" et pour l'instant, en l'absence d'une réelle volonté réglementaire, la situation n'est pas prête de s'améliorer.

Lu sur : http://tlttimes.ru/blog/auto/10357.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Russie, #Ambiance, #Marchroutka