
Le blog Rusautomobile propose une promenade hivernale chez ZiL. Des photos qui peuvent faire froid dans le dos... et que le blog tente d'expliquer :
"Il est important de ne pas tomber dans le pathos. Oui, ZiL est une usine mourante, mais il vaut mieux en parler avec calme, sans émotion. C'est inévitable. C'est la vie, c'est l'économie de marché. Une usine de camion dans l'une des villes les plus chères du monde avec une population n'ayant plus l'habitude de travailler dur est par principe condamnée. Et ce n'est pas l'argent qui va l'aider. La seule question est de savoir comment et sous quel délai la liquidation va avoir lieu. Hélas, certains indices permettent de dire que la mort que ZiL a choisi n'est pas la plus douce qui soit.
Dans l'architecture de l'usine on peut facilement distinguer trois périodes : les années vingt, une période qui mélange le modernisme de Riabouchinski et l'avant-garde du début du constructivisme soviétique avec les bâtiments érigés à des fins industrielles. La seconde vague de construction date de l'après-guerre et se manifeste par les grands ateliers de fabrication monumentaux et impersonnels. Ils n'ont ni grâce impériale, ni esthétisme. Mais les bâtiments construits dans les années 80 sont encore plus déprimants : ils sont neufs mais son d'apparence fragile et semblent avec leurs murs courbés proches de la fin. Cette partie de ZiL semble la plus inachevée. Quand on se promène dans l'usine il y a énormément de bâtiments inachevés, inutiles et abandonnés. Combien de clôtures délabrées, de portes brinquebalantes qui de toute façon ne seront plus jamais ouvertes.
Actuellement ZiL ne travaille que 3 jours par semaine et produit 10 à 15 véhicules par jour. Mais l'usine est pleine de vie car certains bâtiments accueillent de nombreuses sociétés indépendantes. L'une produit des meubles, une autre fait du commerce. Les voitures circulent librement dans l'usine pour se rendre à ces locaux en location. Ici une écurie de course qui fait aussi du tuning. Ne soyez pas surpris non plus si on vous apprend qu'ici on élabore aussi des nouilles chinoises et des manteaux de fourrure. La voie principale est dégagée de la neige mais pas les voies annexes et il est facile d'y rester bloqué. De nombreux endroits de ce vaste territoire n'ont pas été foulés par l'homme depuis l'époque soviétique. Partout on aperçoit des traces de ce passé glorieux : le tableau d'honneur, des panneaux routiers des années 70 et des enseignes des années 50. Tout cela dénote avec les Porsche Cayenne et les Mercedes qui stationnent un peu partout.
C'est comme cela qu'avait commencé à dépérir l'usine AZLK quand la production s'était arrêtée mais que l'usine n'avait pas encore été officiellement mise enfaillite. Les ouvriers et les ingénieurs continuaient à venir travailler (pour rien) et des petites sociétés indépendantes comme des magasins ou des garages commençaient à investir les lieux. Chez ZiL, il semble qu'on en soit là aujourd'hui".
Légende des photos :
- Ici on fabrique des meubles sur commande.
- Des voitures abandonnées : le signe de l'absence du propriétaire de ce territoire.
- Je n'ai pas compris ce que font ici ces camions KamAZ couleur pompier.
- La place centrale avec le monument ZiS.
- RPTsé, ce n'est pas ce que vous auriez pensé (acronyme de l'Eglise Orthodoxe Russe et non comme ici Atelier de ressorts de suspension).
- En escaladant un tas de neige, on peut photographier la Moscova qui contourne l'usine.
- Voilà comment rouillent les concept-trucks ZiL, les "véhicules du futur".
Lu sur : https://rusautomobile.livejournal.com/155278.html
Adaptation VG