Du temps de l’URSS, il n’y a pas que dans les Pays Baltes que l’on réalisait des voitures de courses. En Russie, non seulement les passionnées de quelques équipes « privées » ont pu en faire, mais aussi les spécialistes de l’un des centres de recherche le plus éminent, l’Institut NAMI.
On peut ainsi évoquer le projet « NAMI-0290 ». Sous ce code étrange se cache l’étude d’une voiture de course basée sur la Tavria, un modèle qui devait être capable de s’engager au Paris-Dakar. Les spécialistes de l’Institut NAMI s’occupaient de ce projet uniquement sur leur temps libre. Ils projetaient de réaliser une voiture uniquement à partir de pièces d’origine soviétique. Pour tout dire, de la Tavria d’origine, la « NAMI-0290 » ne conservait que la moitié des encadrements de portières, la moitié des portes, la baie de pare-brise et le pare-brise lui-même et rien de plus.
Le projet avait quelque chose de surréaliste. Il s’agissait de construire une voiture dans la catégorie prototype capable en s’alignant au Paris-Dakar de suivre les traces des Niva et Samara engagées par Lada. Celles là n’avaient pourtant rien de voitures soviétiques : préparée par POCH l’essentiel des pièces les composant provenaient de Porsche voire même de Ferrari... Etait-il possible de faire aussi bien sans pièces ayant une origine aussi prestigieuse ? Impossible de répondre puisque la « NAMI-0290 » n’a jamais foulé les pistes du Dakar. Mais il est sûr que parmi tous les prototypes réalisés à l’époque en URSS, la « NAMI-0290 » était l’un des plus brillants.
La « NAMI-0290 » était basée sur une Tavria à laquelle on avait découpé les parties avant et arrière. La partie restante de l’habitacle était installé sur un châssis cage tubulaire intégrant l’arceau de sécurité obligatoire. L’arrière se composait d’un capot intégral en fibre de verre et l’avant entièrement original était réalisé à partir d’une matrice faite sur une maquette à l’échelle 1.
On a dit que la voiture avait été conçue en s’inspirant de la Lada Eva lituanienne, car comme elle, la « NAMI-0290 » avait un moteur en position centrale et des roues arrière motrices. Mais son moteur turbocompressé, à injection et à 4 soupapes par cylindres, sa suspension indépendante aux 4 roues et son poids très faible (aux alentours d’une tonne), lui offrait une meilleure maniabilité.
Sur la première « NAMI-0290 », le moteur était un Lada 1600 à deux soupapes par cylindre développant 147ch (injection) ou 125ch (carburateur). La suspension avant et arrière était indépendante et totalement réglable pour s’adapter au type de jantes et aux dimensions de pneus choisis. La voiture avait été peinte en orange. C'estla raison pour laquelle elle reçut le nom d’Apelsine (le fruit de la même couleur en russe).
L’Apelsine a remporté sa première course, le cross de Dimitrov avec une avance certaine sur les autres concurrents. Elle a ensuite fait ses débuts officiels en 1989 au concours de samodelkis de Briansk où elle a remporté l’un des prix principaux. On l’a aperçue à la télévision et dans la presse soviétique. Des photos ont même circulé dans la presse internationale et on lui prédisait un avenir sportif radieux dans les épreuves de cross mais aussi en rallyes-raid. Mais elle ne participera jamais à ces grandes épreuves internationales.
En 1991, la « NAMI-0290 » fut modernisée : son moteur Lada fut remplacé par un bloc AZLK-2142 de 1,8 litre de cylindrée. Mais aucune suite ne fut réellement donnée car commençait une période troublée. Un matin Igor Panasenko partit au travail et disparut sans laisser de trace. Il pilotait l’Apelsine-1. Ensuite d’autres membres quittèrent l’équipe et celle-ci fût dissoute.
La fin de l’Apselsine est regrettable. L’institut NAMI l’a tout simplement découpée en morceaux et mise à la feraille. N'ont été conservés que la boîte de vitesse et le carburateur. La voiture de laboratoire qui avait été réalisée en parallèle fut également détruite.
Il n’y a eu que deux Apelsine produite. Le second modèle, l'Apelsine-2 « NAMI-0300 » n’était pas une version modifiée de la première mais une voiture toute nouvelle avec un moteur 2,3 litres de Volga. Elle possédait un look très différent et semblait plus courte que la première. Mais c'est une autre histoire.
Lu sur : http://mytavria.org.ua/tyuning-tavrii-proekt-apelsin-nami-290/
Adaptation VG