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Pourquoi GAZ s'est planté avec la Siber ?

Des experts expliquent pourquoi GAZ s’est planté avec le projet Siber. A ce jour, personne n’a vraiment besoin d’une Siber. C'est tellement flagrant que la production de la nouvelle voiture russe du segment D, qui était jusqu’à présent l’une des pires voitures américaines, fait que selon les statistiques annuelles de production GAZ côtoie Ferrari. Si les Italiens de Maranello produisent environ 6,500 voitures par an. GAZ avait sur les dix premiers mois de 2009 fabriqué 5,578 Siber. De quoi annoncer fièrement à tous ceux qui veulent l'entendre que ce chiffre était comparable aux indicateurs de l'un des constructeurs automobiles les plus célèbre dans le monde.

Pourtant les chiffres confidentiels de GAZ ne sont nullement dus à la crise. Des experts américains de l’industrie automobile pensent que les Russes eux-mêmes n’ont pas compris ce qu’ils ont acheté et que Chrysler n’a pas été totalement honnêtes en nous vendant l'appareil de production de la Sebring. Ces mêmes experts nous expliquent que pas un industriel, sain d'esprit, n’aurait pris la décision d’acheter cette ligne de production. Bien qu’elle soit d'une technologie élevée, elle n'est aussi prévue que pour fabriquer une seul modèle, de dimensions précises et ne pourrait produire rien d'autre que la Sebring. Et il serait exclu de pouvoir l’adapter. Cela signifie que les Russes n’ont pas investi dans un progrès mais dans une impasse technologique. Dans le même temps GAZ n’a pas non plus compris pourquoi Chrysler était d’accord pour lui vendre ce modèle et sa technologie. La Sebring était un bide et les Américains voulaient s’en débarrasser au plus vite, mais en tirant un bénéfice, toujours plus avantageux que de mettre une chaîne de montage à la ferraille.

Et comme prévu, pour le pigeon, l’idée a semblé très séduisante. GAZ voulait rejouer son histoire, puisque dans les années 30 elle avait commencé comme cela en choisissant un voiture américaine, en l'implantant en URSS et en réduisant les coûts pour produire la Ford A et le camion Ford AA. Mais la grande différence avec le passé tient au fait que la Ford A était l’une des meilleures voitures de américaine quand la Sebring est l’une des pires. Et dans le premier cas le projet avait vu le jour par la volonté et avec l’argent de l’Etat, alors qu'aujourd'hui on a affaire à des investisseurs privés.

Mais le pire est qu'aujourd’hui l’usine est obligé d’acheter ses composants sur le marché de la pièce de rechange. En Amérique, quand la production du modèle à pris fin, on a continué à en fabriquer toutes les pièces. Mais ce n’est pas Chrysler qui se charge de cette production mais ses fournisseurs. Et ils ne sont pas tenus de tenir leurs prix qui ont augmenté jusqu’à 400% ! De plus, pour chaque Siber produite, GAZ doit payer une licence de $200 à Chrysler, en plus des 50 millions de dollars qu'elle a déjà coûté. Avec ces équations économiques, il y a peu de chances de voir apparaître une Sebring moins chère, et la localisation des fournisseurs en Russie n'est pas à l'ordre du jour...

C'est simple : personne n'a besoin d'une Siber chère, alors qu'on ne se pose pas la question du prix pour une Ferrari.

Lu sur : http://autorambler.ru/journal/events/04.01.2010/560956183/
Adaptation VG

Tag(s) : #GAZ, #Siber, #Analyse